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Bentley Bentayga

Essai Bentley Bentayga Hybrid - En vert et contre tous

L'ultra-luxe et l'écologie font-ils bon ménage ?

essai bentley bentayga hybrid - en vert et contre tous

À une époque où le luxe est pointé du doigt par certains, et les émissions de CO2 par d’autres, Bentley sort le Bentayga Hybrid. Soit un véhicule qui se veut aussi confortable et somptueux que vertueux.

Le Bentayga a déjà été décrié en tant que premier SUV de la marque. En plus désormais, il troque un noble W12 ou V8 contre un roturier V6 3.0 issu de la banque d’organe Volkswagen. Et de l’électrique. Que lui reste-t-il d’une vraie Bentley ? Est-ce toujours une Bentley ? Et surtout, sans ambitions écologiques sont-elles à la hauteur des attentes ? Nous nous sommes glissés dans ses confortables sièges massants et chauffants pendant quelques jours pour en avoir le cœur net.

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Il en impose

Esthétiquement, ce Bentley Bentayga Hybrid ne se distingue d’un Bentayga Diesel, V8 essence, ou W12 que par ses discrets badges “Hybrid” sur le hayon arrière, ou les bas de portières avant. On retrouve également les sorties d’échappement “doubles” des V8, par opposition aux sorties ovales des versions W12. Mais c’est tout.

Décrié pour son design de SUV, forcément moins élégant que celui des limousines Flying Spur et Mulsanne, ce Bentayga en impose. Imposant avec ses plus de 5 mètres de long (5140 mm) et ses deux mètres de large (1998 mm), pour ne pas dire massif, cet Anglais surélevé donne plus dans le gros tweed bien épais que dans la dentelle. Pourtant à s’arrêter sur son physique, il est bien plus élégant qu’on ne pourrait le croire.  Et puis avec les années, on finit par apprécier sa vraie personnalité Bentley que l’on doit notamment à ses 4 feux ronds à l’avant et cette immense calandre.

À l’arrière on sent moins l’ADN de la marque mais quelques détails lui vont quand même bien comme ce “pli” dans le hayon entre le “B ailé” et la lunette arrière, un peu comme un becquet qui lui donne plus de dynamisme, et le dessin des LED en forme de B (à gauche, à droite c’est un B… inversé). Sans oublier les sorties d’échappement qui ajoutent juste ce qu’il faut de touche sportive.

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Discrétion malgré tout

Avant de passer à l’intérieur, arrêtons-nous un instant sur la configuration de notre modèle d’essai, particulièrement discrète. Les possibilités de personnalisation sont évidemment infinies, notamment en passant par le département Mulliner, et notre Bentayga Hybrid a opté pour ce qui se fait de plus sage. Notamment cette teinte noire Onyx extérieure, et ces jantes de 21 pouces au design élégant et dynamique, juste ce qu’il faut, grâce à des bâtons visuellement affiné par une teinte biton.

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Et en regardant de près nos options, plus de 50’000 € tout de même, il y a cette “Blackline Specification” (5330 €) qui gomme tous les chromes au profit de pièces teintées en noir : les contours des vitres, les contours de phares (avant et arrière), les baguettes latérales, les barres de toit… et surtout la calandre ! Ou comment passer du luxe ostentatoire à une certaine sobriété. Le gros Bentayga se montre plus réservé, moins m’as-tu-vu, et ça lui va très bien !

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Calandre, bouclier, baguettes latérales, contour des vitres… Ici tout est chromé.

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Notre modèle d’essai avec sa Blackline Specification teinte tous les chromes en noir. Et se montre beaucoup plus discrète.

Flatter les sens

Évidemment, une expérience en Bentley se vit surtout de l’intérieur. Et là aussi ce Bentayga se montre digne de la marque. Évacuons rapidement les remarques sur certaines commandes en plastique et sur les boutons en provenance d’Audi. Oui on les remarque vite. Et oui on les oublie tout aussi rapidement. Parce que l’intérieur d’une Bentley, ça reste un monde à part. Les chromes sont là, sans en faire trop. Du cuir est tendu absolument partout où c’est possible d’en mettre. Il y a une odeur de matières nobles qui vient titiller vos narines.

Et si visuellement c’est très beau (même la police d’écriture des compteurs est élégante !) le toucher n’est pas délaissé, comme le contact froid avec les palettes métalliques derrière le volant, plates face à vous et taillées derrière, ou encore les poignées de portes en métal massif. On regrette juste un peu la planche de bord des Continental GT et Flying Spur plus récentes, avec cet écran qui disparaît en pivotant sur lui-même soit au profit d’un panneau lisse, soit de compteurs du plus bel effet.

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En revanche, on peut se rattraper avec un espace à bord digne d’une limousine, que ce soit à l’arrière, ou dans le coffre. On retrouve aux places arrière le même raffinement qu’à l’avant, à tel point qu’on hésite même à installer un siège bébé sur le cuir pleine fleur. Un plaid entre le siège et l’assise fera l’affaire pour ne rien abîmer.

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Si vous vous posez la question…

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… il y a largement la place mettre un siège bébé à l’arrière.

