La XEV Yoyo ne vous dit rien ? Normal, ce quadricycle électrique conçu par une start-up italienne et fabriqué en Chine vient tout juste d'arriver chez nous. Il affiche sans complexe de faux airs de Smart EQ Fortwo, la référence des mini-citadines électriques. La confrontation était inévitable.
- Prix XEV Yoyo
- Prix Smart EQ Fortwo
- Autonomie et temps de recharge
- À conduire
- À vivre
- Notre choix : Smart Fortwo
- XEV Yoyo
- Smart Fortwo
- Équipements de série en commun
- Équipements différenciants et options
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La mobilité électrique appelle de nouveaux acteurs, comme XEV, sur le créneau des mini-citadines. Après bonus, sa Yoyo s’affiche à un prix de 14 990 € contre 22 350 € pour la Smart EQ.
Des roues aux quatre coins, deux places côte à côte, des coloris chatoyants et un style branché : la silhouette de l’atypique XEV Yoyo rappelle celle de la Smart EQ Fortwo. Au point même de créer la confusion chez des passants séduits par cette nouvelle venue ! Réalisée par la start-up italienne XEV et fabriquée en Chine, cette mini-voiture électrique biplacepropose une nouvelle offre au sein des mobilités douces adaptées à la ville, puisqu’elle appartient à la catégorie des quadricycles lourds. Contrairement à une Renault Twizzy 45 et à une Citroën Ami, qui sont accessibles aux titulaires du BSR âgés de 14 ans, elle ne peut être conduite qu’à partir de 16 ans, avec un permis B1 en poche. Sa vitesse de pointe de 85 km/h et son moteur capable de développer une vingtaine de chevaux en crête la rendent plus alerte que ses rivales tricolores.
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Malgré une grosse différence de puissance, nos deux puces répondent au même usage.
Alexandre Krassovsky
Cela reste donc largement suffisant dans le cadre d’une utilisation urbaine et pour rayonner autour de son domicile. Plus courte de 17 cm et plus étroite de 16 cm que la Smart EQ fortwo, la Yoyo retrouve la plus célèbre des citadines électriques sur son chemin. La petite Smart, dont l’identité se fait de plus en plus chinoise depuis l’accord signé avec Geely, reprend la même architecture globale avec son moteur électrique niché à l’arrière. Son statut de véritable automobile lui permet d’être bien plus puissante, mais son autonomie limitée à une bonne centaine de kilomètres la cantonne elle aussi essentiellement à la ville, où ces deux puces se retrouvent pour un face-à-face.
Prix XEV Yoyo
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La XEV Yoyo est disponible à partir de 14 990 €, bonus déduit.
Alexandre Krassovsky
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Les feux arrière à LED de la XEV Yoyo sont particulièrement fins.
Alexandre Krassovsky
Prix Smart EQ Fortwo
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La petite Smart propose deux finitions : Passion (28 350 €) et Prime (29 250 €).
Alexandre Krassovsky
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Les feux arrière de la Smart Fortwo EQ rappellent ceux de la Mini.
Alexandre Krassovsky
En finition d’attaque Passion, la Smart EQ Fortwo s’affiche à 28 350 €. Cela commence à faire vraiment beaucoup pour une mini-citadine. Une fois le bonus de 6 000 € déduit, l’addition s’en tient à 22 350 € minimum. Heureusement qu’à ce prix la petite Fortwo propose un large équipement : interface avec écran tactile de 8 pouces, Android Auto, Apple CarPlay, capteur de pression des pneus, etc. Il faut en revanche opter pour la finition Prime, vendue 1 900 € de plus (ici en photo), pour profiter des phares à LED, de la caméra de recul ou encore du toit panoramique en verre.
Autonomie et temps de recharge
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Ces deux citadines se rechargent sur des bornes publiques, mais elles n'ont pas accès aux chargeurs rapides en l'absence d'un chargeur DC.
