Le marché chinois de la voiture électrique semble florissant grâce au succès de quelques marques. Cependant, la partie immergée de l’iceberg montre qu’un grand nombre de constructeurs galèrent.
En Europe, les marques chinoises de voitures électriques constituent une menace pour les constructeurs traditionnels. Mais en réalité, il existe près de 100 marques différentes, dont une trentaine qui est en grande difficulté.
Et si la faillite de Byton est marquante grâce à l’aura qu’a eu le constructeur dans le passé, d’autres passent inaperçu. Pourtant, 80 % des ventes de voitures électriques en Chine sont détenues par les dix plus grandes marques. BYD écrase le marché avec 36,3 %, devant Tesla et GAC Aion, puis SAIC-GM-Wuling et Geely.
On sait qu’à l’international, MG est une des marques les plus en verve, et ces constructeurs se sont fait leur place. Mais d’autres sont en difficulté, voire à l’arrêt, en attente de subventions et financements nécessaires à leur survie.
Deux marques prometteuses en situation de faillite
C’était récemment le cas de la division automobile d’Evergrande, le géant chinois de l’immobilier. Le groupe était en grande difficulté, et la partie automobile a été sauvée de la faillite de peu. Mais elle reste en grande difficulté actuellement et son avenir n’est pas assuré.
«Â Si l’on considère ces entreprises de voitures électriques avec des ventes minimes du point de vue du crédit, leurs principaux problèmes sont un risque d’exécution très élevé au niveau de la stratégie, un flux de trésorerie disponible durablement négatif et un risque de liquidité », a déclaré Jing Yang, directeur de la recherche sur les entreprises chinoises chez Fitch Ratings, dans une étude relayée par Automotive News.
Des constructeurs en danger de manière inattendue ?
La trentaine de constructeurs concernés par les grandes difficultés vendent moins de 500 voitures par trimestre. Des données qui sont évidemment très alarmantes pour ces marques, qui ne voient pas d’argent rentrer.
De manière plus étonnante, c’est le cas aussi pour des constructeurs qui ont pourtant connu le succès. C’est le cas d’Aiways, qui a lancé les ventes de son SUV électrique U5 en 2020. La marque était au bord de la faillite au mois d’août et pour cause, ses ventes sont à l’arrêt.
Pire encore, le troisième trimestre s’annonce encore plus difficile. Sur les deux premiers mois du trimestre, juillet et août, Aiways a cumulé 65 ventes, dont aucune en Chine. Avec de tels scores, on ne voit pas comment le constructeur va réussir à endiguer cette situation dramatique.
Les investisseurs visent les grandes marques
Et l’on voit que ce contexte de difficultés pour le marché se répercute aussi sur les grandes marques. Celles-ci préfèrent assurer l’entrée de liquidités pour ne pas subir de difficultés à l’avenir.
Ainsi, Xpeng a enregistré un investissement de 650 millions d’euros de la part de Volkswagen, soit 5 % de ses parts. C’est le constructeur allemand qui a insisté, prouvant aussi que les grands noms chinois sont désormais attrayants.
Nio a vu l’arrivée de l’émirat Abu Dhabi à son capital à hauteur de 7 %, ce qui représente 700 millions d’euros. Mais ces deux constructeurs ne sont pas une normalité, et leur réussite n’est pas un schéma classique. On devrait ainsi voir s’éteindre de nombreuses start-ups de l’Empire du Milieu dans les prochains mois.