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Mini Cooper

ESSAI - Mini Cooper SE Cabriolet, cheveux au vent dans le silence électrique


Avec cette version cabriolet de la Cooper SE, Mini signe le seul et unique cabriolet électrique du marché. Un défi technique et sans doute commercial, mais qu’en est-il du plaisir de conduite?

Abarth et Tesla auront beau protester, le premier véritable cabriolet électrique disponible du marché est l’œuvre du britannique Mini. Certes la 500 électrique dispose d’une version découvrable (mais en conservant des montants de toit), et si on remonte aux racines historiques de Tesla, son premier modèle, le Roadster, était effectivement “décapsulable”, mais comme une Targa, avec toit amovible. Quant au MG Cyberster, très coûteux et perfectionné technologiquement, il n’est pour le moment pas disponible chez nous. Rien à voir donc avec cette Mini Cooper SE Cabriolet, entièrement décapotable électriquement, au sens traditionnel du terme, et seule en son royaume.

Une initiative marketing de Mini, soucieux de répondre à une clientèle habituée aux multiples possibilités de personnalisation de ses modèles dans les moindres détails, la marque ayant été l’artisan de ce phénomène dès la première gamme Mini du début des années 2000. Et fort du succès de sa déclinaison 100% électrique (43.000 exemplaires vendus l’année dernière, un peu plus de 15% des ventes mondiales totales), la marque se devait d’avoir une version décapotable de sa petite citadine pour compléter la gamme.

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Mini mise beaucoup sur la personnalisation de ses modèles. © Antoine Larigaudrie

L’électrique décapotable, un casse-tête technique

Mais autant l’idée de conduire une petite voiture décapotée sans polluer et en silence peut paraître extrêmement séduisante, autant dire qu’elle constitue un véritable défi technique sur le papier. En effet, un véhicule décapotable est sans doute encore plus difficile à électrifier qu’un SUV. Il constitue déjà une véritable catastrophe aérodynamique, tant les courants qui pénètrent l’habitacle empêchent une bonne pénétration dans l’air quand la capote est repliée.

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Cette Mini Cooper SE Cabriolet est la seule décapotable électrique du marché. © Antoine Larigaudrie

De plus, une fois remise, la capote en toile s’avère être bien moins aérodynamique qu’un toit en dur, avec une isolation moins efficace. Enfin, les renforts de caisse pour rigidifier l’ensemble, et l’électromécanique de la capote alourdissent une voiture pesant déjà près d’1,4 tonne, notamment à cause de la grosse batterie de 32,6kWh. Cette petite décapotable s’annonçait donc dès le départ comme un véritable défi… Alors même que l’ensemble de la gamme Mini s’apprête à être entièrement remanié.

Le point fort: une véritable Mini collector

C’est pourquoi cette Cooper SE Cabriolet a été conçue avant tout comme une édition limitée, qui ne sera disponible en Europe qu’à 999 exemplaires et en 2 couleurs uniquement (blanche ou noire), dans une volonté de démonstration du savoir-faire Mini. Et autant dire que le résultat fini est extrêmement convaincant: on a affaire à une Mini totalement typique, reprenant tous les détails chers à la marque, petits logos spécifiques, UnionJack deux tons de noir sur la capote, couleur légèrement bleutée et pailletée.

Elle arbore un look incroyablement sympathique une fois décapotée, même si l’on place le petit saute-vent arrière amovible. Les fameuses jantes Ronal Power en forme de croix asymétrique, évoquant les prises de courant britanniques, sont elles aussi reprises avec bonheur de la version à toit en dur. Et tout comme ces dernières, elles sont fabriquées en aluminium recyclé, réduisant de 75% leur impact carbone.

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Les fameuses jantes Ronal Power en forme de croix asymétrique, évoquant les prises de courant britanniques. © Antoine Larigaudrie

L’intérieur ne diffère que très peu de la version coupé et c’est tant mieux. De couleur noire, assortie à la carrosserie, tout comme la sellerie en cuir qui orne les sièges baquet au maintien parfait, elle reprend tous les codes maison, avec un écran digital très simple, un affichage tête haute bien pratique et le joli cadran circulaire central Mini, qui intègre l’infotainment maison, sobre et fonctionnel, ainsi qu’un système audio de haute qualité signé Harman Kardon (particulièrement efficace et étudié, même décapoté).