Alexandre Krassovsky
La Yoyo XEV abrite des batteries lithium-phosphate d’une capacité de 10,4 kWh. En disposant d’un chargeur intégré d’une puissance de 2,3 kW, il faut 4 h 15 pour récupérer l’intégralité de l’autonomie avec une prise domestique ou sur une borne publique. L’opération prend un peu moins de 3 heures pour faire passer la capacité de batterie de 30 à 100 %. Les quadricycles lourds ne sont pas soumis aux mesures WLTP, mais l’autonomie annoncée de 125 km semble optimiste. Sur un trajet urbain d’une bonne vingtaine de kilomètres, la capacité de batterie est passée de 68 à 38 %. XEV prévoit, d’ici à 2024, la mise en place d’un système de changement rapide de batteries (moins de 5 minutes) avec des stations partenaires. Une solution séduisante dont on attend la confirmation.
Les batteries lithium-ion de la Smart disposent d’une capacité bien supérieure (17,6 kWh), qui autorise une autonomie de 123 à 132 km en cycle mixte sur le papier. Dans la vraie vie, la Fortwo peut parcourir un peu plus de 100 km en ville. Les consommations électriques relevées de 16 kWh/100 km sur notre parcours urbain rappellent que la petite auto est plutôt gourmande en électrons. Son chargeur embarqué de 4,6 kW permet de récupérer de 10 à 80 % d’autonomie en 6 heures sur une prise domestique et en 3 h 30 sur une borne publique. Il faut en revanche dépenser 1 000 € de plus pour faire passer sa capacité de charge à 22 kW. Dans ce cas, la même opération prend 40 minutes sur une borne appropriée.
À conduire
Le pare-brise incliné de la XEV Yoyo et l’absence de capot devant le conducteur offrent une vision panoramique particulièrement appréciable en ville. La position de conduite pâtit de l’absence de réglage du siège en hauteur et d’un volant fixe, mais c’est essentiellement la sellerie mal dessinée et peu rembourrée qui donne l’impression d’être mal installé. La faute à une assise tombant vers l’avant et à un dossier trop bombé dans sa partie basse. Une fois le frein de stationnement à pied retiré, il suffit de tourner la molette sur D pour s’élancer. Les premières impressions au volant de la Yoyo évoquent un monde automobile aujourd’hui disparu. La direction et le freinage non assistés demandent un minimum d’effort, l’insonorisation légère peine à estomper le sifflement du moteur électrique dans l’habitacle, et la moindre irrégularité du revêtement rejaillit immédiatement dans le grand volant. Les premières sensations rappellent que la XEV Yoyo est un quadricycle lourd et non une véritable automobile.
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La XEV Yoyo distille des sensations de conduite rustiques.
Alexandre Krassovsky
Il suffit de se glisser dans la Smart pour percevoir immédiatement la différence. Le champ de vision s’avère comparable, et la sellerie ferme n’est pas des plus accueillante, mais le conducteur de la Fortwo se trouve tout de même mieux installé. Il profite aussi de commandes autrement plus douces et se sent bien davantage isolé de l’extérieur, malgré quelques bruits de roulement. Dieu sait pourtant que la Fortwo est assez loin du compte par rapport à des véhicules électriques concurrents. Sa direction trop assistée à basse vitesse manque de feeling, son amortissement filtre mal les irrégularités, et le moindre dos-d’âne prend un malin plaisir à maltraiter les vertèbres. Sauf qu’à l’exception d’un confort de suspension comparable, elle apparaît infiniment plus feutrée que sa rivale du jour.
Évidemment, ces deux puces dévoilent toutes leurs qualités dans un environnement urbain. Leur gabarit riquiqui et leur bonne vision périphérique permettent de se faufiler sans souci dans la circulation. Encore plus compacte, la Yoyo est particulièrement dégourdie dans cet exercice, mais le manque de rappel flagrant de sa direction la pénalise. C’est donc au final la Smart qui se montre la plus à l’aise, malgré sa largeur supérieure. Grâce à son rayon de braquage encore plus court et à ses radars de recul, elle se loge dans un trou de souris. Contrairement à la Yoyo, qui ne propose aucune régénération de la batterie au lever de pied, la Smart dispose d’un mode de conduite Éco offrant davantage de frein moteur et bridant un peu le tonus de son moteur.
