Même si elle porte le même nom que « notre » citadine, cette nouvelle Citroën C3 ne viendra jamais en Europe. Connue sous le nom de code CC21, ce modèle, dont la carrosserie évoque plus un SUV qu'une berline, se destine seulement à l'Inde et à l'Amérique du Sud. Découverte.
- La première Citroën conçue pour l’Inde
- Un style évoquant un petit SUV
- Habitacle moderne mais matériaux basiques
- Moteurs différents selon les marchés
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Pour l’Inde et l’Amérique du Sud, Citroën lance une nouvelle génération de C3 qui ne viendra pas en Europe.
Citroën
L’argus vous en a déjà parlé : à l’avenir, la Citroën C3 va se dédoubler. Aujourd’hui, la marque aux chevrons vient de dévoiler une toute nouvelle génération. Mais celle-ci, connue sous le nom de code interne CC21, ne viendra jamais en Europe. Même si Carlos Tavares, le patron du groupe Stellantis, avait envisagé d’en faire un modèle mondial, elle restera finalement cantonnée à l’Inde et à l’Amérique du Sud. Sur le Vieux Continent, nous aurons droit en 2023 à une autre C3 inédite. Celle-ci profitera d’une carrosserie spécifique et de dessous plus évolués, puisqu’elle reprendra une version moins dépouillée de la plate-forme CMP, employée par les Peugeot 208, Opel Corsa ou la récente compacte C4.
La première Citroën conçue pour l’Inde
Cela ne signifie toutefois pas que la C3 « CC21 » soit une nouveauté secondaire pour Citroën. Bien au contraire ! Elle doit libérer le constructeur de sa dépendance à l’Europe, qui représente aujourd’hui 85 % de ses ventes. L’objectif, à terme, est de voir cette part se réduire à 70 % en renforçant la présence à l’international. Pour cela, la marque s’est récemment installée en Inde, un marché qui devrait rapidement devenir le troisième dans le monde pour le secteur automobile, après la Chine et les États-Unis.
Avec ses 3,98 m de long, cette Citroën échappera aux taxes qui frappent les modèles de plus de 4 m en Inde.
Avec ses 3,98 m de long, soit 2 cm de moins que l’actuelle version européenne, la nouvelle C3 y adopte pile le bon format pour éviter les lourdes taxes qui frappent les modèles de plus de 4 m. Elle devrait ainsi atteindre des volumes autrement plus importants que ceux du SUV familial C5 Aircross, seule offre aujourd’hui présente au catalogue. D’autant que la citadine sera fabriquée sur place, à Chennai, contrairement à son grand frère. Mais elle sera aussi disponible dans divers pays d’Amérique du Sud, un continent où Citroën est implanté depuis les années 1960. La fabrication sera cette fois assurée au Brésil, à Porto Real.
Un style évoquant un petit SUV
La version indienne du modèle sera la seule à pouvoir recevoir un toit orange.
Côté style, hormis quelques différences dans les choix de teintes et de personnalisation, les deux versions sont quasi identiques. Elles reprennent la même allure de petit SUV, évoquant une version raccourcie du C3 Aircross restylé. Barres de toit, hayon vertical, élargisseurs d’aile, protections de bas de portière et de boucliers, garde au sol de 18 cm…, le manuel du parfait petit baroudeur a été bien assimilé. Une nécessité d’après Citroën, qui indique que 40 % des routes indiennes sont dépourvues de revêtement, et que les trottoirs brésiliens sont particulièrement hauts. Cela ne devrait toutefois pas empêcher la future C3 européenne de jouer une carte esthétique assez semblable, d’après nos informations.
Habitacle moderne mais matériaux basiques
Le volant à gauche est le plus sûr moyen de reconnaître la C3 destinée à l’Amérique du Sud.
Comme pour le toit, la couleur orange sur la planche de bord sera réservée aux clients indiens.
Moteurs différents selon les marchés
Le développement de cette C3 indienne a été confié à Tata Consulting Engineers, une société d’ingénierie appartenant au holding Tata.
Mais ce Tata Punch, présenté quelques jours avant la Citroën, n’a théoriquement rien à voir avec la « française » malgré de nombreux points communs esthétiques.
Afficher de tels prix sans entraver la rentabilité n’a cependant pas été chose aisée. Pour y parvenir, Citroën a dû s’appuyer sur des partenaires locaux. Il a notamment sollicité Tata Consulting, une branche du géant indien Tata spécialisée dans l’ingénierie. Cela explique que le constructeur français ait fait grise mine en découvrant le nouveau Tata Punch, dont le look évoque furieusement la C3… alors que les deux modèles ne partagent en théorie rien du tout ! Ici, c’est effet la base CMP de Stellantis qui est employée, mais dans une version encore plus simplifiée que celle qui sera utilisée par la version européenne.
Le capot très horizontal est sculpté de la même manière que sur d’autres productions récentes de la marque.
Le groupe CK Birla s’occupe pour sa part de l’assemblage, de la distribution ou encore de la fabrication des groupes motopropulseurs de la version indienne. Des mécaniques sur lesquelles la marque reste pour l’instant muette : elle a simplement confirmé qu’il existerait bien, un peu plus tard, une version électrique, comme nous vous l’avions déjà annoncé.
Celle-ci a cependant peu de chances d’être proposée en Amérique du Sud, un marché où les moteurs thermiques s’annoncent également différents. Citroën pourrait bien se fournir chez Fiat (moteur 1.0 produit localement au lieu du 1.2 en Inde), autre label du groupe Stellantis, dont les ventes sur ce continent ont de quoi faire pâlir de jalousie la marque aux chevrons. Il faut dire que l’offre de cette dernière n’y est plus vraiment au goût du jour : en Argentine et jusqu’à récemment encore au Brésil, c’est même la deuxième génération de C3, arrêtée en 2016 chez nous, qui est encore proposée ! Autant dire que c’est un sacré bond en avant qui attend les propriétaires de la future CC21.