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Faillite de GM&S: la justice va rendre sa décision sur la responsabilité de Renault et PSA

Des salariés de la société GM&S, un sous-traitant de PSA et Renault, attendent de pied ferme la décision du tribunal de Guéret ce mardi. Ils accusent les deux constructeurs automobiles d’avoir sciemment provoqué la faillite du sous-traitant pour lequel ils travaillaient.

faillite de gm&s: la justice va rendre sa décision sur la responsabilité de renault et psa

Le dossier GM&S, ponctué par un plan social houleux en 2017, avait marqué les premiers mois de la présidence d’Emmanuel Macron (illustration).

PSA et Renault sont-ils responsables de la faillite de leur sous-traitant GM&S en 2017? La réponse sera donnée ce mardi, puisque le tribunal de grande instance (TGI) de Guéret (Creuse) doit rendre sa décision aux alentours de 17h.

122 salariés du site GM&S de La Souterraine avaient saisi la justice en attaquant les deux mastodontes français de l’automobile en 2018, puis en février 2023. Selon les plaignants, les deux constructeurs n’auraient pas respecté leurs obligations en matière de commandes entre 2014 et 2016.

Opération “Raoul”

En clair, les anciens salariés de cet ex-équipementier automobile accusent les constructeurs d’avoir sciemment coupé le robinet de leurs commandes pour étouffer l’usine et provoquer sa faillite. Selon l’avocat du groupement de salariés, Maître Jean-Louis Borie, “c’est ce que Peugeot avait appelé l’opération Raoul”.

Cette “opération” dont l’avocat fait mention aurait eu pour objectif que “les productions soient faites sur deux autres sites, de telle sorte qu’à terme (je) puisse me passer du site de La Souterraine”, et qu’in fine ce dernier tombe en faillite.

Et qui dit faillite, dit inévitablement licenciements. Ils étaient 157 employés à avoir été licenciés à l’époque. En 2017, Jean-Marc, plus de 30 ans de maison chez GM&S, a été mis à la porte du jour au lendemain.

“Pôle Emploi, ce qu’ils voulaient eux, c’est que je tourne la page. Mais le problème, c’est que depuis 1986, c’est un bouquin qu’il faut fermer. Et j’ai eu du mal”, confie ce salarié de GM&S, réintégré depuis 2021.

Dos au mur, Jean-Marc vit alors une longue traversée du désert après ce licenciement. Il reste pendant trois ans au chômage, puis est finalement réintégré en 2021, sur décision de justice.

“Ce n’est pas une fatalité. Ce qu’il faut démontrer aux gens, c’est qu’il ne faut pas qu’ils tombent dans la fatalité. C’est un choix qu’on leur impose, donc ils ont leur mot à dire”, revendique Jean-Marc, salarié de GM&S réintégré en 2021.

Les ex-GM&S disent aussi être habités par la force de tous ceux qui ne sont plus là. Sur les 157 licenciés à l’époque, certains n’ont d’ailleurs jamais repris le chemin de l’emploi.

80.000 euros demandés par les ex-GM&S

“Il y en a qui n’ont jamais rien retrouvé, qui sont tombés dans des addictions, ou il y a eu des décès… C’est pour eux, et pour nous. Et on espère que le tribunal va nous donner raison”, explique Patrick Brun, délégué syndical CGT.

Les 122 salariés en procès mélangent à la fois des salariés licenciés, mais aussi une petite poignée de salariés licenciés puis réintégrés, ainsi que des salariés qui n’ont pas été licenciés mais qui estiment avoir subi un préjudice avec la faillite de GM&S.

Les anciens salariés licenciés demandent réparation et réclament chacun 80.000 euros de dommages aux deux constructeurs automobiles. Cela représenterait “une indemnisation de principe pour chaque salarié licencié, mais c’est surtout le principe qui nous importe car la perte d’emploi a des conséquences financières incalculables”, conclut l’avocat des plaignants, Me Jean-Louis Borie.

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