Essai vidéo - MG4 (2022) : l'électrique moins chère que l'essence !

Note

de la rédaction

13,1/20

Électrique

Prix canon

Moteurs 170 ou 204 ch

Batteries 51 ou 64 kWh

Après deux SUV et un break électriques, la marque chinoise passe la vitesse supérieure dans la catégorie des véhicules dits « propres » avec cette berline compacte 4 qui inaugure une toute nouvelle plateforme. Non seulement celle-ci donnera naissance à une flopée de modèles allant de 4 à 5,20 m de long, mais ses solutions techniques annoncent d’ores et déjà des prestations de haut niveau, le tout à prix canon. Le catalogue de la nouvelle venue a ainsi de quoi inquiéter toutes les autres électriques du marché mais aussi des modèles essence classiques. Ainsi, la version de base, dotée d’un moteur de 170 ch et d’une batterie de 51 kWh, débute à 28 990 €, soit 22 990 € une fois le bonus gouvernemental de 6 000 € déduit.

Même la Zoe ne peut faire mieux puisqu’elle coûte 4 710 € de plus. Par ailleurs, c’est le prix d’une berline compacte essence telle qu’une Seat Leon 1.0 TSI 110 ch en finition de base Référence… Pour ne rien gâter, la Chinoise offre en série des projecteurs à LED, l’accès sans clé, les radars de recul, des aides à la conduite actives autorisant une conduite semi-autonome de niveau 2 (centrage dans la voie de circulation + régulateur de vitesse adaptatif), un grand écran tactile 10,25’’ avec Apple Car Play et Android Auto, et une instrumentation numérique 7’’.

En termes de qualité perçue, la MG4 n’a rien à envier à ses rivales européennes, avec des matériaux de bonne facture rigoureusement assemblés. Par ailleurs, on trouve une bonne position de conduite. Hélas, la console centrale suspendue en plastique dur peut faire mal au genou. Et son habillage noir laqué peut refléter le soleil…

Quant au modèle le plus puissant, équipée d’un moteur de 204 ch et d’une batterie de 64 kWh, il revient entre 26 990 et 28 990 € en fonction du niveau d’équipement choisi (Confort ou Luxury), coup de pouce gouvernemental déduit. Là encore, ses rivales ont du souci à se faire, et ce quelle que soit leur source d’énergie. Par rapport au modèle haut de gamme ici à l’essai (sièges avant chauffants et à réglage électrique côté chauffeur, surveillant d’angles morts et de trafic en marche arrière, caméra à 360°…), les compactes électriques européennes offrant une capacité de batterie proche sont bien plus onéreuses : environ 5 000 € supplémentaires pour la moins chère des Renault Mégane E-Tech EV60, et même 10 000 € supplémentaires pour la VW ID.3 Pro Performance. Et la MG4 risque là aussi d’attirer les habitués du thermique puisqu’elle demande environ 1 000 € de moins que Peugeot 308 essence à boîte auto. d’entrée de gamme.

Les écrans offrent une bonne résolution mais s’avèrent peu ergonomiques. Celui du système multimédia surtout : non seulement il est peu réactif au toucher, mais ses menus sont compliqués. D’autant plus dommage que c’est uniquement par son intermédiaire que l’on règle les flux d’air.

La proposition est d’autant plus intéressante que la MG4 soigne son apparence avec un style bien à elle et un intérieur sérieusement fabriqué où l’on trouve notamment une planche de bord en matériau souple, des écrans de bonne définition ainsi que des sièges enveloppants, moelleux, et recouverts, sur notre modèle Luxury, d’une sellerie similicuir de bonne facture.

Les sièges sont à la fois moelleux et enveloppants. Sur cette finition Luxury, celui du chauffeur s’ajuste électriquement, et l’on dispose d’une sellerie similicuir de bonne facture.

De surcroît, la Chinoise sait recevoir avec de grandes ouvertures favorisant l’accès à la banquette et un bel espace habitable. À ce propos, sa batterie incorporée dans le plancher, ultra-plate (11 cm d’épaisseur, comme celle de la Mégane E-Tech) garantie une garde au toit tout à fait correcte alors que l’auto est plutôt basse. On apprécie par ailleurs les rangements à la fois vastes et nombreux, ainsi que le double fond de coffre ici en série qui permet d’obtenir un plancher plat une fois les dossiers arrière rabattus.

Les passagers arrière apprécieront les grandes ouvertures facilitant l’accès à bord, la banquette moelleuse soutenant idéalement les cuisses, l’espace aux jambes généreux ainsi que les nombreuses poches aumônières. En revanche, plafonniers, poignées de maintien et bouches d’aération sont aux abonnés absents, et l’on ne trouve qu’une seule prise USB.

