Audi

Audi TT

Essai Audi TT "20 years" - L'âge de la raison ?

Seulement 999 exemplaires de cette série spéciale seront commercialisés.

Après 600’000 exemplaires écoulés dont environ 26’500 en France, l’Audi TT est, malgré son segment de niche, un véritable succès commercial pour la firme aux anneaux. Pour célébrer les 20 ans du TT, Audi a lancé en 2018, à l’occasion du restylage de la troisième génération, une série spéciale limitée à 999 exemplaires et sobrement baptisée “20 years”. Comme vous pouvez l’apercevoir via les photos publiées, cette édition limitée se distingue par une couleur et une sellerie spécifique. Des couleurs qui font écho à l’Audi TTS Roadster, un concept-car dévoilé à l’occasion du Salon de Tokyo en 1995, et à l’Audi TT de première génération qui a suivi trois ans plus tard. De ce fait, l’habitacle est très soigné avec un cuir marron clair pour les sièges, les panneaux de portes, la console centrale, le volant et le levier de vitesses. Le cuir est orné de surpiqûres jaunes façon “baseball” du plus bel effet, qui lui donnent un petit look néo-rétro très agréable à l’œil. On y découvre aussi quelques badges avec le numéro de notre version, en l’occurrence le 187 sur 999 pour notre modèle d’essai. Extérieurement, l’Audi TT “20 years” se décline sous deux carrosseries : Coupé et Roadster. Deux modèles que vous pourrez sélectionner avec les deux nuances de gris disponibles au catalogue. De série, elle embarque des jantes en aluminium à cinq branches de 19 pouces, des sorties d’échappement spécifiques, des sigles Audi sur les flancs et des optiques arrière Matrix OLED.

Une fois les présentations extérieures et intérieures faites, passons à ce qui se passe sous le capot. Cette série spéciale ne peut être dotée que du moteur 45 TFSI, c’est-à-dire du quatre cylindres 2,0 litres développant 245 chevaux et 370 Nm de couple. Il s’agit d’une évolution de l’ancien quatre cylindres 2,0 litres qui proposait 230 chevaux. La voiture est automatiquement livrée avec une boîte de vitesses robotisée S tronic à sept rapports et une transmission intégrale quattro. Du côté des performances, Audi annonce un 0 à 100 km/h abattu en l’espace de 5,2 secondes et une vitesse maximale limitée électroniquement à 250 km/h. C’est une fois tous ces éléments en tête que nous pénétrons dans l’habitacle. On apprécie d’emblée la position de conduite, assez basse, qui nous rappelle que nous sommes dans une voiture à vocation sportive. On apprécie également la présence d’un seul écran dans l’habitacle, le Virtual Cockpit, et donc l’absence d’écran central. Votre passager aimera sans doute moins puisqu’il n’aura pas la main sur le système d’info-divertissement mais qu’importe, vous aurez au moins le privilège de sélectionner la musique que vous souhaitez ! Même après quatre ans de carrière, l’habitacle du TT n’a pas pris une ride, c’est beau, ergonomique et spacieux. Spacieux pour ceux situés à l’avant, puisque les deux places à l’arrière sont anecdotiques et serviront de complément en cas de besoin. Le coffre n’est pas ridicule pour une voiture de 4,19 mètres de long puisqu’il est annoncé à 305 litres et même jusqu’à 712 litres une fois la banquette arrière rabattue à plat.

Contact et le petit 2,0 litres quatre cylindres émet un bruit rauque mais pas vraiment enivrant. Ce n’est pas une TTS ou même une TT RS, certes, mais on aurait préféré une sonorité plus accentuée. En réalité, par rapport à “l’ancien” bloc de 230 chevaux, les ingénieurs ont effectivement ajouté 15 chevaux, mais aussi un filtre à particules qui calfeutre la sonorité auparavant plutôt agréable. On se souvient de quelques petits crépitements au passage des rapports, aujourd’hui c’est terminé avec une sonorité somme toute assez quelconque. L’Audi TT est une voiture pour tous les jours, loin d’être radicale, même si vous optez pour le TTS. Seul le TT RS vous fera basculer dans une autre dimension avec son cinq cylindres 2,5 litres et ses 400 chevaux. Notre TT “20 years” se montre très docile en usage conventionnel avec une direction douce, une boîte de vitesses bien gérée et un confort de suspension correct. En termes de châssis, ne vous attendez pas à quelque chose d’aussi affûté qu’une Alpine A110 ou qu’une Porsche 718 Cayman, l’Audi TT et ses plus de 1400 kilos tout plein fait est une voiture qui peut se montrer dynamique, mais certainement pas sportive avec 245 chevaux et 370 Nm de couple.

