Les constructeurs ont toujours apprécié de pouvoir partager des composants entre différents modèles. On se souviendra qu’il y a 40 ans, la Citroën CX, la Peugeot 505 et la Renault 20 avaient le même moteur, le 2 litres Douvrin. Les constructeurs partagent aussi de longue daate des chassis, et plus récemment, Volkswagen avait développé l’architecture MQB (Modularer Querbaukasten), où il est désormais question d’un ensemble modulaire de pièces, chassis et moteurs, avec lesquels le groupe VW a pu développer des voitures aussi différentes que l’Audi TT et la Volkswagen Golf, ou la Skoda Superb. Stellantis semble être allé encore plus loin avec sa nouvelle architecture STLA Large. Sur cette base, il sera possible de concevoir des voitures à traction avant, ou des propulsions, ou encore des tractions intégrales. Les motorisations pourront être conventionnelles, avec un moteur essence, ou électriques. Et là, le groupe propulseur pourra être en 400 volts, ou en 800 volts. A notre humble avis, en 2024, Stellantis aurait pu standardiser le 800 volts. Peut-être dans quelques années…
La première voiture de série à utiliser cette architecture STLA Large sera la Dodge Charger, elle sera suivie de la Jeep Wagoneer S. Aux Etats-Unis, où il y a urgence, puisque Stellantis n’y vend encore aucun modèle électrique. En Europe, STLA Large servira aussi chez Alfa Romeo et Maserati, et c’est au premier abord choquant, qu’une vulgaire Jeep ait les mêmes dessous qu’une prestigieuse Maserati, mais que les clients de la marque italienne soient rassurés, la Jeep ne sera pas moins chère que la Maserati. Ou très peu… Il reste qu’il n’est pas garanti qu’une telle versatilité permette de bien optimiser tel ou tel modèle. A priori, et même si cela coûte plus cher, les architectures fermées, conçues pour une application unique et précise, sont supérieures.Laurent J. Masson