Citroën

Ces occasions oubliées qu'on achète à prix "normal" : la Citroën C5 (2001)

Elle a une image de voiture de "papy", et une plastique pas forcément avantageuse. De fait, la Citroën C5, si elle s'est honorablement vendue pour une grande berline Citroën, ne déchaîne pas les foules sur le marché de l'occasion, où elle commence à se raréfier. Elle est, par ses cotes basses, éligible à notre rubrique "occasions oubliées pas chères". Une bonne affaire potentielle, car elle ne manque en réalité pas de qualités.

Ces occasions oubliées qu'on achète à prix

Je vous parle d’un temps, que les moins de vingt ans, ne peuvent pas connaître… Car oui, la Citroën C5 date de 2001 ! Vingt-trois ans déjà que cette grande berline familiale, et sa version break, ont fait leur apparition sur nos routes, et avec elles leur lot de (petites) moqueries.

“Voiture de papy”, “voiture fade”, “face de limande”, cette remplaçante à la fois de la Xantia et de la XM ne part pas vraiment du bon pied. Et pourtant, elle s’écoulera entre 2001 et 2008 à plus de 720 000 exemplaires. Soit presque aussi bien que la Peugeot 407, une de ses rivales principales (896 000 exemplaires si l’on compte le coupé), mais moins bien que la Laguna 2 et ses 1,1 million d’unités écoulées.

La Citroën C5 de première génération en “phase 1” n’a ému personne côté style… Et c’est normal, vu la fadeur de l’ensemble.

En 2004, un restylage profond, que nous avons déjà détaillé dans nos colonnes, lui donne un coup de jeune, si l’on peut dire, et tente sans succès réel de lui redonner attrait et personnalité. C’est juste “moins pire” pourrait-on dire.

Après le restylage, elle a gagné en personnalité. Un peu. Mais certains préfèrent encore la première !

Et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, la C5 est ultra-abordable sur le marché de l’occasion, y compris dans ses versions les plus huppées “Exclusive”, ou dans sa puissante version V6 de 210 ch, une vraie “sleeper” mine de rien très performante. Elle méritait donc que l’on s’intéresse à elle sur le marché de la seconde main, dans cette rubrique dédiées aux occasions “oubliées”, qui n’attirent pas le chaland, mais qui se négocient une bouchée de pain.

Car elle ne manque malgré tout pas de qualités. Si elle est fade dehors, son habitacle n’est pas si mal dessiné (c’est relatif et sujet à sa propre sensibilité), et sa qualité de réalisation fort honnête dans la catégorie à l’époque, et améliorée au restylage. Les matériaux sont de bonne facture globalement. Plastiques et tissus de sellerie sont robustes, le cuir plissé est même assez sympa.

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L’habitacle était sincèrement plus réussi que l’extérieur. Plutôt bien fini et bien équipé pour l’époque.

Son habitabilité est généreuse, son volume de coffre également (456 “vrais” litres, on dirait bien plus visuellement). Mais surtout, elle fait preuve d’un confort redoutable. Dotée de la suspension hydraulique Hydractive 2, et même Hydractive 3 avec position “sport” pour certains modèles, elle efface tous les défauts de la route, au prix d’un petit effet bateau et d’un dynamisme en retrait en matière de comportement routier. Et son assiette reste constante, un gros avantage pour le break, qui reste imperturbable même très chargé. Les moteurs sont variés : essence 1.8 16v 117/125 ch et 2.0 16v 137/143 ch, le V6 210 ch, et en diesel le fameux 2.0 HDI en 90/110 et 138 ch, le 2.2 HDI en 136 ou 173 ch, puis le plus récent 1.6 HDI 110.

En matière d’équipement, elle fait également fort pour l’époque, avec l’alerte de franchissement de ligne, ou la commande vocale pour la navigation, la clim bi-zone, le téléphone, la suspension bien sûr et tous les automatismes apparus avec le multiplexage (feux autos, essuie-glaces auto).

En matière de fiabilité, les premières années furent un peu compliquées, avec pas mal de soucis électroniques, résolus au cours du temps. Elle s’est ensuite montrée fort convenable. Avec en particulier des motorisations HDI et essence robustes. Même la suspension n’a pas posé trop de souci.

Des tarifs au ras des pâquerettes !