Pourtant, les mises en vitesse sont intéressantes avec 5,2 secondes pour le 0 à 100 km/h. C’est fondamentalement seulement 0,4 seconde de plus qu’une Audi TTS de 306 chevaux mais les sensations sont vites gommées avec une direction progressive peu consistante − et même anti-naturelle en mode “Dynamic” − et des suspensions relativement fermes mais toujours confortables en compression. Les mouvements de caisse sont bien maîtrisés, les relances sont bonnes et le moteur semble plein à tous les régimes même si, moteur turbo oblige, passé les 5000 tr/min il ne se passe plus grand-chose. On apprécie néanmoins la facilité de prise en main du TT, même en conduite dynamique, avec une transmission intégrale quattro qui fait le job mais qui reste toutefois clairement typée traction. En conduite vraiment très dynamique on a pu noter un peu de sous-virage intrinsèque aux quatre roues motrices, même ESP déconnecté, puisqu’une béquille électronique viendra à chaque fois corriger le tir, si vous ne dépassez pas les lois de la physique cela dit. La boîte de vitesses S tronic à sept rapports n’est toujours pas vraiment une référence en conduite sportive, elle s’apprécie surtout par sa douceur d’utilisation en conduite coulée. Quand on conduit un peu plus brusquement et même pire, quand on veut reprendre la main en passant en mode manuel, elle viendra rapidement refroidir les ardeurs de son pilote en refusant purement et simplement de rétrograder au-dessus de 4000 tr/min. Pour le coup, le typage de la boîte du TT RS est plus permissif puisque nous pouvons avoir entièrement la main dessus. Pas sur ce TT 45 TFSI.

En termes de consommations, puisqu’il est coutume d’en parler par les temps qui courent, nous avons noté plus de 11,5 l/100 kilomètres en conduite dynamique et environ 7,8 l/100 kilomètres en usage conventionnel en mêlant milieu urbain et autoroutes. Avec des rejets de 154 g/km de CO2, il faudra ajouter à la facture finale, pour 2019, 2153 euros. C’est à additionner aux 64’900 euros, minimum, qu’il faudra débourser pour cette édition “20 years”. C’est peut-être plus exclusif qu’un TTS mais en attendant ce dernier s’affiche moins cher, à 62’900 euros. Certes, c’est le prix sans options, mais il affichera toutefois des prestations dynamiques au-dessus. Alors est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Pour une voiture limitée à 999 exemplaire et qui s’affiche plus chère que sa cousine de 306 chevaux, franchement, nous serions tentés de vous dire que non. Si on veut nuancer on peut dire qu’elle est effectivement plus confortable qu’une TTS ou encore qu’elle bénéficie d’une superbe sellerie, mais pas de quoi faire pencher la balance de notre côté. L’exclusivité du modèle ne justifie pas une facture aussi salée.

 

Points positifs Points négatifs
Moteur vigoureux Boîte de vitesses moyenne en conduite sportive
Sellerie absolument magnifique Sonorité décevante par rapport à l’ancien 230 chevaux
Lignes résolument sportives Tarifs très élevés

Découvrez notre essai vidéo de l’Audi RS 4


Audi TT “20 years”

  • Motorisation: Essence TFSI, 4 cylindres en ligne, 1984 cm³, turbo
  • Puissance: 245 chevaux (à 4300 tr/min)
  • Couple maximum: 370 Nm (à 1600 tr/min)
  • Transmission: Boîte robotisée à double embrayage à sept rapports – S tronic
  • Type de transmission: Intégrale – quattro
  • 0-100 km/h: 5,2 secondes
  • Vitesse maximum: 250 km/h
  • Longueur: 4,19 mètres
  • Largeur: 1,83 mètre
  • Hauteur: 1,35 mètre
  • Poids: 1345 kg
  • Volume de coffre: 305 à 712 litres
  • Places: 4
  • Economie de carburant: Urbain : 9,0 l/100 km / Extra-urbain : 5,9 l/100 km / Mixte : 7,0 l/100 km
  • Émissions: 154 g/km de CO2
  • En vente: 2019
  • Prix de base: 64’900 €

TOP STORIES

Top List in the World