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eRoadMontBlanc : le projet de route électrique qui va "révolutionner le transport routier" est lancé

Les montagnes du Mont Blanc pourraient bien devenir le terrain de jeu d’une révolution dans le transport routier. Un projet ambitieux, baptisé eRoadMontBlanc, vise à équiper certaines routes d’une piste d’alimentation électrique permettant aux poids lourds de se recharger en roulant.

Si la transition énergétique dans le secteur des voitures semble bien entamée, malgré un ralentissement du marché ces derniers mois, celle dans l’univers du camion est encore loin d’atteindre les objectifs fixés par l’Europe. Avec moins de 2 % des camions immatriculés en Europe l’an dernier, l’électrique en est encore à ses balbutiements dans ce secteur.

Toutefois, force est de constater que les camions électriques sont de plus en plus nombreux, tandis que le réseau de recharge commence doucement mais sûrement à se densifier. Et justement, en ce qui concerne la recharge, vous avez sans doute déjà entendu parler des projets de routes permettant de recharger les voitures électriques pendant qu’elle roule.

Attention, c’est à ne pas confondre avec la route solaire en Normandie portée par Ségolène Royal en 2017 qui consistait à utiliser l’asphalte comme capteur solaire, thermique et/ou photovoltaïque afin de stocker les calories solaires absorbées dans un accumulateur thermique et la redistribuer dans le réseau. Projet qui a évidemment tourné au fiasco et qui a été détruit sept ans plus tard, en mai dernier.

Fini les bornes de recharge ? Pas si vite…

Techniquement, cette route se compose de 38 segments conducteurs sur une piste de 420 mètres donc, reliés par des câbles d’alimentation.© DR

Non, le projet en question semble un peu plus solide et moins « marketing ». Ce projet que l’on pourrait qualifier d’innovant, lauréat du programme France 2030, permettra aux véhicules lourds de parcourir de longues distances en mode électrique sans avoir nécessaire besoin de se recharger sur le trajet. Une aubaine pour les régions particulièrement polluées par le fret routier, comme la Haute-Savoie, là où le projet va être expérimenté grandeur nature.

Mais comment ça fonctionne concrètement ? Imaginez une route équipée d’une piste conductrice intégrée à la chaussée. Les véhicules, équipés d’un système de captation spécifique, peuvent ainsi se recharger en continu. Cette solution permettrait de surmonter l’un des principaux freins à l’électrification des poids lourds : l’autonomie limitée des batteries. Le projet porté par un consortium composé de l’Université Gustave Eiffel, Pronergy, Greenmot et Alstom, est appelé eRoadMontBlanc et est vendu comme un “véritable tremplin vers un transport routier plus durable et plus respectueux de l’environnement ». Si les résultats sont concluants, cette technologie pourrait être déployée à plus grande échelle à plus ou moins long terme.

Des tests grandeur nature décisifs pour la suite

Les travaux viennent de débuter sur la plateforme de Transpolis, dans l’Ain (01). Ce démonstrateur prend la forme d’une piste de 420 mètres, composée d’une ligne droite et d’un virage serré. Ces premiers essais auront pour objectif de mettre en avant trois enjeux principaux : la sécurité du dispositif pour les personnes et les véhicules, la fiabilité du système à différentes vitesses et dans diverses conditions météorologiques (notamment par temps froid, voire même très froid en Haute-Savoie en hiver), ainsi que la maintenabilité, c’est-à-dire la capacité à entretenir et réparer.

Un coût de 20 millions d’euros

Techniquement, cette route se compose de 38 segments conducteurs sur une piste de 420 mètres donc, reliés par des câbles d’alimentation. Plusieurs véhicules participeront aux démonstrations, dont un camion de 44 tonnes ainsi que deux véhicules utilitaires électriques équipés pour capter le courant via cette technologie. Après cette phase de tests, si ceux-ci sont concluants, les premières portions seront mises en service sur le réseau Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc (ATMB). Sur un kilomètre de la RN205 en direction de Chamonix et de l’Italie, au pied du Mont Blanc, des tests grandeur nature seront menés avec ce principe de recharge dynamique. Financé par l’État et l’Union européenne, le programme de recherche s’élève à 20 millions d’euros.

Notez cet article Publié le 16/10/2024 à 10:00 Véhicules d’occasion

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