Selon Transport&Environment, plusieurs constructeurs minimisent plus ou moins largement leurs émissions réelles de CO2. A tel point que, pour une banque, investir dans un constructeur auto serait comme mettre son argent dans un pétrolier.
Les constructeurs font-ils de l’optimisation environnementale ?
Plus une entreprise est placée dans un secteur supposément ancrée le développement durable, plus elle a des chances de lever des fonds et de voir sa valorisation augmenter sur les marchés financiers. Il n’y a qu’à voir les valeurs astronomiques de marques qui ne font que de la voiture électrique : Rivian, Tesla… parfois sans avoir écoulé un seul véhicule. Et c’est pas pour rien si Renault ou encore Ford scindent leur business en deux. Séparer l’électrique du thermique permet de maximiser le potentiel de la division électrique auprès des investisseurs, de plus en plus sensibles aux arguments environnementaux. Mais encore faut-il que les valeurs communiquées soient cohérentes.
C’est ce que soulève l’étude de Transport&Environment. “Pour que l’on puisse parler d’investissement “verts” il faut que les données soient fiables. Or les constructeurs automobiles sous-estiment volontairement les émissions liées à l’usage de leurs véhicules pendant leur utilisation. Stellantis est encore pire car il ne communique même pas ses données d’émissions en dehors de l’Europe. Cela questionne fondamentalement l’engagement des constructeurs dans la lutte contre le changement climatique”, explique l’ONG.
L’écart supposé entre les déclarations des constructeurs, et leurs émissions réelles© T&E
Ce graphique montrerait l’écart entre les valeurs de GES affichées officiellement par les constructeurs sur l’ensemble des Scopes, et celles relevées par T&E. Notez que seul Ford déclarerait des émissions supérieures à la réalité ! L’ONG explique que le calcul de la part des ESG (un complément à la politique RSE, qui permet de connaître l’impact environnemental et social d’une entreprise) doit être largement revu. “La mesure de l’ESG dans l’industrie automobile doit être impérativement revu, et l’importance du Scope 3 dans l’ESG doit être multipliée par 50 (de 0,6 % actuellement à 30 %)”. Comprendre par là que les émissions des constructeurs en Scope 3 seraient sous estimées…
Ces allégations ne manqueront probablement pas de faire réagir les constructeurs, de plus en plus soucieux de cultiver cette fameuse image “verte”.