Et puisque l’on parle de l’arrière, et même si l’on ne bénéficiait pas de la configuration à deux sièges séparés, il existe une petite attention pour les passagers qui montrent bien que le SUV se rapproche d’une limousine : une petite tablette centrale, tactile, qui permet de régler en quelques “clics” la climatisation à l’arrière, de fermer ou ouvrir le rideaux pour les vitres latérales arrière, de changer la musique, voire même de voir la vitesse en temps réel.

Évidemment quand on achète une Bentley, on ne s’arrête sans doute pas sur des chiffres aussi triviaux que celui du volume de coffre. Avec 480 litres, sur le papier, il n’est pas immense, surtout comparé à la taille de l’engin. Mais avec sa hauteur de chargement qui s’abaisse et ses rails avec séparateurs, il s’avère plutôt pratique. Oui. “Pratique”. Pour une Bentley.

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Ajouter le silence au silence

Les premiers tours de roues se font en tout électrique. Et dans un univers aussi élégant et raffiné, y ajouter le silence absolu nous plonge dans un univers automobile à part. On n’oublie évidemment jamais la poussée d’un W12, ni le son d’un V8 “six trois quarts”. Mais on s’accommode aussi très bien du monde du silence dans lequel nous plonge ce Bentayga hybride rechargeable, dont on rappelle qui permet de rouler jusqu’à 50 km en tout électrique. Théoriquement, car la batterie de 17,4 kWh ne fait pas de miracles avec les 2,6 tonnes du bestiaux : les kilomètres électriques fondent comme neige au soleil.

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Évidemment, ce mode tout électrique est parfait en ville, pour de courts trajets. Ajoutez au silence d’une Bentley le silence de l’électrique et vous vous sentez complètement coupé du monde. Quant au passage au thermique avec le réveil du V6 3.0 emprunté au Porsche Cayenne E-Hybrid, il est imperceptible. Il développe 340 chevaux et 450 Nm, auxquels il faut ajouter 128 chevaux et 350 Nm du moteur électrique. La puissance cumulée est de 449 chevaux et 700 Nm. Si c’est suffisant ? Vous seriez étonné des accélérations de ce mastodonte : 5,5 secondes pour atteindre 100 km/h !

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En revanche à son volant, la vigilance est de mise en permanence : ses freins ont beau être énormes, il est très lourd à arrêter. Et mieux vaut être généreux sur la pédale pour le stopper, avec la nécessité d’anticiper chaque freinage sous peine de se faire quelques frayeurs dues à l’inertie.

Ajoutez au silence d’une Bentley le silence de l’électrique et vous vous sentez complètement coupé du monde.

On parlait d’accélération. Mais au volant de ce Bentayga Hybrid, on a plutôt envie de se la couler douce. D’appuyer sur la pédale de droite comme s’il fallait faire attention à ne pas casser un oeuf qui se trouverait en dessous. Déjà pour sa douceur de fonctionnement. Et ensuite parce que comme souvent dans les véhicules hybrides et hybrides rechargeables, on recherche à être le plus efficient possible. Différents modes de conduite vous y aident, gérant le fonctionnement entre moteurs thermique et électrique. L’idéal étant quand même d’utiliser le mode qui permet de conserver son autonomie électrique pour anticiper les passages en ville. 

Si le moteur thermique reste encore le premier partenaire de ce Bentayga Hybrid, la batterie électrique étant trop petite pour faire les miracles qu’on attend, il faut bien avouer que le luxueux SUV s’accomode bien de cette configuration hybride rechargeable. Un bon signe pour le futur, d’autant que les consommations sur l’ensemble de notre essai n’ont pas dépassé les 10 l/100 km, sur des trajets mêlant ville, autoroute, nationales… Impressionnant pour un tel gabarit et une telle puissance !

Galerie: 2019 Bentley Bentayga Hybride

Conclusion

Le Bentayga a été accusé de tous les noms à sa sortie. SUV, diesel, il est en contradiction avec quelques fondamentaux de la firme de Crewe. En attendant le premier véhicule 100 % électrique de la marque prévu pour 2025, c’est bien de ce virage électrifié que pourrait aussi venir son salut. Et pour un prix presque raisonnable. Pour accéder à l’univers Bentley on s’entend. 140’000 €, sous la barre symbolique des 150’000 €.

Sauf que le configurateur Bentley vous fera rapidement gonfler la facture. La preuve avec notre modèle d’essai qui embarque quelques 50’000 € d’options… Oui c’est le prix d’une déjà belle voiture. C’est aussi le prix à payer pour avoir les tablettes arrière vernies (1680 €), les surpiqûres rouges (1600 €), l’excellentissime système audio Naim de 1920 Watts et 21 haut-parleurs (6785 €), le pack Touring avec régulateur adaptatif de vitesse et autres système de maintien dans la ligne (6355 €), le pack Mulliner avec ses jantes de 21 pouces entre autres (12’030 €)…

 

Points positifs Points négatifs
Confort royal Autonomie électrique trop faible
Silence de fonctionnement Attention au poids !
Consommation raisonnable Prix élitiste

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