Le niveau de commandes de véhicules neufs est reparti à la hausse sur ces deux premiers mois de l’année, mais cette vision pourrait être en trompe l’oeil. Depuis 2019, la situation ne s’arrange pas et le marché auto français pourrait être à nouveau en baisse en 2024.
- Janvier : 198 015 (+42,0 %)
- Février : 171 231 (+10,5 %)
- Mars : 187 077 (+1,5 %)
Si janvier est parti sur les chapeaux de roues, la suite s’est largement compliquée avec un mois de mars plus calme en matière de commandes de véhicules neufs. Une situation saine pour le marché automobile, c’est un niveau de commandes qui dépasse celui des immatriculations. Mais cela s’est peu produit récemment, à part cet énorme gap constaté en janvier où les commandes ont surpassé les livraisons. Et il y a peut-être une explication…
Un biais qui s’appelle leasing électrique
“Pour le troisième mois consécutif – c’est-à-dire sur l’ensemble du premier trimestre 2024 – le nombre de commandes était excédentaire par rapport au nombre d’immatriculations. Toutefois, l’écart se resserre en Mars avec un peu plus de 7 000 véhicules de différence tandis que la différence était de presque 76 000 en Janvier”. Ce mois de janvier exceptionnel pourrait bien s’expliquer par l’engouement général autour du leasing électrique (ouvert dès le 1er janvier) qui a conduit les concessionnaires à multiplier les commandes de véhicules neufs au sein de leur réseau pour alimenter tous ces clients éligibles à la voiture électrique à une centaine d’euros par mois sans apport.
Mais encore une fois, l’Etat a une interaction directe avec la santé du marché automobile français après avoir provoqué une croissance partiellement artificielle des ventes de voitures électriques grâce aux bonus, primes et aides à l’achat quand les taxes étaient durcies sur les autres types de motorisation. Petit à petit, les ventes de voitures neuves en France et plus généralement en Europe s’éloignent donc d’un marché libre et ouvert et sont de plus en plus dictées par les politiques fiscales. Mais si l’on écarte ces coups de pouce des gouvernements, on peut commencer légitimement à craindre une vraie baisse des ventes qui ne retrouveront décidément pas les niveaux d’avant Covid.
Notez cet article 3.9/5 ( 8 votes) Publié le 08/04/2024 à 16:00 Véhicules d’occasion