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Le tandem Renault-Geely dans le thermique finalisé fin février

par Gilles Guillaume PARIS (Reuters) – Renault et Geely pourraient annoncer vers la fin février la finalisation de leur co-entreprise dans les motorisations thermiques et hybrides, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier, remettant sur le devant de la scène l’activité historique du groupe au losange dont il tire toujours la majorité de ses revenus. Selon une des sources, Saudi Aramco

le tandem renault-geely dans le thermique finalisé fin février

Des visiteurs regardent une Zeekr 001, un modèle de la nouvelle marque de véhicules électriques haut de gamme Zeekr de Geely, dans son usine de Ningbo, dans la province de Zhejiang, en Chine. /Photo d’archive/REUTERS/Yilei Sun/

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) – Renault et Geely pourraient annoncer vers la fin février la finalisation de leur co-entreprise dans les motorisations thermiques et hybrides, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier, remettant sur le devant de la scène l’activité historique du groupe au losange dont il tire toujours la majorité de ses revenus.

Selon une des sources, Saudi Aramco pourrait également annoncer au moment du “closing” la signature d’un protocole d’accord (MOU) pour rejoindre la co-entreprise (JV), confirmant sa lettre d’intention de mars dernier et sa volonté de devenir un investisseur stratégique réaffirmée en juillet 2023.

Selon la source, le tour de table définitif de la co-entreprise pourrait donner 40% à Horse (Renault), 40% à Geely et 20% à Aramco, mais les discussions sur l’investissement précis du groupe saoudien sont toujours en cours.

En juillet dernier, Renault et Geely avaient annoncé pour la JV un montage initial de 50% pour Renault et de 50% pour Geely -divisés en 33% pour Aurobay et 17% pour GHPT, deux filiales du groupe chinois.

“Les projets progressent comme prévu, nous communiquerons en temps voulu”, a déclaré une porte-parole de Renault, sans plus de précision, tandis que Geely en Chine a refusé de faire un commentaire.

Aramco a répondu de son côté dans un courriel ne pas être en mesure de commenter ces informations dans l’immédiat.

La création d’un champion du thermique et de l’hybride, qui devrait réaliser 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel avec 19.000 salariés sur 22 sites à travers le monde – en Espagne, Roumanie, Turquie, Amérique du Sud et Chine notamment – constitue l’un des deux grands piliers de la stratégie de Renault pour rester dans la course face à des concurrents plus grands.

Luca de Meo multiplie les partenariats pour réduire les coûts et accéder à de nouveaux marchés. La transformation de l’activité historique du groupe a été éclipsée dernièrement par son autre grand projet dédié à l’électrique et aux logiciels, Ampère, dont l’introduction en Bourse a été brutalement annulée en janvier à cause des conditions de marché.

Renault a réalisé l’an dernier environ 93% de ses 2,23 millions de ventes avec des véhicules à moteur thermique et hydride, contre environ 7% avec des modèles purement électriques, pour lesquelles sa gamme n’a pas encore été complètement renouvelée.

LE RETOUR DU BUSINESS HISTORIQUE

“L’abandon de l’IPO d’Ampère devrait finalement ramener tout en haut de l’agenda le redressement spectaculaire de l’activité historique de Renault, tout en donnant au groupe plus de temps pour étoffer son bilan dans l’électrique”, écrivait la semaine dernière BNP dans une note.

La JV Renault-Geely fonctionnera comme un équipementier pour les marques des deux groupes, mais aussi pour d’autres constructeurs tiers. Selon les deux sources, l’intérêt est vif, à la fois hors d’Europe où beaucoup de marchés sont loin de passer au tout électrique, mais aussi sur le continent européen où certains clients n’excluent pas un décalage de l’interdiction de 2035 pour les moteurs thermiques.

Renault, qui publiera jeudi prochain ses résultats 2023, a dit viser pour l’année écoulée une marge opérationnelle dans le haut de sa fourchette de prévision allant de 7% à 8%, contre moins de 6% en 2022. Son objectif pour 2025 est fixé à 8% et pour 2030 à 10%.

Le groupe table aussi sur un free cash-flow opérationnel de l’automobile supérieur ou égal à 2,5 milliards d’euros en 2023.

Malgré l’amélioration de sa performance, Renault souffre toujours de la comparaison avec Stellantis, né de la fusion entre son concurrent français PSA et FCA.

Le groupe aux 14 marques, qui a démenti cette semaine des informations de la presse italienne selon lesquelles la France pousserait à une fusion entre les deux constructeurs, est l’un des plus rentables du secteur. Ses résultats, qui seront publiés le même jour que ceux de Renault, devraient être marqués à nouveau par une marge opérationnelle ajustée à deux chiffres.

(Reportage Gilles Guillaume, édité par Sophie Louet)

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