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Essai Renault Espace (2023) : dernier voyage en monospace

Le Renault Espace 5 a disparu du catalogue début 2023, et le nom renaîtra sous la forme d’un SUV à sept places dans le courant de l’année. On ne pouvait pas laisser partir ce monospace emblématique (cinq générations depuis 1984) sans un dernier voyage…

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Prix, fiche technique et essai : retrouvez notre avis sur le Renault Espace 5 Blue dCi 190.

Thomas ANTOINE

RENAULT Espace 2.0 Blue dCi 190 Initiale Paris

  • – Moteur : Diesel
  • – Puissance: 190 ch
  • – Lancement : Décembre 2021
  • – A partir de 61 900 €
  • – 6039 € de malus.

C’est une montagne qui s’effondre, un mode de voyage qui disparaît. Adulé par les familles dans les années 2000, le monospace n’existe pratiquement plus. Il est passé de 300 264 immatriculations en France en 2012 (16 % de part de marché) à 18 029 en 2022 (1,2 %). Ce marasme a emporté avec lui les stars de la catégorie : Scénic, C4 Picasso et C-Max pour ne citer que ceux-là chez les compacts. Citroën C8, Peugeot 807, VW Sharan et Seat Alhambra chez les plus grands.

Délaissés au profit des SUV, qui ont conquis les cœurs avec leur gueule de costauds et leur image plus statutaire, les monospaces comptent quelques résistants : BMW Série 2 Active Tourer et Mercedes Classe B chez les premiums compacts, Ford S-Max, Galaxy et Renault Espace 5 chez les grands. Plus pour longtemps pour le français car sa production dans l’usine de Douai sera stoppée fin mars, et il n’est plus disponible au configurateur (des modèles neufs restent en stock). Le nom Espace va cependant perdurer chez Renault, puisqu’il reviendra sous la forme d’un Austral allongé à sept places.

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Le Renault Espace 5 est plus statutaire et moins pratique que les précédents. Il joue même la carte du luxe en finition Initiale Paris.

C’est donc bien un SUV qui tue le plus emblématique des monospaces après cinq générations et une histoire commencée en 1984. L’Espace 5, commercialisé depuis 2015, avait déjà écorné son statut de vrai monospace. En voulant repousser la menace SUV, il a joué sur un style plus fort, une technologie galopante et une cabine plus basse installée sur de grandes roues. Des évolutions qui l’ont éloigné des préoccupations de sa clientèle de toujours, celle en quête d’un grand monospace pour son volume intérieur généreux afin d’y glisser vélos et armoires, comme dans un petit camion.

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Avec sa hauteur de cabine moins élevée que celle du modèle de génération 4, le Renault Espace 5 ne pouvait plus rendre autant de services. Moins pratique, il a néanmoins renforcé son statut haut de gamme, auquel ses propriétaires sont attachés (ne dites pas à un conducteur d’Espace que son Grand Scénic est sympa). Il a également montré aux SUV qu’il avait lui aussi une gueule de séducteur. Hélas, toutes ces belles intentions se sont cassé le nez sur les vieux démons de la fiabilité au lancement du modèle. En revanche, les prix élevés étaient bien là, et ils sont plus que jamais haut perchés. Comptez 50 900 € minimum pour un Espace 5 diesel de 160 ch, 53 200 € pour une version 190 ch et jusqu’à 61 900 € pour notre version d’essai en Blue dCi 190 ch Initiale Paris, qui bascule dans le luxe côté présentation et équipements (lire plus bas).

Au volant de l’Espace 5

Commençons par ce qui n’existera pas sur l’Espace 6 :  la position de conduite dominante et la vision panoramique grâce au pare-brise géant. Ce pare-brise très incliné est aussi gage d’une belle sensation d’espace et d’un bain de lumière, surtout lorsqu’il est complété par un toit en verre comme sur notre modèle d’essai. Voir défiler les kilomètres à travers ces baies vitrées est un vrai plaisir. Le confort de roulement, aidé sur cette finition par l’amortissement piloté, participe au bien-être à bord de ce grand voyageur capable d’avaler 800 km sans ravitailler grâce à son diesel.

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Moteur sobre, grande autonomie et confort : cet Espace 5 est taillé pour les longues distances.