Tout n’est pas rose toutefois puisque les passagers arrière ne trouvent ni bouche d’aération ni plafonnier ni poignées de maintien au plafond. D’autre part, les commandes au volant peu intuitives et les menus alambiqués des écrans compliquent la navigation dans le bloc d’instrumentation et le système multimédia /GPS. Enfin, le volume de chargement apparaît un peu juste : 350 dm3 seulement, contre 385 dm3 pour l’ID.3, 440 dm3 pour la Mégane E-Tech et 412 dm3 pour une Peugeot 308 essence. Il faut dire que, comme la Volkswagen, la MG4 embarque son groupe motopropulseur sous le plancher de coffre.

Le volume de chargement est un peu en deçà de la moyenne de la catégorie mais un double fond peut s’aligner avec les dossiers quand ils sont rabattus.

Si le modèle 51 kWh qui constitue l’entrée de gamme alimente son moteur avec une batterie lithium-fer-phosphate, les modèles 64 kWh ont fait le choix d’un accumulateur nickel-manganèse-cobalt, à la densité énergétique supérieure (seulement 30 kg supplémentaires pour 29 % de capacité de stockage en plus) mais moins durable (3 000 cycles de recharge estimés au lieu de 7 000). Ce qui n’empêche pas notre MG4 d’être, elle aussi, garantie 7 ans ou 150 000 km.

Si l’architecture tout à l’arrière pouvait laisser espérer un coffre à l’avant, ce n’est hélas pas le cas. Le compartiment est encombré et recevra, sur la version sportive, un second moteur.

Le choix d’une architecture « tout à l’arrière » présente deux avantages : déjà, la place libérée au niveau des roues avant permet une plus grande amplitude de braquage. Ainsi, la MG4 fait partie des compactes les plus maniables, même si une ID.3 annonce des demi-tours encore plus courts. Dommage que la visibilité arrière soit réduite par les larges montants au-dessus des ailes : on aurait préféré des vitres de custodes à la place des panneaux de carrosserie noirs.

Cette conception favorise également la motricité, et pour cause : le poids du moteur et le transfert de masse vers l’arrière à l’accélération chargent les roues arrière, garantissant ainsi un meilleur grip au décollage, alors que les tractions électriques ont tendance à patiner avec l’arrivée instantanée d’un couple élevé sur un train avant « délesté ». De fait, hormis en sorties d’épingles, l’antipatinage fut rarement mobilisé lors de notre séance d’essai. Autre avantage de cette architecture : une plus grande agilité en courbe, grâce à un train avant allégé, une meilleure répartition des masses (50/50 annoncé ici) et un frein moteur sur les roues arrière.

Et la MG4 nous a particulièrement enthousiasmés sur les routes sinueuses du sud de la France avec un freinage mordant et facile à doser (rare chez les modèles électrifiés qui récupèrent de l’énergie lors des décélérations), une belle réactivité en entrée de virage, des prises de roulis limitées en appui et un train arrière mobile mais progressif dans ses réactions dans les passages serrés. Certes, son poids élevé (1 685 kg) fini par avoir raison de la bonne volonté des pneus Michelin avant dans les passages très serrés, tandis que la direction apparaît un peu floue autour du point milieu et avare en sensations. Mais pas de quoi tempérer notre ardeur.

La MG4 fait preuve d’une maniabilité et d’un dynamisme bluffants mais s’avère un peu moins performante que ses rivales électriques.

Par ailleurs, le travail des suspensions est honnête, même si les routes très cabossées peuvent générer quelques trépidations et effets de pompage à rythme soutenu. Côté performances enfin, la Chinoise apparaît un peu moins tonique que ses rivales, avec ses 204 ch pour 250 Nm de couple « seulement ». Mais dans l’absolu, ses accélérations et reprises apparaissent tout à fait suffisantes en toutes circonstances, y compris dans les montées des grands axes. Pour le reste, la MG4 se montre reposante et douce à l’usage même si quelques bruits d’air se font entendre au-delà de 110 km/h. En revanche, les aides à la conduite actives apparaissent un peu trop craintives et brusques, notre modèle d’essai ayant même eu tendance à freiner sans raison.

