Une curieuse Porsche 911 vert olive a été restaurée et mise en vente sur un site aux enchères américain. En effet, sous cette robe datant des années 60, elle cache des atours bien plus modernes que sa ligne.
Le phénomène du restomod est désormais installé dans le paysage automobile mondial. Partir d’un ancien modèle et le mettre techniquement à jour est une pratique devenue acceptable, même chez les puristes. Or, une autre tendance venue d’Amérique commence tout doucement à se faire une place au soleil : le backdating.
Retour vers le Futur
Le principe du backdating est, par essence, purement opposé au restomod. Il consiste à partir d’une base moderne et à lui donner un look de véhicule ancien. Certaines sociétés se sont spécialisées dans l’exercice, à l’image de Pure Breed Factory, une entreprise canadienne qui réalise de très beaux projets backdatés sur Porsche 911.
L’habitacle serait parfait pour Derrick, s’il était devenu millionnaire. Les sièges de série ont été remplacés par des baquets Recaro en cuir noir. L’assise et le dossier reçoivent des centres en tissu à motif pied-de-poule. Ce dernier se retrouve aussi sur les panneaux de porte et le tableau de bord. Des ceintures de sécurité et des poignées de portes rouges font leur apparition. La banquette arrière a disparu, au bénéfice du poids. Le volant MOMO Prototipo gaîné de cuir est du plus bel effet. Un pommeau de levier de vitesses en bois et un pédalier en aluminium se chargent de terminer la présentation du poste de pilotage.
Puzzle de Stuttgart
Sous le capot, c’est un Flat 6 3.6 qui prend place dans la baie moteur. Celui-ci provient d’une Porsche 911 type 993. Il est accouplé à une boîte de vitesse manuelle G50 à 5 rapports. La puissance est transmise aux roues arrière, comme toute Porsche qui se respecte.
Côté trains roulants, la suspension a été modifiée, avec des combinés filetés Bilstein. Les freins proviendraient d’une 911 Turbo type 992, bien plus récente. A noter, la présence d’un différentiel à glissement limité pour faire passer la puissance au sol.
L’avantage du backdating face au restomod réside dans son prix. Un exemplaire backdaté coute moins cher à fabriquer car toutes les pièces sont disponibles. Il s’agit, ni plus, ni moins, que d’assembler un gigantesque puzzle de pièces existantes. C’est l’opposé du restomod, qui est un reconstruction complète d’un véhicule ancien, avec des pièces modernes.
A titre d’exemple, cet exemplaire se montre parfaitement utilisable au quotidien sur les routes américaines, comme en atteste son kilométrage honorable. En effet, le totaliseur affiche 56.000 miles, soit environ 90.000 km. Il a rejoint son nouveau propriétaire contre un chèque de « seulement » 148.000 dollars (138.500 €). Une aubaine, face à un restomod qui fait payer ses prestations bien plus chères. Moralité : mettez-vous au puzzle.