Par Stanislas Grenapin
Le pont était-il trop bas ou le camion trop haut ? Le travail des experts ne devrait pas leur gâcher la période des fêtes. Une histoire banale sur une autoroute américaine, d’un routier ayant sans doute oublié qui embarquait des Jeep Wrangler.
Et soudain, le drame
La nuit est déjà tombée en fin d’après-midi sur cette autoroute du Michighan. Les bonnes conditions de circulation et le trafic fluide laissent présager un début de soirée tranquille pour le personnel du centre de secours d’Ann Arbor, si l’on excepte les habituels appels éplorés des victimes de pannes d’essence ou de surchauffe moteur. La quiétude n’est que de courte durée. Peu avant 18 heures, un message parvient à la cellule assistance du highway, « un pont vient de s’effondrer ».
Une affaire de pro
Quelques instants auparavant, un camion transportant des voitures traçait la route, sans doute pressé d’en finir avec cette journée. Le chargement, des berlines sur le plateau bas et en haut un Jeep Wrangler. Rien pour affoler le professionnel au volant qui en a vu d’autres et qui connaît parfaitement le tronçon.
Calcul approximatif
Le geyser d’étincelles et le bruit ont dû inquiéter une voiture de passage, d’où son appel d’urgence craignant le pire. Pas le routier. Pas le temps de s’appesantir sur cette broutille, un arrêt sur la bande d’arrêt d’urgence, le temps de se promettre qu’on avisera de la paperasserie plus tard avec l’automobiliste qui était en première ligne et le chauffeur est déjà reparti.
Lorsque les secours arrivent sur le lieux de l’incident, le camion est déjà loin, ne reste que quelques vestiges de la Jeep sur la route. Un des pompiers présents s’en amuse : « le concessionnaire recevra demain une décapotable qu’il n’a pas commandée ! ». Le pont, lui, n’a pas subi de dommages, aucune voiture accidentée et encore moins de blessé. Et si le routier avait fait ça uniquement pour le bêtisier ?