Et l’autonomie, alors ? Selon nos premiers relevés, la consommation d’électricité oscille entre 18 kWh à basse vitesse et 22 kWh aux environs de 130 km/h. Même si la marque ne communique pas la capacité utile de la batterie (64 kWh de capacité brute), on peut estimer son rayon d’action à 330 km en ville et sur route, et 270 km sur autoroute. Correct au quotidien, mais un peu juste pour voyager : sachant que les recharges sur voies rapides ne sont vraiment efficaces que jusqu’à 80 % (la capacité de charge chute au-delà), il faudra compter des pauses tous les 180 km. Et un peu plus tôt encore en hiver, même si la finition Luxury dispose d’une pompe à chaleur qui limite l’impact du chauffage sur l’autonomie.

Pour les recharges, comptez environ 8h45 sur du courant alternatif en 7,4 kW (Wallbox), 6h30 en triphasé 11 kW (sur des bornes publiques), et 35 minutes sur des stations rapides en courant continu grâce à une puissance admise maxi de 135 kW (de 10 à 80 %).

Cela dit, ses rivales ne font pas mieux. Et la puissance de charge de 135 kW en courant continu permet des ravitaillements en moins de 40 minutes Mais mieux vaudra étudier ses parcours à l’avance, car aucun planificateur de trajet n’est prévu dans le système multimédia pour optimiser les pauses. Les grands voyageurs pourront toujours attendre 2023 et l’apparition d’une version plus polyvalente encore, dotée d’une batterie de 77 kWh. Dans le même temps, une mouture 4×4 dotée d’un second moteur à l’avant proposera aux sportifs une puissance supérieure à 400 ch. Tout un programme ! Question délai de livraison enfin, sachez que MG annonce 3 mois d’attente seulement, pour l’instant…

LA MG4 est disponible dans trois versions différentes :

Dotée de la petite batterie de 51 kWh, la version standard affichée à 28990 € offre déjà l’essentiel, avec notamment des projecteurs à LED, l’accès et le démarrage mains libres, les radars de stationnement arrière, la conduite semi-autonome de niveau 2, l’écran central tactile 10,25’’ avec Apple CarPlay et Android Auto, le bloc compteur numérique 7’’ et un câble de recharge rapide Type 2 Mode 3.

Pour 4000 € supplémentaires, soit 32990 €, la version Confort ajoute principalement la batterie de 64 kWh qui permettrait de passer de 350 à 450 km d’autonomie selon les cycles d’homologation WLTP. Mais la dotation s’enrichit parallèlement d’un volant cuir, de vitres arrière surteintées, d’un chargeur embarqué 11 kW réduisant les temps de charge en courant alternatif (sur du courant triphasé), de jantes alliage 17’’ avec enjoliveurs aérodynamiques et d’une calandre à volets actifs permettant au besoin de refroidir la batterie.

Enfin, à 34990 €, la version Luxury se distingue esthétiquement avec un toit contrasté, un aileron de hayon en deux parties, et des décoration LED sur le bandeau arrière joignant les feux. En outre, son équipement ajoute sellerie similicuir, sièges avant chauffants avec réglage électrique côté chauffeur, volant chauffant, rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement, rétroviseur intérieur photochromatique, vitres avec commande à impulsion, surveillant d’angles morts et de trafic en marche arrière, caméra à 360° et deux haut-parleurs (soit 6 au total). Elle intègre également une pompe à chaleur, moins énergivore que le système classique.

Equipements et options

Version : EV 64KWH – 150 KW 2WD LUXURY

Equipements de sécurité

• Alarme

• Prises isofix aux places arrière

• Airbags frontaux et latéraux

• Gestion intelligente des feux de route (IHC)

• Spoiler arrière inférieur (entre les deux feux arrière)

• Limiteur de vitesse

• Feux arrière à LED avec bandeau lumineux central

• Accès sans clé avec démarrage automatique (le véhicule démarre lorsque la pédale de frein est enfoncée)

Equipements de confort

• Frein de stationnement électronique

• Régulateur de vitesse adaptatif (ACC)

• Capteurs de stationnement AR

• Ecran tactile 10,25″

• Radio AM/FM/DAB+

• Connectivité Bluetooth

• Capteur de luminosité

• Rétroviseurs extétierurs électriques chauffants

• Climatisation automatique

• Vitres électriques AV et AR avec commande à impulsion pour la vitre conducteur

• Volant réglable en hauteur et profondeur avec commandes au volant

• Siège conducteur réglable dans 6 directions

• Siège passager AV réglable dans 4 directions

• Accoudoir central AV

• Banquette AR repliable 40:60

• Vitres et lunette AR surteintées

• Volant gainé cuir

• Navigation avec circulation en temps réel du trafic et prévision de l’autonomie