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La Smart EQ Fortwo est une des meilleures citadines électriques. Son usage est limité hors de la cité.
Alexandre Krassovsky
Avec une puissance nominale de 10 ch, le moteur de la Yoyo suffit en utilisation urbaine… à condition toutefois de ne pas être trop pressé au moment d’aborder une côte un peu raide. Le mode Sport, qui libère les 20 ch en crête, rend les accélérations un peu plus toniques et permet au besoin de s’aventurer sur un itinéraire davantage roulant. Il faut alors garder en mémoire son comportement vif qui incite à des gestes pondérés en l’absence de tout antidérapage ESP, mais aussi son freinage léger qui impose de l’anticipation. La Fortwo n’est pas non plus une routière confirmée, mais son moteur est plus puissant et son châssis plus sûr pour sortir occasionnellement de la ville. Elle est aussi la seule des deux à pouvoir accéder aux voies rapides. Un utilisateur parisien désireux d’aller à l’aéroport à bord de sa XEV sera donc contraint de s’y rendre par les chemins de traverse !
À vivre
La porte légère de la XEV Yoyo s’ouvre sur un habitacle moderne et dépouillé. Le bandeau blanc et l’ambiance colorée flattent la rétine. Plutôt valorisante pour un quadricycle lourd, la qualité de fabrication reste loin des standards automobiles. Les matériaux sont bon marché, les assemblages moins précis, et quelques détails comme la commande de réglage des dossiers de siège apparaissent bâclés. Le petit écran central indique les informations essentielles à la conduite : autonomie, charge de la batterie et vitesse. À sa droite, un support permet d’installer son smartphone et de profiter d’une connexion Bluetooth. Le constructeur propose également une application disponible sur téléphone pour ouvrir le véhicule à distance.
À bord de la Smart, le bloc d’instrumentation est installé devant le conducteur, l’indicateur de la capacité de batterie restant déporté sur la gauche. La présentation reste jeune, et la réalisation se révèle bien plus sérieuse qu’à l’intérieur de la Yoyo, que ce soit pour les assemblages ou la qualité des matériaux. L’interface avec écran tactile de 8 pouces apparaît intuitive. Elle comprend les connexions Android Auto et Apple CarPlay bien pratiques.
La planche de bord de la Smart est aussi bien présentée que fabriquée. Alexandre Krassovsky
L'écran tactile de 8 pouces est en série. Alexandre Krassovsky
La sellerie s'avère plutôt ferme. Le cuir est en série sur Prime. Alexandre Krassovsky
Le coffre de la Fortwo s'ouvre en deux parties et dispose d'une ridelle de chargement. Alexandre Krassovsky
La planche de bord de la Yoyo est agréable à regarder, mais la finition est légère. Alexandre Krassovsky
Cet écran central non tactile fait office de bloc d'instrumentation. Alexandre Krassovsky
Les sièges avant sont jolis mais plutôt mal dessinés avec leur assise tombante. Alexandre Krassovsky
Le coffre de la Yoyo accueille 180 l de bagages. Attention toutefois à garder un minimum de place pour le câble de recharge ! Alexandre Krassovsky
Ces strictes deux-places au gabarit réduit limitent forcément leur espace intérieur, mais la Fortwo exploite ses dimensions légèrement supérieures pour se montrer (un peu) plus accueillante.Son coffre, qui dispose d’une ouverture à ridelle, annonce sur le papier un volume de chargement supérieur de 80 l (soit 260 l) à celui de la XEV, dont le seuil de chargement est en outre plus haut. Étant donné la place prise par le câble de recharge, il ne reste plus grand-chose pour les courses dans les deux cas. Chaque modèle comprend un dossier de siège passager rabattable vers l’avant pour le transport d’objets longs, mais celui de la Smart descend davantage et profite d’une position plus verticale. Et si la Yoyo propose davantage de rangements dans sa partie centrale, la Fortwo a droit à de véritables bacs de porte.
Notre choix : Smart Fortwo
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La petite Smart propose deux finitions : Passion (28 350 €) et Prime (29 250 €).