Thomas ANTOINE

Un moteur qui carbure au gazole, on ne le verra pas non plus sur l’Espace 6. Le véhicule fera en effet la part belle aux motorisations essence électrifiées, avec notamment la version hybride E-Tech de 200 ch vue sur l’Austral. L’hybridation, c’est ce qui a manqué à l’Espace 5. Mais il faut aussi reconnaître les avantages de son 2.0 diesel biturbo calibré à 190 ch et 400 Nm pour la fin de sa carrière. Dans cette dernière évolution, il apporte la force de traction que l’on recherche au volant d’un vaisseau si imposant, tandis que sa bonne entente avec la boîte EDC6 permet de disposer d’une mécanique souple et docile.

Les gros rouleurs regretteront la disparition de cet attelage diesel-boîte auto capable d’une belle frugalité. Nous avons ainsi relevé 7,2 l/100 km sur un trajet de 1 100 km, composé à 50 % de routes et à 50 % d’autoroutes. Pas mal pour un tel véhicule, même si le bilan économique de son usage souffre aujourd’hui d’un prix du diesel qui a dépassé celui du sans-plomb à la pompe. Les années 2000 avec le diesel bon marché sont décidément bien loin… Impérial sur l’autoroute, l’Espace 5 a aussi marqué un progrès significatif sur la route grâce à ses quatre roues directrices livrée en série sur le modèle Initiale Paris. Ce système 4Control permet à ce grand véhicule de virer avec aisance dans les virages les plus serrés et d’offrir une stabilité bluffante dans les courbes abordées à bonne allure.

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Le 2.0 Blue dCi de l'Espace est un peu grondant et vibrant en ville.

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La technologie 4Control apporte à ce grand véhicule une maniabilité bienvenue.

Le retour en ville permet de bénir encore cette technologie 4Control qui réduit le rayon de braquage, au point qu’un Espace n’est pas plus compliqué à manœuvrer qu’une Mégane dans les parkings et ruelles. En revanche, si le confort ne prête pas le flanc à la critique sur les grands axes, il manque de moelleux à basse vitesses et sur le réseau secondaire. La monte pneumatique en 20 pouces de notre modèle d’essai (19 pouces en série) n’y est pas étrangère et provoque quelques bruits de percussions. C’est aussi en ville que le diesel gronde un peu trop, alors qu’il est silencieux sur route. Pas de quoi cependant entamer notre enthousiasme après ce dernier périple à bord de l’Espace 5, car le vétéran a montré qu’il était encore dans le coup à tous les points de vue. Heureusement, il aura une seconde vie en occasion, surtout qu’il y a de belles affaires à saisir dans les stocks.

À bord de l’Espace Initiale Paris

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La planche de bord au dessin fuyant et le pare-brise panoramique offrent une sensation d'espace incomparable aux places avant. Thomas ANTOINE

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Le compteur numérique est bien lisible et offre plusieurs affichages. Thomas ANTOINE

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L'interface du multimédia a un peu vieilli. En revanche, la présence de touches physiques est bien appréciable. Thomas ANTOINE

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La commande de boîte automatique est un morceau de choix par son design et sa prise en main. Thomas ANTOINE

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Cuir Nappa, surpiqûres, capitonnage, bandeau de LED, cuir perforé sur le volant et design soigné : en Initiale Paris, l'Espace tire vers le luxe. Thomas ANTOINE

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Assise réglable en longueur, appuis-tête Relax, fonction massage et sellerie confortable : il est plus juste de parler de fauteuils que de sièges de voiture. Thomas ANTOINE

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L'Espace compte évidemment sept places mais, sans surprise, le troisième rang est assez étriqué. Thomas ANTOINE

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Beau coffre en cinq places et plancher plat jusqu'aux places avant pour l'Espace 5. Thomas ANTOINE

Prix et concurrence

Le Renault Espace est devenu très cher. Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, le malus et la taxe au poids viennent grever un peu plus son budget. Notre modèle d’essai à 61 900 € doit ainsi payer 6 039 € de taxe écologique et 1 140 € de taxe au poids. Toujours étonnante cette règle pour un véhicule qui, finalement, consomme raisonnablement. On pourra se consoler en se disant que les Espace encore en stock ne s’achèteront pas au prix catalogue mais après une remise, tant le concessionnaire sera content de voir partir le véhicule.

