- A bord : pas de grosse lacune
- Bon à savoir : anticiper l’achat et la revente.
- Sur la route : 130 ch discrets
Doté d’un petit moteur 3 cylindres moderne et d’un équipement déjà correct, le Renault Austral d’entrée de gamme permet d’accéder pour un tarif relativement modéré à des qualités familiales intéressantes. A l’usage, reste à savoir comment les 130 ch s’en sortent pour déplacer un SUV pas si léger.
Notre premier contact avec le Renault Austral, comme toujours lors des essais proposés par les constructeurs au lancement de nouveautés, nous a surtout permis de découvrir le SUV du Losange sous son meilleur jour. Finitions supérieures onéreuses, motorisations puissantes et technologie embarquée flatteuse… Vu la pression qui repose sur l’Austral, on comprend la démonstration de force : il s’agit de remplacer et faire mieux que le Kadjar (au succès mitigé) et affronter un Peugeot 3008 indétrônable malgré son âge. Bref, pour affronter la fine fleur du créneau le plus concurrentiel du moment (avec un futur Volkswagen Tiguan en approche, qui s’annonce affuté), Renault a soigné sa potentielle machine à cash. Roues arrière directrices, moteurs hybrides élaborés et contenu technologique rare à bord d’un SUV de cette catégorie. Voilà pour les versions “vitrine”, qui flirtent sans complexe avec les 45.000 €. On sait Renault ambitieux, mais tout de même…
A bord : pas de grosse lacune
A ce tarif, on se contente d’une présentation simplifiée, à l’extérieur comme dans l’habitacle : jantes de 17 pouces, sellerie en tissu gris recyclé (un peu rêche mais pas vilain), et l’écran central de 12 pouces vertical est remplacé par une dalle de 9 pouces. L’interface média ne dispose pas de GPS intégré, mais il est toujours possible de connecter son téléphone via Carplay / Android Auto. L’équipement est d’ailleurs très convenable, et comprend d’office caméra et radars de recul, régulateur de vitesse, alerte de franchissement de ligne, instrumentation digitale… En revanche, quelques détails trahissent l’économie : pas d’aumonières au dos des sièges avant, ni de banquette coulissante. Au moins, elle est rabattable (2/3-1/3) et dans le coffre, chose devenue rare, on trouve une roue de secours ! Mieux que rien, même si c’est une galette temporaire.
L'écran central est plus petit, le tissu des sièges austère, mais la finition de base Evolution reste correctement équipée. En revanche, comme sur tous les Austral, la finition souffle le chaud et le froid : partie haute soignée, plastiques durs en bas !
Bon à savoir : anticiper l’achat et la revente.
On retrouve les qualités de n’importe quel Austral, côté coffre (500 l, dans la moyenne) et habitabilité. L’espace aux jambes est vaste et la garde au toit importante, au prix d’une assise un peu trop basse (et l’impression pour les plus grands de voyager avec les genoux dans les oreilles).
Sur la route : 130 ch discrets
Contrairement aux “vrais” hybrides, l’Austral de base ne dispose pas de train arrière multibras mais se contente d’un essieu simple. Pas de roues arrière directrices non plus, ce qui n’empêche pas de profiter d’un comportement rigoureux et stable, aidé par un train avant plutôt précis. En bonne traction rassurante, l’Austral n’est pas spécialement vif et sous-vire en virage abordé à bonne allure. Rien de gênant. En revanche, dommage que l’amortissement soit parfois raide sur les grosses irrégularités. On perd le bénéfice des pneus à flancs hauts ! La suspension reste heureusement prévenante et contient plutôt bien les mouvements.
Il ne s’agit pas de maltraiter le placide SUV Renault doté de ce moteur, de toute manière. Ce 3 cylindres, identique au bloc qui équipe l’hybride de 200 ch, est ici épaulé par une hybridation légère 48V. Comme souvent avec ce type de dispositif, le semblant de “boost” électrique sert avant tout à épauler le thermique au démarrage et à très bas régimes (via un alterno-démarreur)… et n’est donc guère sensible à rythme routier. En soi, les chiffres sont de bon augure : 130 ch et 230 Nm de couple obtenu dès 1.750 trs/mn. Idem pour les chronos annoncés, suffisants pour une usage familial (10,8 s de 0 à 100 km/h).
A la mise en route, tout commence bien. On perçoit bien le bourdonnement rugueux typique de ces petits “3 pattes”, et quelques vibrations (légères) au niveau du pédalier. On a connu pire, et tout s’estompe à vitesse stabilisée. Ce moteur se montre globalement discret, et fluide dans son fonctionnement. Bien. Sauf… en ville, où les interventions de l’alterno-démarreur font remonter de fréquents à-coups à basse vitesse. La boite longue, et l’embrayage peu progressif, n’arrangent rien. Cet étagement allongé (pour abaisser la consommation, comme toujours) sera surtout préjudiciable en relances, où le manque de punch à bas régime impose de souvent tomber un, voire deux rapports, pour réveiller la mécanique. Et pas de boite automatique disponible, dommage. Coffre chargé, les 130 ch sont à la peine.
L'espace à bord est l'un des gros atouts de l'Austral. L'assise est un peu basse, mais aux jambes comme en garde au toit, la place ne manque pas. Ici, la banquette se rabat mais ne coulisse pas.
L’appétit reste heureusement modéré, mais pas miraculeux : nous avons relevé 6,8 l / 100 km de moyenne en parcours varié, incluant ville et autoroute. A noter que le relief, même modeste, a tendance à faire grimper ce chiffre d’un bon demi-litre. L’Austral accuse tout de même 1.421 kg à vide, dans cette version dépouillée. En comparaison, un 4 cylindres micro-hybride et optimisé fait aussi bien, l’agrément en plus !
Titre fiche technique FIche technique Renault Austral 130 Mild Hybrid Fiche technique
Dimensions L x l x h | 4,51 x 1,83 x 1,62 m |
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Volume mini / maxi du coffre | 500 / 1.525 l |
Empattement | 2,67 m |
Poids à vide | 1.421 kg |
Cylindrée du moteur thermique | 3 cylindres turbo, 1.199 cm3 + micro-hybridation 48V |
Puissance – Couple maxi | 130 ch à 4.500 trs/mn – 230 Nm à 1.750 trs/mn |
0 à 100 km/h – Vitesse maximale | 10,8 s – 175 km/h |
Consommation annoncée – relevée (l / 100 km) | 5,2 l – 6,8 l |
CO2 (g / km) | 118 g (pas de malus) |