Si l’on compare ses tarifs en occasion à ceux de ses concurrentes directes de l’époque, la C5 apparaît comme une bonne affaire. Mais la Renault Laguna 2 est aussi très abordable, vu qu’elle pâtit d’une mauvaise réputation (en partie) justifiée de fiabilité déplorable. Reste à voir face à une 407, une VW Passat, une Ford Mondeo ou une Toyota Avensis par exemple…

Une C5 en bon état à moins de 2 000 € ? Facile !

Si l’on écarte les modèles qui ont plus de 250 000 km, voire 300 000 km, et ceux qui n’ont pas de contrôle technique, ou des soucis mécaniques, ou qui sont très dégradés niveau carrosserie, et que l’on peut trouver à moins de 700 €, le premier prix pour une C5 est de 1 000 €. On trouve “pour de vrai” des modèles à ce prix en état correct et moins de 250 000 km.

Il faut considérer que ce sont des premiers prix non irréprochables cependant. Pour des modèles vendus par un pro, en meilleur état et moins de 200 000 km, ce sera à partir de 1 700 €, pour un modèle de millésime 2001 à 2004 (les prix sont proches même avec 3 ans d’écart), moteur 2.0 HDI 110 ch, ou 2.0 16v essence. C’est tout de même un budget très très faible !

Par exemple, une Peugeot 407 équivalente coûtera au minimum 1 700 €, mais plutôt 2 400 €, soit entre 70 % et 140 % plus cher pour un “premier prix” en état correct. Et pour un beau modèle, même ancien (2003/2004), vendu par un pro avec garantie, il faut compter 3 000 €.

Pour une Volkswagen Passat, en TDI 130 ou essence 1.6 102/1.8 125 ch, de 2001 à 2004, moins de 250 000 km, en état correct, il faut mettre sur la table au minimum 1 700 € également, et pour un modèle plus correct, vendu par un pro avec garantie, ce sera 3 000 €. de 70 % plus cher à plus de deux fois plus cher donc, que la berline aux chevrons.

Dernier exemple, une Toyota Avensis, qui se déniche à partir de 1 500 € en état correct vendue par un particulier en version 2.0 D-4D 115 ch, se vendra plutôt à partir de 3 000 € par un pro et garantie 3 mois (comme les autres).

Plus récent, pas beaucoup plus cher

Vendue par un particulier, le tarif est au ras des pâquerettes pour un modèle 2006, moins de 170 000 km et Crit’Air 2.

Si l’on se penche sur un modèle plus récent de C5, restylé, donc à partir de 2004, mais aussi Crit’Air 2 donc essence à partir de 2006, et moins de 180 000 km (ce qui reste raisonnable pour l’âge), on tombe sur des modèles 1.8 essence à partir de respectivement 2 200 €. Vendues par des pros, ce sera plutôt 4 000 €…

Une belle C5 vendue par un pro, essence, Crit’Air 2, se monnaye moins de 4 000 €, et avec peu de kilomètres !

Pour une Passat, à modèle comparable de 2006/2007, même puissance, même kilométrage, état correct, Crit’air 2, on démarre à 4 200 € chez les particuliers et même 5 000 € chez les pros. La différence est notable…

Pour une Renault Laguna 2, que nous n’avons pas encore évoquée, les tarifs se rapprochent de la C5, pour les raisons évoquées. On trouve des 1.6 110 ch et 1.8 120 ch à partir de 1 900 € et même des 2.0 135 ch moins de 100 000 km à partir de 3 000 €. De bonnes affaires, comme la C5. Chez un pro, ce sera 4 000 € minimum.

Même si elle n’est pas trop chère non plus, une Mondeo reste plus onéreuse qu’une C5.

Si l’on se penche sur le cas de la Ford Mondeo, une autre concurrente, on s’aperçoit que le ticket d’entrée est à 2 200 €, mais plutôt 2 500 € pour un modèle 1.6 115 ch en bon état, vendu par un particulier. Avec un pro, pour un modèle 2007/2008, ce sera plutôt à partir de 4 500 €. Pas beaucoup plus cher que la C5, mais plus cher quand même !

LE BILAN

La Citroën C5, pour peu que vous ne soyez pas trop sensible à son esthétique surannée, est une super affaire en occasion. Ses tarifs sont bien moins élevés que ceux de ses concurrentes à l’image plus forte, Laguna 2 exceptée peut-être. Mais une Passat est incomparablement plus onéreuse, une 407 aussi, une japonaise également. Alors pourquoi pas ? Surtout en modèle essence Crit’Air 2. C’est rare, mais ça se trouve, avec un peu de patience…

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