Reporter la mise en place des ZFE à 2030 au lieu de 2025, ou encore se baser sur le contrôle technique plutôt que sur une vignette, voici certaines propositions émises dans un rapport du Sénat. Les parlementaires veulent surtout rendre la mise en place de ces zones plus acceptables.
La mise en place des ZFE dans les 43 métropoles sera-t-elle reportée à 2030 ?
La mise en place des zones à faibles émissions est un sujet de plus en plus brûlant. Dans un récent sondage, 86 % des particuliers et 79 % des professionnels se disaient “plutôt ou tout à fait opposés” à leur déploiement. C’est aussi le cas des parlementaires, et notamment du sénateur LR, Philippe Tabarot, à l’origine d’un rapport de 150 pages que Le Figaro a consulté. Les parlementaires estiment entre autres que l’utilité des ZFE est « limitée » et dénoncent « un accompagnement défaillant de l’État » dans leur mise en œuvre.
Philippe Tabarot va plus loin en souhaitant reculer la date à 2030 pour les 32 ZFE qui doivent apparaître en 2025 (Caen, Le Mans, Dijon, Limoges…). Il justifie sa proposition en indiquant que « ceux qui défendent coûte que coûte les ZFE mettent en avant des exemples étrangers qui fonctionnent. Mais les règles qui s’y appliquent sont bien plus étalées dans le temps. » Il prend comme exemple la ville de Bruxelles qui étale ses mesures sur une période plus longue, de 2017 à 2036.
Pour le sénateur, le dispositif est irréalisable : « Au total, 34 % du parc de véhicules particuliers sera donc concerné par les restrictions de circulation applicables aux véhicules Crit’Air 5 à 3 dans les 11 ZFE. En y ajoutant les Crit’Air 2 dont l’interdiction est prévue par certaines agglomérations dans les prochaines années, c’est plus de 70 % du parc qui est concerné par les restrictions ».
Le contrôle technique plutôt que la vignette Crit’Air
Enfin, le rapport évoque également le rétrofit qui permet de transformer un véhicule thermique existant en électrique, avec comme levier de développement des incitations financières. Seulement, les contraintes techniques liées à cette transformation et les difficultés d’homologation restent importantes. Le rétrofit hybride rechargeable, sur la base d’une Renault Clio III ou d’une Citroën C3 est sur le principe plus simple et plus économique. Cependant, l’offre ne sera disponible qu’à partir de l’année prochaine.