Entretien avec Oliver Hoffmann, membre du conseil d'administration d'Audi et directeur des opérations commerciales du développement technique de la marque aux Anneaux. Le dirigeant évoque les évolutions technologiques de la marque pour les années à venir.
- Les nouveautés à venir
- Voitures électriques et carburants de synthèse
- Les carburants synthétiques ne sont pas une réponse d'avenir pour la mobilité durable
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Entretien avec Oliver Hoffmann, membre du conseil d’administration d’Audi et directeur des opérations commerciales du développement technique.
bernhardhuber.com
Responsable du développement des groupes motopropulseurs, puis du département Audi Sport, Oliver Hoffmann a pris les commandes des opérations commerciales et du développement technique d’Audi en juillet 2020. Pour L’argus, il annonce le futur de la gamme, des moteurs et des technologies attendues chez le constructeur allemand.
Les nouveautés à venir
L’argus : Quelles sont les futures nouveautés attendues chez Audi ?
Oliver Hoffmann : D’ici à 2025, nous lancerons 20 nouveaux modèles, dont plus de la moitié seront des voitures entièrement électriques. En fin d’année, nous allons lancer le Q6 e-tron, la première voiture basée sur la plateforme PPE dédiée aux véhicules électriques. Cette plateforme est à la pointe de la technologie puisqu’elle offre 800 V et une capacité de recharge de 270 kW, ce qui nous permettra de l’utiliser jusqu’à la fin de la décennie. Nous proposerons également des véhicules thermiques basés sur une plateforme distincte dite PPC. Ces deux plateformes ont vocation à équiper des voitures des segments B, C et D mais également des SUV. A partir de 2028, nous réunirons les plateformes PPE et MEB du groupe Volkswagen en une seule et même base technique, la SSP (Scalable Systems Platform, ndlr).
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Le Q6 e-tron sera lancé en fin d'année 2023.
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L'Audi TT ne sera pas renouvelé. Mais la marque promet d'autres surprises.
Audi AG
Quel est le point de vue de la marque sur la fin des modèles thermiques en Europe en 2035 ?
Nous avions annoncé notre stratégie pour l’horizon 2030 l’année dernière. En 2025, nous lancerons notre dernière génération de moteurs à combustion basés sur la plateforme PPC, une toute nouvelle génération de voitures et de groupes motopropulseurs. À partir de 2026, nous ne lancerons que des voitures électriques et nous terminerons notre production de voitures équipées de moteurs thermiques en 2033. L’avenir de nos groupes motopropulseurs repose très clairement sur des voitures entièrement électriques.
Quel impact la norme Euro 7 va-t-elle avoir sur la gamme de moteurs thermiques ? Allez-vous continuer à développer des motorisations diesel ?
Nous allons proposer à nos clients une très large gamme de moteurs thermiques de nouvelle génération avec des quatre cylindres et des six cylindres à essence mais aussi des moteurs diesel respectant la norme Euro 7. Mais il s’agira de la dernière génération de moteurs à combustion.
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Un modèle positionné sous le Q4 e-tron (photo) fera office de modèle d'entrée de gamme chez Audi, à l'avenir.
Audi AG
Les modèles iconiques de la marque comme le TT et la R8 seront-ils remplacés ?
Aucune décision n’a pour l’instant été prise pour le remplacement de la R8 ou même d’une supercar chez Audi. Nous travaillons sur différents concepts. En ce qui concerne l’Audi TT, la part de marché de ce segment est très faible. Aucune descendante n’est prévue dans les tuyaux. Mais nous voulons aussi surprendre nos clients avec de nouveaux types de carrosserie, des voitures fascinantes et émotionnelles. Nous avons quelques idées pour y arriver.
Nous voulons aussi surprendre nos clients avec de nouveaux types de carrosserie
Est-ce la fin des Audi A1 et Q2 ? Et si tel est le cas, pourquoi abandonner ces petits segments ?
Notre stratégie et notre positionnement de marque sont résolument tournées vers le premium et nous voulons nous développer sur les segments C et D. Nous venons d’annoncer que nous lancerons une voiture positionnée sous le Q4 e-tron. Ce sera notre nouvel entrée de gamme, mais il est clair qu’il n’y a pas d’avenir pour nous sur le segment A.
Voitures électriques et carburants de synthèse
Sur quoi travaillez-vous en termes d’innovations ?
Nous voulons transposer l’ADN d’Audi dans nos voitures électriques, en termes de comportement de conduite, mais aussi pour toutes les fonctions numériques, que ce soit en matière de divertissement et de connectivité. Nous travaillons là-dessus dans le cadre de la digitalisation globale de nos véhicules. Audi est aussi moteur dans le groupe en ce qui concerne la conduite autonome avec le développement des niveaux 3 et 4 (sur cinq niveaux, ndlr) sur lesquels nous travaillons actuellement.
Vers quel type de technologie vous orientez-vous en matière de batterie pour les véhicules électriques ?
Nous travaillons actuellement avec différents fournisseurs pour les batteries de nos voitures électriques mais nous avons pris la décision de les développer et de les produire au sein du groupe, grâce à nos gigafactories qui sont actuellement en construction dans le monde entier. A terme, le but est d’aller vers une technologie unifiée. Nous travaillons actuellement sur les technologies LFP et NMC mais également sur les batteries solides, également appelées batteries à semi-conducteurs. Ces dernières constituent pour nous la prochaine grande étape. Nous devrions produire les premières batteries solides au milieu de la décennie en faible volume car cette technologie aura encore un coût élevé. Mais ce type de batterie devrait se démocratiser sur nos véhicules d’ici à la fin de la décennie.
Les carburants synthétiques ne sont pas une réponse d'avenir pour la mobilité durable
Travaillez-vous sur les carburants de synthèse ?
Les carburants synthétiques constituent une solution intéressante pour réduire le C02 des voitures thermiques. Mais ce n’est pas une réponse d’avenir pour la mobilité durable. Si nous n’investissons pas dans ce type de carburants synthétiques proprement dits, nous travaillons néanmoins sur cette technologie avec différents fournisseurs d’énergie. Et comme vous le savez, nous arriverons en Formule 1 en 2026. A partir de cette date, les moteurs à combustion de ces autos fonctionneront avec du carburant de synthèse.
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Audi fera son entrée en formule 1 en 2026.
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Quel est l’intérêt pour Audi d’entrer en Formule 1 ?
Le sport automobile fait partie de notre ADN. Avec notre transmission intégrale Quattro, nous avons défini une toute nouvelle classe de voitures de rallye. Nous avons été les premiers à gagner les 24 Heures du Mans avec un moteur hybride diesel. Et nous étions aussi les premiers en 2022 à courir en rallye avec une voiture électrique. La F1 est aujourd’hui la discipline la plus pertinente pour mettre en valeur nos avancées technologiques.
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