Essai - Mini Clubman (2023) : bye bye !

Note

de la rédaction

13,9/20

Note

des propriétaires

16,7/20

En bref

3e générationFin de carrière
À partir de 37 700 €

Près de 50 ans d’histoire disparaîtront en février 2024 avec l’arrêt de production du Clubman, le break dérivé de la Mini. En effet, dans sa stratégie 100% électrique, Mini (membre du groupe BMW) a fait le choix de concentrer ses efforts sur les SUV. « La Clubman est depuis longtemps derrière la Countryman en termes de ventes. Or, la nouvelle génération de cette dernière est dans les starting-blocks, avec des dimensions encore en hausse, donc une vocation encore plus familiale. Je ne dirais pas que l’espace est rempli, mais nous n’aurons pas de Clubman”, a confirmé Stefanie Wurst, la patronne de Mini.

Long de 4, 25 m, le break Mini se frotte aux compactes premium comme la Série 1 ou la Classe A.

Cette troisième et dernière génération arbore un style moins original que la R55 mais s’avère plus pratique avec notamment 4 vraies portes.

La prochaine génération de Countryman sera accompagnée par le Aceman, un inédit SUV urbain dérivé de la Hatch qui elle aussi sera reconduite. Ces deux derniers modèles seront fabriqués dans un premier temps en Chine via un partenariat avec Great Wall, avant de revenir sur leur terre d’origine en Angleterre, dès 2026. Mini a également annoncé le renfort, ultérieurement, d’un crossover compact.

La Mini Clubman a été introduite pour la première fois en 1969, offrant une alternative plus spacieuse à la Mini originelle. Relancé en 2007, sous l’ère BMW, le Clubman (R55) a été accueilli comme une réinterprétation moderne et fidèle de l’original avec une carrosserie asymétrique comportant deux portes antagonistes sur le côté droit, une porte classique à gauche et deux portes battantes pour le coffre. Amusante mais peu pratique, cette version n’a pas rencontré un immense succès commercial.

Les portes battantes, seul vestige de la Clubman d’origine.

Le drapeau britannique en guise de signature lumineuse.

De cet échec, Mini a tiré des leçons, changeant totalement l’architecture de son modèle. L’actuelle génération (F54), lancée en 2015, a nettement grandi (4,25 m, soit + 29 cm) au point de devenir – à l’époque – la Mini la plus grande l’histoire, titre désormais détenu par le Countryman. Un accroissement qui a bouleversé le design du break devenant plus massif et moins pétillant. Le Clubman reçoit ainsi deux vraies portes arrière, plus pratiques, mais garde tout de même comme dernier vestige d’une jeunesse délurée les deux portes battantes de son coffre.

Comme l’ensemble de la gamme, le Clubman est personnalisable de la tête aux pieds. Il est ainsi possible de mixer les couleurs de toit, de rétroviseur et de carrosserie tout en jouant sur le vaste panel de jantes et de stickers. Cette version Cooper S, en finition haut de gamme « Untold », joue la sobriété avec un coloris noir métallisé (Midnight Black) mixé avec des jantes dorées de 18’’. Un rappel de couleur que l’on retrouve sur le logo arrière et le liseré entourant la calandre.

Abonnement à la Newsletter

Conçu comme un cockpit d’hélicoptère, l’intérieur du Clubman est toujours aussi plaisant, malgré la présence de nombreux boutons.

À bord, l’originalité est toujours de mise malgré une conception qui commence à dater. On craque toujours pour cet écran central entouré d’un cercle lumineux et ses interrupteurs façon aviation. Des éléments qui seront repris et modernisés sur les futures Mini. Cette conception ancienne impacte principalement le système multimédia et notamment la connectivité exclusivement réservée à Carplay (option intégration smartphone). Android Auto n’est pas disponible.

La connectivité est exclusivement compatible avec Carplay. Pas d’Android Auto disponible.

Cette finition haut de gamme affiche une excellente qualité de présentation.

L’intérieur bien fini, s’agrémente de cuir et de plastiques de bonne qualité sur la majeure partie du mobilier. Les rangements manquent un peu notamment au niveau de l’accoudoir central mais le break compense par de vastes bacs de portières et un coffre pas ridicule du tout. Ce dernier offre 360 litres, soit mieux que l’actuelle Peugeot 308 par exemple, avec en prime un plancher modulable. Une fois les dossiers de la banquette arrière 40/20/40 (optionnelle) rabattus, la capacité de chargement passe à 1 250 litres. De quoi jouer les déménageurs en herbe. Aux places arrière, l’espace est compté aux jambes pour les grands gabarits mais jusqu’à 1, 75 m deux adultes voyageront dans de bonnes conditions.

L’espace aux jambes à l’arrière est correct. Au delà d’1, 80 m il faudra plier davantage les jambes.

Le volume de coffre est celui d’une compacte avec 360 litres et en prime un plancher modulable.

Mini a fait les choses simplement en proposant un moteur par finition. L’offre exclusivement tournée vers l’essence débute avec un trois cylindres 1,5 l turbo de 136 ch pour la version Cooper, suivie par un 4 cylindres 2.0 de 178 ch pour la Cooper S et enfin par la bouillonnante version John Cooper Works équipée d’un 2.0 de 306 ch en 4 roues motrices.

