- L’histoire de Virvolt et pourquoi le choix de Renault ?
- Comment Virvolt fabrique son moteur ?
- Objectif 5 000 moteurs par an
Entreprise française spécialisée dans la conversion de vélo à l’électrique, Virvolt s’appuie sur Renault et son usine de Flins pour assembler ses moteurs, que nous avons visitée. Découvrez les coulisses de la fabrication de ce moteur de vélo électrique (VAE).
Le premier vélo électrique Jean Fourche a adopté le moteur Virvolt – Source : Virvolt
Une ville dans la ville. C’est ce que représente le site industriel Renault de Flins (Yvelines), dans l’ouest de la région francilienne. Mais rien ne montre que le vélo y a sa place, ils sont même interdits d’y circuler ! La vaste surface de 237 hectares intègre les lignes de montage automobile historique du Losange avec les 4CV, R5, Clio et encore aujourd’hui la citadine électrique ZOE. Mais l’usine devient désormais la Refactory.
Ce projet de reconversion sur plusieurs années est une nécessité, puisque la future R5 électrique remplaçant la ZOE migre son assemblage à Douai (Nord). L’usine bascule donc vers un pôle d’activités entre 4 axes : rétrofit, recyclage, recharge et stockage d’énergie. Mais il accueille aussi un campus et un incubateur de startups dont certaines de mobilité douce. Plus spécifique, d’autres entreprises profitent d’un tremplin d’industrialisation, comme Virvolt.
L’histoire de Virvolt et pourquoi le choix de Renault ?
Le Virvolt 900 est donc le début d’une nouvelle étape, mais qui nécessite un sérieux de fabrication et un savoir-faire, d’où le partenariat avec Renault. Tout a commencé début 2022, avec les premiers échanges entre les deux parties qui se connaissaient déjà (le siège parisien loge dans un ancien entrepôt du constructeur).
Sautant l’étape d’incubation, car mature, Virvolt a donc développé son moteur de vélo pendant 6 mois jusqu’à novembre et son industrialisation avec Renault.
Le moteur pédalier Virvolt 900 – Source : Virvolt
Après une pré-serie de 50 unités, la startup a concocté une équipe de deux personnes, le matériel servant à la chaîne d’assemblage – dont un banc d’essai fait maison – tout en recevant le soutien de Renault et de ses équipes de Flins pour la qualité de fabrication. Grâce à cela, elle peut non seulement garantir un moteur Made in France (plus de 45 % de la valeur ajoutée est française, mais la valeur des composants français est inférieur), une maîtrise des coûts et délais, ainsi qu’une une fiabilité pour les cyclistes.
Comment Virvolt fabrique son moteur ?
Il faut une centaine de pièces, dont certaines pré-assemblées – Source : Virvolt
Ce puzzle est assemblé à Flins, dans un hangar au cœur du site industriel Renault de Flins que nous avons visité. La chaîne d’assemblage emploie deux personnes, chacune nécessitant 15 minutes par moteur. Puis le bloc passe par un banc d’essai pendant 3 à 4 minutes, histoire de tester le fonctionnement sur les 5 niveaux d’assistance en simulant la force d’un cycliste.
Enfin, le moteur est conditionné dans un carton, soit vers le client, soit au siège à Paris où il sera intégré au kit complet (avec batteries, écran, etc). En tout, il faut 40 minutes d’assemblage par moteur.
Objectif 5 000 moteurs par an
Le moteur Virvolt 900 intégré au vélo Jean Fourche – Source : Virvolt
Car n’oublions pas que la firme pense toujours au quidam voulant électrifier son vélo. Yvan de La Baume rappelle que 60 millions de vélos musculaires ont été vendus ces 20 dernières années, dont la moitié dort chez les garages ou locaux des Français. Le premier kit Virvolt 500 a déjà séduit 4 000 personnes depuis les débuts de l’aventure en 2020. Mais il est aujourd’hui épuisé. Bonne nouvelle, la société lancera prochainement deux kits Virvolt 500 et 750, avec moteur avant ou arrière, afin de couvrir tous les besoins.
Et comme un moteur ne va pas sans batterie, Virvolt veut aussi améliorer son écosystème. Aujourd’hui, elle vient de Chine mais elle est développée en interne tout en étant réparable. Elle pourrait bientôt profiter de la production des cellules en Gigafactories françaises, que soit ACC via Stellantis ou plus logiquement Verkor travaillant avec Renault. Virvolt imagine même reconditionner des cellules de voitures en seconde vie, ce que fait déjà la Refactory.
Plein de projets en tête donc, mais des moteurs déjà sur la route (et sur les pistes). On a d’ailleurs pris en mains le vélo Jean Fourche « Jean Foudre » équipé du Virvolt 900, que l’on décrira dans un prochain article.