On l’a vu, il ne reste presque pas de concurrent sur le marché du grand monospace. Mais Ford fait de la résistance avec son S-Max hybride, dont la motorisation est davantage dans l’air du temps et le tarif plus raisonnable : 48 150 € en finition ST Line bien équipée. Pour les grands véhicules familiaux, c’est en fait du côté des vans qu’il faut désormais se tourner. On pense ainsi au récent Volkswagen Multivan, facturé 62 230 € en TDI 150 Life ou 64 940 € en version hybride rechargeable exonérée de malus. Stellantis propose aussi ses Citroën Spacetourer, Peugeot Traveller et Opel Zafira, pratiques et spacieux. Mais ces dérivés d’utilitaires sont très loin d’offrir le même raffinement qu’un Espace 5.

Bilan essai Renault Espace 5

  • Dans la stratégie marketing de Renault consistant à s’appuyer sur ses anciennes gloires pour sa future gamme électrique (R4, R5 et Scénic après la Mégane), il fallait bien sauver le nom Espace, pilier de la marque et chef de famille. C’est chose faite ! Toutefois, celui-ci reviendra sous la forme d’un SUV à sept places. Le monospace est donc bien mort chez Renault, puisque le Grand Scénic passe lui aussi à la trappe. Les familles vont regretter ces véhicules monovolumes si pratiques, mais les chiffres parlent en faveur de SUV. Ce sont eux les vedettes des immatriculations, alors que le terme monospace fait trop référence à la « voiture à papa ». Pour  les amateurs du genre, il est encore possible de faire de belles affaires avant épuisement des stocks d’Espace 5.

On aime

  • Présentation, installation à bord et confort
  • Agrément de conduite (surtout avec 4Control)
  • Modularité et taille du coffre en configuration 5 places

On regrette

  • Prix catalogue et malus assommants
  • Grondement du diesel à basse vitesse
  • Hauteur de cabine en retrait par rapport aux générations précédentes
Fiche technique Renault Espace Blue dCi 190 EDC
Dimensions et poids
Longueur 4,86 m
Largeur sans rétroviseurs 1,89 m
Hauteur 1,68 m
Empattement 2,88 m
Volume du coffre 614 l (config 5 pl)
Capacité du réservoir 62 l
Pneus sur modèle d’essai
Poids à vide 1 914 kg
Moteur et performances
Type de moteur diesel, 4 cylindres
Cylindrée 1997 cm3
Puissance 190 ch à 3 500 tr/min
Couple 400 Nm à 1 750 tr/min
Transmission aux roues avant
Boîte de vitesses auto, double embrayage
0 à 100 km/h 10,6 s
Vitesse maximale 207 km/h
Consommation – CO2 – Malus
Mixte WLTP 6,5 l/100 km
Rejets de CO2 171 g/km
Malus CO2 – 2023 6 039 €
Malus au poids – 2023 1 140 €
Puissance fiscale 10 CV
Garantie 2 ans – km illimité
Pays de production France

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Il y a cinq petites tours Eiffel dans le dessin des jantes de 20 pouces. Vous les avez ?

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Espace, un nom fort et emblématique de la gamme Renault depuis 1984.

Prix et équipements Renault Espace 5 Blue dCi 190

  • Évolution : 53 200 €

Instrumentation numérique 10”. Écran tactile. GPS. Radio DAB 8 HP. Bluetooth. USB. Apple CarPlay. Android Auto. Accès et démarrage mains libres. Régulateur de vitesse. Assistant maintien de trajectoire. Reconnaissance des panneaux. Alerte angles morts. Éclairage d’ambiance. Radars avant et arrière. Caméra de recul. Rétroviseurs rabattables électriquement. Siège conducteur massant. 7 places, dont 3 sièges coulissants en rang 2. Feux à LED. Projecteurs Matrix LED. Jantes alliage de 18”

  • Initiale Paris : 61 900 €

En plus. Sellerie cuir Nappa. Appuis-tête Relax. Recharge de smartphone par induction. Système Bose 12 HP. Affichage tête haute. 4 roues directrices 4Control. Amortissement piloté. Régulateur de vitesse adaptatif. Assistance au stationnement. Sièges avant électriques, chauffants et massants. Climatisation au rang 3. Ceinture de vitrage chromée. Rideaux pare-soleil au rang 2. Hayon de coffre électrique. Lunette arrière surteintée. Jantes alliage de 19”. Teinte métallisée spécifique noir améthyste.

Options

Peinture métallisée : 750 €Toit ouvrant panoramique : 1 500 €Jantes de 20” : 700 €
Pack 5 places : – 700 €

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