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Comment l’usine Renault de Flins tourne la page de la « Zoé »

comment l’usine renault de flins tourne la page de la « zoé »

À Flins, Renault remet en état des véhicules, plus ou moins accidentés, à l’échelle industrielle et avec un objectif de traiter 45 000 voitures traitées chaque année.

La production de la Zoé s’arrête ce vendredi 29 mars à Flins (Yvelines). Ce site de production est désormais intégralement consacré à l’économie circulaire, non sans susciter quelques craintes.

Dans les Yvelines, l’usine Renault de Flins tourne au ralenti. Sous les vastes hangars de ce site industriel de 230 hectares, l’ultime Zoé, modèle iconique électrique depuis 2012, s’apprête à sortir ce vendredi des lignes de productions. « C’est un moment difficile pour tout le monde », confie Florent Vandenborne, responsable de la section CFE-CGC de Flins. D’autant que la citadine électrique se sera écoulée à plus de 425.000 unités.

Mais la vie industrielle continue. Depuis 2020, le constructeur prépare la seconde vie de son usine : dédiée à l’économie circulaire. La direction assure que les 2 000 postes en CDI sont maintenus. « Un plan d’embauches est même prévu et les effectifs pourraient monter à 2 500 en 2025 », indique le groupe. Avec ce site, le constructeur veut devenir une référence en matière d’économie circulaire.

Certaines activités n’ont pourtant rien de nouveau, à l’image du reconditionnement de pièces détachées. « C’est un peu un retour aux sources », reconnaît Patrice Parichout, chef du département remanufacturing de Renault. L’activité a été rapatriée depuis le site de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) qui a, lui, fermé ses portes. Le groupe reconditionne aussi des pièces pour les voitures électriques qui sont jusqu’à 30 % moins chères que les neuves. Dans un autre entrepôt, d’anciens robots passent également entre les mains des opérateurs de Renault pour retrouver une deuxième vie.

Vers 45 000 véhicules remis en état chaque année

Surtout, le site remet en état des véhicules, plus ou moins accidentés, à l’échelle industrielle et avec un objectif de traiter 45 000 voitures chaque année. Dans un vaste entrepôt, des hommes et des femmes s’affairent à recoudre des intérieurs abîmés, réparer des bosses, repeindre aux bonnes teintes.

Puis les véhicules rejoignent le « département cosmétique » où ils en ressortent comme neufs. « Mais c’est bien le problème car les gens qui achètent de l’occasion recherchent avant tout des prix intéressants », nuance Bernard Jullien, économiste spécialiste de l’automobile. Avec l’essor du leasing (la location avec option d’achat), il y a une forte demande pour cette activité mais « des acteurs sont déjà implantés », indique le spécialiste qui s’interroge sur sa pertinence pour Renault.

Sur le site, les opérateurs voient cette reconversion d’un bon œil. « Avant je faisais des tâches répétitives, maintenant je change tous les jours », lance Pierre. « Ils ont aussi plus de responsabilités », enchérit son supérieur. « On sauve des emplois, c’est l’objectif ultime de Renault. Mais derrière, quelle est la qualité de travail offerte ? », se demande toutefois Bernard Jullien.

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