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L'intérieur sobre et élégant de cette Mini Cooper SE Cabriolet. © Antoine Larigaudrie

Les boutons physiques chromés ne sont pas oubliés, complétant la parfaite panoplie typique de la petite anglaise. Et puis rien de mieux que d’emmener quelques passagers avec vous pour la balade, puisque deux petites places arrière fonctionnelles viennent compléter cet intérieur plaisant.

Au volant: une expérience unique

Au volant, le naturel avec lequel la Mini est devenue électrique semble encore plus évident. Souple, efficace, punchy (avec 184 chevaux, grâce à la chaine de traction héritée de la très réussie BMX i3) et manoeuvrable, le comportement de la Cooper SE est totalement dans l’ADN de la marque, en y ajoutant la spécificité unique de la conduite cheveux au vent. Oui, la conduite électrique décapotée est une expérience unique et franchement très agréable, particulièrement en mode coulé/balade.

Aucun bruit, relativement peu de turbulences aérodynamiques dans l’habitacle, surtout si le saute-vent est fixé à l’arrière. Les suspensions, un peu plus souples que sur les Mini thermiques, sont bien ajustées pour accroitre le confort de roulement, et participent à une vraie belle expérience de conduite, d’autant que la voiture est rivée au sol par la masse de sa batterie, bien implantée sur son petit châssis de kart à l’agilité réputée. Et à raison.

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La conduite de cette Mini électrique reste très agréable. © Antoine Larigaudrie

Du coup, le dynamisme est présent, les accélérations plutôt sympathiques (8,2 secondes au 0 à 100km/h), la tenue de route vraiment convaincante, et le freinage régénératif (non réglable) très bien calibré. Même si l’engin semble bien plus fait pour la balade, cette Mini décapotable électrique sait attaquer avec pas mal de précision, malgré quelques réactions parasites logiques dues à sa lourdeur.

Enfin pas de problèmes pour la recharge, les temps en la matière étant très standard, 4h30 sur une borne publique 7kWh (vérifié), 2h30 en courant alternatif à 11kWh et même 36 minutes sur une borne haute puissance DC de type Ionity.

Le point noir: une autonomie très limitée

Un tableau idyllique? Loin de là. Car évidemment, tout cela se paye du côté des performances. Et clairement, elles sont en retrait, très net, par rapport à celles de la Cooper SE à toit en dur, déjà limitées à la base. En termes d’autonomie: à peine 201 kilomètres en normes WLTP, soit plus de 30 kilomètres de moins que sur le coupé.

La faute à une consommation moyenne plus élevée, de 2 kWh/100km. Et de fait, en consultant l’ordinateur de bord, on se rend compte qu’on est bien souvent plus proche des 16-18 kWh/100 que des 15, surtout si on active le mode Sport.

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Le point noir de ce modèle reste son autonomie, 201 kilomètres à peine. © Antoine Larigaudrie

A l’intérieur, quelques détails chagrineront un peu le conducteur, l’absence de réglage électrique des sièges avant, la qualité un peu légère des plastiques granuleux du bas de la planche de bord, la position un peu verticale et non réglable des sièges arrière et la petitesse de la malle arrière (160 litres). A noter aussi quelques problèmes de connexion avec l’Apple CarPlay.

Un prix stratosphérique

Mais le plus grand défaut de cette Mini SE Cabriolet reste son prix, très élevé, 60.490 euros. Soit près de 19.000 euros de plus que la version coupé, déjà chère. Pour mémoire, la version de base de la Mini Cooper Electric à toit en dur est facturée 37.25à euros. Une addition très salée compte tenu de l’autonomie et, de fait, de l’usage très limité de l’engin: impossible de l’envisager autrement que comme une deuxième voiture strictement citadine, ou à garder à demeure dans une résidence secondaire sur la Côte.

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L'un des points noirs de cette Mini reste son prix, très élevé, pour un modèle avec une autonomie limitée. © Antoine Larigaudrie

Reste, franchement, une expérience unique et vraiment enthousiasmante, celle de la conduite électrique au grand air. Mini fait payer tout de même très cher tout cela, mais sa Cooper SE Cabriolet reste un joujou très attachant, et qui s’annonce d’ores et déjà comme un véritable collector, qui marque à sa façon l’entrée de l’automobile-plaisir dans l’ère 100% électrique. Et avec profit.

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