Des sauveteurs travaillent sur le site d’un immeuble résidentiel lourdement endommagé par une attaque de missiles russes, à Kharkiv, en Ukraine, le 23 janvier 2024.
Avec nos envoyés spéciaux, Anastasia Becchio et Boris Vichith
Une grande aire de jeu colorée et comme neuve, entourée d’immeubles aux vitres obstruées par des panneaux de contre-plaqué. Sofia, deux ans, s’amuse sous l’œil attentif de son père Andrii. Elle avait deux mois lorsque les premiers bombardements ont touché le quartier de Saltyvka, à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine. La famille qui s’est réfugiée un temps dans l’ouest de l’Ukraine, puis à Poltava, est revenue après la libération de la région de Kharkiv, il y a plus d’un an. « On avait épuisé nos économies. On a peur, mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Ça continue à bombarder. Le café que j’ai construit il y a 30 ans, est entièrement détruit. Du coup, je garde notre enfant, et c’est ma femme, médecin, qui travaille. Elle a installé son cabinet à la maison et elle fait de la chirurgie esthétique. J’aimerais bien sûr que tout cela se termine au plus vite, mais seule la victoire sera acceptable pour nous. On ne peut pas juste mettre fin à cette guerre comme ça », explique-t-il.
Partir à tout moment
L’Ukrainienne réfléchit quand même à partir du quartier où elle habite si les bombardements venaient à s’intensifier. Le réservoir de la voiture garée dans la cour de l’immeuble est toujours plein.