Actualité

Actualité à la Une

Fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves en 2035 : tout comprendre en trois questions

fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves en 2035 : tout comprendre en trois questions

En 2035, plus aucune voiture à moteur thermique ne pourra être vendue en Europe.

L’Union européenne a validé la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à partir de 2035 dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone. Cette décision a eu lieu après d’houleuses négociations.

L’Union européenne a finalement validé ce lundi 27 mars 2023 la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à partir de 2035, mesure centrale du plan climat des 27. Cette décision importante, fruit de négociations très tendues, vise à atteindre la neutralité carbone en 2050.

Qu’a décidé l’Union européenne ?

Un « large soutien » a été trouvé parmi les ambassadeurs des 27 pays membres de l’Union européenne à Bruxelles, a annoncé la présidence suédoise du Conseil de l’UE. Ils ont accepté que ce règlement historique, qui prévoit la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves en 2035, soit « mis à l’ordre du jour » d’une réunion mardi des ministres de l’Énergie pour adoption formelle, ultime étape du processus législatif.

Ce texte s’inscrit dans l’objectif européen de neutralité carbone en 2050. Il contraindra les automobiles neuves à ne plus émettre aucun CO2, interdisant de fait les véhicules essence, diesel, et hybrides, au profit du tout électrique.

Pourquoi cette décision a-t-elle été si compliquée ?

La validation a eu lieu après trois semaines de psychodrame lié au blocage allemand. Berlin avait stupéfié ses partenaires début mars en bloquant le règlement alors qu’il avait déjà été approuvé mi-février par les eurodéputés réunis en plénière, après un feu vert des États membres, dont l’Allemagne.

Pour justifier sa volte-face, rarissime à ce stade de la procédure, l’Allemagne avait réclamé de la Commission qu’elle présente une proposition ouvrant la voie aux véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse.

Cette technologie, controversée et encore en développement, consisterait à produire du carburant à partir de CO2 issu des activités industrielles. Défendue par des constructeurs haut de gamme allemands et italiens, elle permettrait de prolonger l’utilisation de moteurs thermiques après 2035.

La Commission européenne et l’Allemagne ont annoncé samedi avoir trouvé un accord pour débloquer le texte, qui reste inchangé. Bruxelles s’est simplement engagé à ouvrir plus nettement la voie aux carburants de synthèse dans une proposition séparée qui devra être validée d’ici l’automne 2024.

Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2, s’est réjoui le ministre allemand des Transports Volker Wissing.

De l’avis de nombreux experts, la technologie des carburants de synthèse a pourtant peu de chances de s’imposer sur le marché et ne concernerait dans le meilleur des cas qu’une minorité de véhicules de luxe.

Elle est contestée par les ONG environnementales qui la jugent coûteuse, énergivore et polluante.

Cela signifie-t-il la fin des moteurs thermiques ?

Plus ou moins. Les véhicules d’occasion émettant du CO2 pourront toujours rouler. Ce texte prévoit simplement l’arrêt de la fabrication. Il marque donc la fin d’une époque industrielle. Pendant plus d’un siècle, le Vieux continent, berceau de marques prestigieuses, a dominé l’innovation automobile.

Cette date de 2035 a été choisie car un véhicule a une durée de vie d’environ quinze ans. D’ici 2050, où l’UE s’est fixé l’objectif d’être neutre en carbone, il n’y aura donc quasiment plus de véhicule thermique en circulation.

Cette décision devrait donc accélérer l’essor des véhicules électriques. Si les véhicules électriques présentent des aspects négatifs concernant l’environnement [notamment sur la fabrication des batteries], ils restent largement moins polluants que les véhicules thermiques.

Pour rappel, selon le commissariat général au développement durable, les transports arrivent en tête des secteurs responsables des émissions de gaz à effet de serre en France en 2019 et 97 % des gaz à effet de serre émis par les transports sont constitués de CO2.

TOP STORIES

Top List in the World