Alexandre Krassovsky
Nos deux reines des villes font payer leurs services au prix fort. Le concept de la XEV Yoyo se montre plus pertinent pour de petits trajets urbains autour de son domicile. Sauf que ses prestations peinent à justifier un investissement de 15 000 €. Une Citroën Ami rend pratiquement les mêmes services pour deux fois moins cher. Limitée par son champ d’action, la Smart n’est pas une routière – loin de là –, mais sa conception plus aboutie et son statut de vraie voiture lui permettent de s’aventurer plus loin et d’utiliser au besoin les voies rapides. Encore plus à l’aise que sa rivale en ville, elle remporte le match, même si son surcoût supérieur à 7 000 €, malgré un bonus plus important, apparaît élevé.
XEV Yoyo
On aime
- Style/présentation
- Gabarit compact
- Permis 16 ans
On regrette
- Prix excessif
- Rayon d'action plus limité
- Sécurité passive
Smart Fortwo
On aime
- Capacités urbaines
- Performances toniques
- Équipement
On regrette
- Consommations/autonomie
- Addition salée
- Confort
Marque modèle | XEV Yoyo | Smart EQ Fortwo |
Finition | – | Passion |
Prix (€) | 15 890 | 28 350 |
Puissance fiscale (CV) | 1 | 1 |
Bonus 2022 (€) | 900 | 6 000 |
Garantie voiture | 2 ans – km illimité | 2 ans – km illimité |
Garantie batterie | 8 ans ou 100 000 km | 8 ans ou 100 000 km |
Dimensions | ||
Longueur (m) | 2,53 | 2,70 |
Largeur sans rétroviseurs (m) | 1,50 | 1,66 |
Hauteur (m) | 1,56 | 1,55 |
Empattement (m) | 1,68 | 1,87 |
Volume de coffre (l) | 180 | 260 à 340 |
Pneus de série | 155/65 R14 | 165/65 R15 (AV) – 185/60 R15 (AR) |
Poids à vide (kg) | 450 | 1 125 |
Fiche technique | ||
Moteur | électrique, synchrone | |
Puissance (ch) | 10 (20 en crête) | 82 |
Couple (Nm) | nc | 160 |
Transmission | aux roues arrière | |
Boîte de vitesses | non | |
De 0 à 100 km/h (s) | nd | 11,6 |
Vitesse maximale (km/h) | 80 | 130 |
Batterie, consommation et autonomie | ||
Type de batterie | lithium-phosphate | lithium-ion |
Capacité utile batterie (kWh) | 10,4 | 17,6 |
Chargeur embarqué AC (kW) | 2,3 | 4,6 (22 en option) |
Conso. WLTP (kWh/100 km) | 7,1 (estimation ville) | 17,6 à 18,9 (chargeur de série) |
Autonomie WLTP (km) | 125 (ville) | 123 à 132 |
Temps de charge annoncés | ||
Prise domestique 8 A | 4 h 15 (de 0 à 100 %) | 6 h (de 10 à 80 %) |
Borne AC 11 kW | 4 h 15 (de 0 à 100 %) | 3 h 30 (de 10 à 80 %) |
Borne AC 22 kW | 4 h1 5 (de 0 à 100 %) | 0 h 40 (de 10 à 80 % avec chargeur optionnel) |
Équipements de série en commun
ABS, climatisation, écran central, système audio HP, connexion Bluetooth, ports USB, rétroviseurs réglables électriquement, vitres AV électriques
Équipements différenciants et options
XEV | Smart | |
Peinture métallisée | 500 à 1 000 € | 200 à 525 € |
Airbags fontaux, latéraux AV et genoux | nd | série |
Antidérapage ESP | nd | série |
Chargeur embarqué AC 22 kW | nd | 1 000 € |
Démarrage sans clé | série | nd |
Jantes alliage | nd | série |
Phares et essuie-glaces automatiques | nd | série |
Radars de recul | nd | série |
Régulateur-limiteur de vitesse | nd | série |
Toit en verre panoramique | série | nd |