Notre modèle d’essai, en version Cooper S se présente comme le compromis idéal entre conduite de tous les jours et sportivité. Le 2.0 placé sur l’essieu avant offre une belle souplesse en ville proposant avec l’aide d’une bonne boîte de vitesses à double embrayage (à 7 rapports) une conduite agréable. Dommage, le Stop & Start (désactivable) est un peu long à la détente.

La boîte à double embrayage de série offre une conduite agréable.

Cette motorisation Cooper S est dotée d’une double sortie d’échappement.

C’est principalement en milieu et haut de compte-tours que ce bloc montre son réel tempérament. Les montées en régime linéaires et soutenues s’accompagnent d’une sonorité métallique très plaisante. Le conducteur prend même plaisir à faire chanter la double sortie d’échappement durant les accélérations. Ces dernières sont d’ailleurs dignes d’une petite GTi avec un 0 à 100 km/h réalisé en 7,2 s et une V-Max de 228 km/h. La boîte à double embrayage à sept vitesses, équipée de palettes, ne manque pas de talent et de rapidité quand il s’agit d’envoyer la cavalerie. En conduite de bon père de famille, la consommation moyenne tournera généralement aux alentours de 6,5 l/100 km comme nous avons pu observer durant notre test.

Le Clubman est un peu moins vif que la hatch dans les enchaînements de virages mais le « go kart feeling » est toujours présent. La direction, assez lourde à manipuler s’avère précise et directe. On aime particulèrement le volant implanté à la verticale offrant une position de conduite optimale.

Les roues placées aux 4 coins, qui plus est, équipées de pneus larges ventousent le break à l’asphalte pour offrir une tenue de route à la fois ludique et rassurante. Les suspensions SelecDrive adaptatives, en option contre 550 €, sont couplées aux modes de conduite avec un réglage souple sur Green et Normal et ferme sur Sport. Cet équipement améliore nettement le niveau de confort du Clubman dans la vie de tous les jours, lui offrant un amortissement plus vivable. Comme son aînée, le Clubman garde un défaut important, celui d’une vue arrière occultée par le pied-milieu des deux portes du coffre.

Abonnement à la Newsletter

La Mini Clubman est encore disponible en France pour quelques mois. Trois finitions sont proposées : Essential, Premium Plus et Untold.

L’entrée de gamme « Essential », à partir de 37 700 € embarque comme principaux équipement de série les sièges avant sport, la sellerie simili cuir Carbon Black, le Volant Sport gainé cuir Nappa, la Banquette arrière rabattable 40/20/40, les jantes 16″ bi-ton, la climatisation automatique, le radar de stationnement arrière, le régulateur de vitesse, l’écran tactile de 8’’ avec navigation, etc.

La finition « Premium Plus », à partir de 39 900 €, enrichit l’offre du chargeur à induction, de la caméra de recul, des sièges avant chauffants, de l’appel Carplay sans fil, du toit ouvrant panoramique, du système audio Harman/Kardon, etc.

La finition « Untold », à partir de 46 400 €,  clôture le bal avec une sérigraphie sur le capot, le toit et les portières, un éclairage LED spécifique, les sièges électriques à mémoire et la sellerie cuir intégrale.

Le point techno : une “Final Edition”

Abonnement à la Newsletter

La concurrence : les compactes premium

Malgré son apparence de break, la Mini Clubman se frotte aux berlines compactes premium traditionnelles comme l’Audi A3 Sportback, la BMW Série 1 et la Mercedes Classe A. Si le petit break britannique n’a pas à rougir en matière de comportement et de qualité de fabrication, il concède un gros (mais logique) retard en matière de technologie embarquée, compte tenu de sa date de conception.

A retenir : tué par les SUV

S’il n’a pas l’allure craquante de la précédente génération (R55), le Clubman compense par un bien meilleur niveau de polylence. Il offre du coffre, davantage de place à l’arrière sans se départir d’un comportement routier très plaisant. De plus la qualité de sa présentation intérieure reste excellente malgré une conception datée. Ce bon break, plutot pratique et surtout amusant à conduire tirera officiellement sa révérence en février 2024.

Caradisiac a aimé

• La qualité de présentation
• Le coffre vaste et accessible
• La sonorité du moteur et sa vitalité
• Le comportement routier ludique

Caradisiac n’a pas aimé

Abonnement à la Newsletter

• Les tarifs qui ne faiblissent pas pour un véhicule en fin de vie
• Pas de connectivité Android.
• La consommation en carburant un poil élevée

Les prix

La  Mini Clubman (à partir de 136 ch et 37 000 €) est évaluée dans la catégorie des compactes premiums comprenant notamment les :

Audi A3 Sportback (à partir de 110 ch et 35 070 €)

BMW Serie 1 à partir de 116 ch et 32 700 €

Mercedes Classe A (à partir de 150 ch et 37 940 €)

Abonnement à la Newsletter

Les chiffres clés

Abonnement à la Newsletter