Des militants surnommés «Écureuils» postés dans les arbres d’un bois situé sur le trajet du projet controversé d’autoroute A69, en Castres et Toulouse, le 10 février 2024.
On les appelle les « Écureuils ». Après 39 jours hissés dans les arbres pour les protéger de l’abattage, ces écologistes peuvent regagner la terre ferme ce dimanche 24 mars. L’OFB a en effet statué, samedi, que le bois qu’occupent les militants est bien « une zone à fort enjeu environnemental » qui « n’a pas été déclassée ». « Son défrichement est donc illégal », indique l’établissement public.
Pour les opposants à l’autoroute A69, qui dénoncent un projet anachronique et en contradiction avec les engagements écologiques du gouvernement français, c’est une victoire amère. En effet, 17 hectares ont déjà été déboisés, et l’OFB n’a suspendu l’abattage des arbres restants que jusqu’à la fin de l’été, comme l’explique Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres :
Il y a deux semaines, le rapporteur spécial des Nations unies sur la protection des défenseurs de l’environnement, Michel Forst, avait dénoncé l’action des forces de l’ordre, qui ont empêché le ravitaillement en eau et en nourriture des écologistes dans les arbres. Celui-ci salue une « bonne nouvelle » après la décision de l’OFB, laquelle reconnaît ainsi que le combat des « Écureuils » est « justifié » :
«Â Je ne me prononce pas sur le projet en lui-même, mais uniquement sur la manière dont les militants ont été traités. C’était vraiment quelque chose qui n’est pas acceptable dans une démocratie – la privation de sommeil, notamment par l’effort de gendarmerie ou de CRS, la privation d’eau, de nourriture. J’étais stupéfait de voir qu’une autorité française bafoue ainsi les règles les plus élémentaires du droit international. C’est une résistance pacifique, non violente, qui effectivement proteste contre une pratique ou un ordre injuste. C’est ce qu’on appelle la désobéissance civile. Et ça montre effectivement que le combat que mènent les écologistes, que mènent les militants du climat, en utilisant des formes non conventionnelles de militantisme, ça peut effectivement payer. Moi, ce qui m’intéressait, c’est de voir qu’enfin, on reconnaît le combat légitime des ”Écureuils” et que les pratiques policières illégales vont maintenant s’arrêter. »