Irréparable, l’électrique relance l’idée de la voiture à jeter
Mais si la voiture électrique peut compter sur son ou ses moteurs, se passer de révisions périodiques et, le plus souvent, de boîte de vitesses, elle est constituée d’autres éléments traditionnels (châssis, suspensions, freins, etc.) qui s’usent plus que les autres en raison du poids plus élevé du véhicule. Et, origine de ce surpoids, d’une batterie encombrante et fragile, exposée aux aléas de la route et difficile,; voire impossible à réparer.
Même si Renault vient de se doter d’ateliers spécialisés dans la remise en état des cellules, celle-ci relève plus de la maintenance que d’une restauration complète. Cette dernière, qui ferait suite à des dégâts accidentels dus à une collision, une perforation ou une percussion sur le soubassement laisse toute la chaîne d’intervention désemparée. Depuis le réparateur ou les services de secours jusqu’à l’atelier, en passant par l’expert des assurances, c’est le flou le plus complet.
Le poids mort de la batterie
Si la version traditionnelle a des coûts d’entretien plus élevés avec les consommables (vidanges, filtres, plaquettes, dépollution etc.), sa réparation est beaucoup plus facile et accessible à tout bon mécanicien. Ce n’est pas du tout le cas d’une électrique, dont le coût de réparation est 29 % plus élevé dans le cas du Hyundai Kona étudié. L’explication avancée tient dans le coût des pièces de 48 % supérieur à celui du Kona thermique.
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Un très mauvais indicateur pour les assureurs, car le déclenchement d’airbag est la cote d’alerte des constructeurs. Un airbag déployé et le constructeur ne garantit plus l’efficience et la fiabilité de sa batterie. Puisqu’il est quasi impossible d’évaluer après un sinistre l’état d’une batterie, l’expert des assurances, dans le doute, déclarera le pack de cellules irréparable car égalant ou dépassant la valeur du véhicule. Ce qui fait qu’une voiture d’apparence peu accidentée sera à jeter à la casse en raison du coût exhortant de la réparation.
Le problème est devenu si crucial que notre confrère allemand Automobilwoche rapporte qu’un grand nombre de compagnies s’émeuvent de la mauvaise réparabilité des voitures électriques. Et pour cause puisque les ateliers capables de les remettre en état sont très rares vu les risques liés aux réseaux haute tension, difficiles à déjouer. Les assureurs menacent désormais de sanctionner par des primes beaucoup plus lourdes la désinvolture de ces marques, qui oublient un peu vite que la vie d’un modèle commence dès l’instant où il prend la route.