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En 2024, les Français achètent-ils plus de voitures neuves ? Pas si sûr

Le niveau de commandes de véhicules neufs est reparti à la hausse sur ces deux premiers mois de l’année, mais cette vision pourrait être en trompe l’oeil. Depuis 2019, la situation ne s’arrange pas et le marché auto français pourrait être à nouveau en baisse en 2024.

Avec le début du déclin des commandes de véhicules neufs à la fin 2023, nous nous attendions logiquement au sillon de la vague en ce début d’année 2024. Mais les chiffres nous ont donné tort. Selon Cartegrise.com, qui collecte les données d’AAA Data et autres NGC Data, la compilation des chiffres du début d’année montre que le niveau de commandes de véhicules neufs est reparti de plus belles, notamment en janvier où il s’est approché des niveaux de 2019, considérés comme “référence” même si ce terme devient de plus en plus galvaudé dans un marché automobile instable et en récession. Mais janvier n’a-t-il été qu’un soubresaut avant une rechute ? En prenant les trois premiers mois, le niveau de commande reste particulièrement bas : 556 323 au premier trimestre 2024 contre 659 723 en 2019 à la même période. Mais le premier trimestre 2024 reste malgré tout légèrement meilleur qu’en 2023. Toutefois, le mois de mars laisse présager d’une suite plus compliquée :

  • Janvier : 198 015 (+42,0 %)
  • Février : 171 231 (+10,5 %)
  • Mars : 187 077 (+1,5 %)

Si janvier est parti sur les chapeaux de roues, la suite s’est largement compliquée avec un mois de mars plus calme en matière de commandes de véhicules neufs. Une situation saine pour le marché automobile, c’est un niveau de commandes qui dépasse celui des immatriculations. Mais cela s’est peu produit récemment, à part cet énorme gap constaté en janvier où les commandes ont surpassé les livraisons. Et il y a peut-être une explication…

Un biais qui s’appelle leasing électrique

en 2024, les français achètent-ils plus de voitures neuves ? pas si sûr

Le leasing électrique a faussé les chiffres en janvier© Peugeot

“Pour le troisième mois consécutif – c’est-à-dire sur l’ensemble du premier trimestre 2024 – le nombre de commandes était excédentaire par rapport au nombre d’immatriculations. Toutefois, l’écart se resserre en Mars avec un peu plus de 7 000 véhicules de différence tandis que la différence était de presque 76 000 en Janvier”. Ce mois de janvier exceptionnel pourrait bien s’expliquer par l’engouement général autour du leasing électrique (ouvert dès le 1er janvier) qui a conduit les concessionnaires à multiplier les commandes de véhicules neufs au sein de leur réseau pour alimenter tous ces clients éligibles à la voiture électrique à une centaine d’euros par mois sans apport.

Mais encore une fois, l’Etat a une interaction directe avec la santé du marché automobile français après avoir provoqué une croissance partiellement artificielle des ventes de voitures électriques grâce aux bonus, primes et aides à l’achat quand les taxes étaient durcies sur les autres types de motorisation. Petit à petit, les ventes de voitures neuves en France et plus généralement en Europe s’éloignent donc d’un marché libre et ouvert et sont de plus en plus dictées par les politiques fiscales. Mais si l’on écarte ces coups de pouce des gouvernements, on peut commencer légitimement à craindre une vraie baisse des ventes qui ne retrouveront décidément pas les niveaux d’avant Covid.

Notez cet article 3.9/5 ( 8 votes) Publié le 08/04/2024 à 16:00 Véhicules d’occasion

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