• Charge sans fil du téléphone

• Rétroviseurs extérieurs rabattement automatique

• Sièges en similicuir/tissu noir

• Siège conducteur à réglages électriques

• Sièges AV chauffants

• Volant chauffant

• Rétroviseur intérieur photochromatique

• Poches aumonières derrière les sièges AV

• Commande à impulsion et fonction anti-pincement pour toutes les vitres

Esthétique / Carrosserie

• Jantes alliage 17″ avec enjoliveur aérodynamique bi-ton (215/50 R17)

• Peinture non métallisée Dover White

Autres équipements

• Système d’appel d’urgence automatique (eCall)

• ESP

• EBA

• HDC

• SSE

• Maintien automatique à l’arrêt (Auto Hold)

• Système d’aide au respect de la vitesse (SAS)

• Avertissement de collision frontale (FCW)

• Avertissement de somnolence (UDW)

• Freinage automatique d’urgence (AEB)

• Assistant à la conduite dans les embouteillages (TJA)

• Reconnaissance des panneaux de signalisation (TSR)

• Aide au maintien dans la voie (LKA)

• Avertissement de changement de voie (LDW)

• Compteur numérique 7″

• 3 ports USB (avant: 1 type C et 1 type A ; arrière : 1 type A)

• Apple CarPlay / Android Auto

• Feu de jour à LED

• Phares AV à LED

• Fonction «Coming / Leaving Home»

• Kit anti-crevaison

• Essuie-glace AV sans cadre

• Système de récupération de l’énergie cinétique (KERS)

• Sélection du modes de conduite

• Système V2L (Vehicle to Load)

• Câble de recharge Type 2 Mode 3

• Calandre à volets actifs (AGS)

• Miroirs de courtoisie

• Maintien d’urgence dans la voie (ELK)

• Aide au changement de voie (LCA)

• Surveillance d’angle mort (BSM)

• Avertissement de trafic à l’AR du véhicule (RTA)

• Avertissement de collision arrière (RCW)

• Avertisseur d’ouverture de portière (DOW)

• Caméra à 360° avec vue du châssis en transparence

• Commande vocale

• iSMART avec fonctions connectées

• Hotspot WiFi

• 6 HP

• 2 microphones

• Répétiteurs de clignotants avant déportés

• Spoiler arrière supérieur en deux parties

• Pompe à chaleur

Options disponibles

• Peinture métallisée Brighton Blue

  650 €

La concurrence : de tous poils !

La concurrence est encore mince dans la catégorie des berlines compactes électriques à laquelle la MG4 s’attaque principalement : on citera bien sûr la Nissan Leaf (la doyenne…), la Volkswagen ID.3 et sa cousine espagnole Cupra Born, ainsi que la Renault Mégane E-Tech, particulièrement plébiscitée sur notre marché (2 799 exemplaires vendus de janvier à juin, contre 1 007 pour l’allemande).

Mais avec des tarifs aussi bas, la MG4 s’attaque également aux berlines compactes à essence telle que la Peugeot 308 1.2 PureTech, et les Seat Leon et VW Golf 1.0 TSI, entre autres…

À retenir : un carton assuré !

À n’en pas douter, la MG4 est promise à un joli succès. Non seulement elle affiche un rapport prix/équipements défiant toute concurrence, y compris thermique, mais ses prestations globales apparaissent très satisfaisantes, avec un habitacle spacieux et sérieusement fabriqué, un confort correct, des performances suffisantes dans l’absolu et surtout un comportement routier au dynamisme insoupçonné. De quoi lui pardonner en partie son volume de coffre un peu en dessous de la moyenne et l’ergonomie compliquée de ses écrans. Reste à passer outre sa conception chinoise, ce qui n’est pas évident pour tout le monde, et en particulier pour les amateurs historiques de la marque

Caradisiac a aimé

• Le prix
• Le comportement routier
• L’habitabilité
• L’autonomie correcte
• La garantie 7 ans

Caradisiac n’a pas aimé

• Le volume de coffre juste
• L’ergonomie peu intuitive
• Le manque de visibilité de 3/4 AR
• Le manque d’aspects pratiques à l’arrière

Les prix

La MG4 Luxury (204 ch, à 34 990 €) est évaluée dans la catégorie des berlines compactes électriques d’une capacité de batterie d’environ 60 kWh, qui comprend notamment :

Cupra Born V (204 ch, à partir de 44 500 €)

Nissan Leaf e+ (217 ch, à partir de 43 050 €)

Renault Mégane E-Tech EV60 (220 ch, à partir de 40 200 €)

Les chiffres clés