Pour l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, les véhicules 100 % électriques sont plus que jamais prioritaires en Europe. Il n'est donc plus question de se disperser : les trois constructeurs vont renforcer les partages de composants et de technologies tout en tentant de conserver leur identité.
- Des batteries solides en série en 2028
- Moins de modèles, plus de partages
- Une identité de marque à conserver
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L’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi envisage de proposer d’ici à 2030 une gamme composée de 35 modèles 100 % électriques.
Une remplaçante de la Micra 100 % électrique et fabriquée à Douai sur la base de la future Renault 5 ? Même si le secret avait été éventé par nos confrères des Échos, c’est LA grande annonce de la conférence organisée par l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ce 27 janvier 2022.
Mais la citadine japonaise est un peu le bonsaï qui cache la forêt. Pendant plus d’une heure, les trois partenaires ont en effet déroulé une feuille de route assez dense avec l’annonce d’une gamme qui comprendrait en 2030 pas moins de 35 véhicules 100 % électriques (BEV), utilitaires compris, en incluant les filiales comme Dacia ou Alpine. Les stratégies seront toutefois différentes d’une marque à l’autre. Si Renault envisage désormais de ne plus proposer de thermique en Europe dès 2030, sous réserve que l’infrastructure de recharge suive, Nissan préfère pour sa part évoquer une gamme 100 % électrifiée la même année. Il y aura donc encore de la place pour l’hybride chez le constructeur nippon. Dans le monde, le japonais, installé sur des marchés très diversifiés, table même sur 50 % seulement d’électrification à cet horizon.
Des batteries solides en série en 2028
Des coûts réduits de moitié, des temps de charge divisés par trois et une densité énergétique multipliée par deux : si elle tient ses promesses, la batterie solide promet de révolutionner la mobilité électrique.
Cela n’empêche pas Nissan d’avoir le leadership sur le développement des batteries à l’état solide, avec une production en série désormais envisagée pour 2028. Souvent décrit comme le futur de la voiture électrique, ce type d’accumulateur promet une densité énergétique doublée. Il permet dès lors de proposer une capacité supérieure, donc plus d’autonomie, tout en réduisant le poids et le volume occupé. Les temps de charge seraient également divisés par trois et le coût, diminué de moitié. Des avancées qui semblent a priori impossibles avec l’actuelle technologie à électrolyte liquide. Mais pas question pour autant de laisser tomber cette dernière, qui restera largement majoritaire pendant toute la décennie. C’est donc surtout sur elle que l’Alliance mise pour atteindre une production de batterie équivalente à 220 GWh par an en 2030, avec des prix diminués de moitié en 2026 et de 65 % d’ici à 2028.
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Moins de modèles, plus de partages
La future plate-forme CMF-BEV, prévue pour 2024, servira aussi bien à Renault qu'à Alpine, Dacia et même Nissan pour la remplaçante de la Micra.
Pour réduire les coûts de production tout en investissant 23 milliards d’euros dans l’électrification pendant les cinq prochaines années, les trois constructeurs n’ont pas le choix. Ils vont devoir faire quelques sacrifices. Ils passeront ainsi d’une centaine de modèles aujourd’hui dans le monde à « seulement » 90. Mais ils vont surtout s’employer à mieux appliquer l’adage « l’union fait la force » en évitant de se disperser, comme Renault et Nissan l’ont trop longtemps fait. Alors qu’ils n’utilisent des plates-formes communes que pour 60 % de leurs gammes à l’heure actuelle, ils passeront à 80 % d’ici à 2026. Et 90 % de cette offre reposera même sur seulement cinq plates-formes de véhicules électriques. La vedette revenant à la nouvelle CMF EV, inaugurée par les Nissan Ariya et Renault Mégane E-Tech électrique. Elle doit à terme servir à fabriquer 1,5 million de véhicules par an, contre « seulement » 250 000 pour la CMF-BEV. Prévue pour 2024, cette base plus abordable servira pourtant à des modèles très grand public comme les futures R5 Electric, R4 et Micra 6.
Une identité de marque à conserver
Même si les trois marques n’ont pas fusionné, leur stratégie évoque donc de plus en plus des grands groupes comme Volkswagen ou le rival Stellantis. D’autant que les châssis et moteurs ne seront pas les seuls à être partagés : de plus en plus cruciale, l’architecture électronique et logicielle sera également mise en grande partie en commun. L’Alliance envisage ainsi de mettre en circulation 25 millions de voitures connectées d’ici à 2026 en s’appuyant sur un éco-système signé Google, comme celui présent à bord de la Mégane E-Tech Électrique. Plus de 10 millions de véhicules dotés d'un système de conduite autonome sont aussi prévus à cette échéance, ainsi que des possibilités de mises à jour à distance toujours plus grandes.
Chez Nissan, la remplaçante de la Micra abandonnera le thermique pour devenir une cousine de la future Renault 5 électrique.
Même s'il le cache bien, le futur Mitsubishi ASX sera étroitement dérivé de l'actuel Renault Captur et fabriqué dans la même usine.
Tout l’enjeu sera ensuite de garder l’identité de chaque constructeur, ce qui devrait passer désormais surtout par le style. Un premier teaser du futur petit SUV Mitsubishi ASX a ainsi été dévoilé, et il semble très bien masquer le fait d'avoir la même base et la même chaîne de fabrication que le Captur de Renault. Même topo si l’on compare les prochaines Micra et R5. En revanche, la parenté est déjà plus flagrante entre les utilitaires Renault Kangoo et Nissan Townstar, et elle s’accentue encore pour certaines « kei cars », ces mini-citadines seulement vendues au Japon.
Entre les Renault Kangoo et Nissan Townstar la parenté est évidente, même s'ils gardent un faciès spécifique.
