Il y a tout juste 25 ans, Audi lançait la production de son coupé TT, déjà considéré comme un collector. Retour sur la saga d’une sportive allemande pas comme les autres, qui s’arrête bientôt.
Au début des années 1990, la réputation d’Audi n’est plus vraiment à prouver, mais elle s’est surtout faite grâce aux sages berlines premium comme les A8, A6 et A4. Pourtant, Audi planche en même temps sur un projet bien plus original, sortant ainsi de son image très sérieuse. Un petit coupé original, venant directement concurrencer les sportives plaisir et abordables, un segment en vogue à l’époque.
La production démarre officiellement en octobre 1998 pour le coupé, dans l’usine d’Audi Hongrie à Győr. Le processus de fabrication est d’ailleurs inédit, puisqu’elle se fait à la fois à Ingolstadt pour le début de production et en Hongrie pour l’assemblage final, avec un transport des véhicules en train de nuit. Le coupé est suivi un an plus tard par une variante Roadster à toit en toile, à la philosophie identique.
Un châssis emprunté aux compactes du groupe VW
Sculpturale, l’Audi TT reste pourtant un coupé/cabriolet basé sur une plateforme partagée avec les Volkswagen Golf IV et Audi A3 de première génération. Ainsi, il lui sera vite reproché un comportement assez placide pour une voiture qui se veut sportive. De plus, c’est un simple quatre-cylindres 1.8 turbo qui est embarqué sous le capot avant. Il ne délivre “que” 150 ou 180 ch en entrée de gamme, mais la puissance grimpe jusqu’à 225 ch sur la variante à transmission intégrale Quattro. La première génération peut aussi bénéficier d’un V6 3.2 de 250 ch, aujourd’hui très recherché.
Entre 1998 et 2006, Audi produit 178 765 exemplaires de TT Coupés de première génération (Type 8N). Pour le Roadster, ce sont 90 733 unités qui ont été construites entre 1999 et 2006. La seconde génération vient remplacer les deux carrosseries avec une ligne toujours aussi originale et des versions S et RS encore plus performantes. Audi intègre au TT RS le mythique cinq-cylindres 2.5 de la marque, qui développe à l’époque 340 ch. Plus tard, en 2008, c’est une variante diesel 2.0 TDI qui apparaît au catalogue, en plus des 2.0 TFSI en essence.
En 2014, la troisième génération du TT arrive, avec des lignes plus affûtées, presque “viriles”. Des arêtes viennent se caler sur toute la carrosserie, tandis que le coupé voit encore sa puissance augmenter. La version RS grimpe jusqu’à 400 ch, soit près du double de la puissance maximale du premier TT le plus puissant !
Ce n’est qu’un au revoir…
Après 25 ans de carrière, l’Audi TT s’apprête pourtant à quitter le marché. En cause, des ventes ayant dégringolé au fil des ans sur un segment déserté par les clients comme les constructeurs, et des normes CO2 de plus en plus strictes qui rendent difficile l’homologation et la vente. L’avenir porté sur l’électrique avec la fin de la vente des véhicules à moteur thermique dès 2035 en Europe a fini d’enterrer le coupé, qui prend sa retraite dès 2023 avec une édition d’adieu Iconic Edition à prix d’or.
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