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Marseille, Strasbourg et Rouen autorisées à laisser les véhicules Crit'Air 3 circuler dans les ZFE : "Une décision malhonnête et politique", dénonce Respire

La qualité de l’air des trois agglomérations s’étant améliorée, elles échappent à l’obligation d’étendre les restrictions de circulation. “Les seuils mesurés sont encore trop peu au-dessus des recommandations de l’OMS”, dénonce l’association qui prédit des “conséquences sanitaires”.

“C’est une décision malhonnête et purement politique”, a fustigé mercredi 20 mars sur franceinfo le président de l’association Respire, Tony Renucci. L’État autorise Marseille, Strasbourg et Rouen à laisser circuler les véhicules Crit’Air 3 dans leurs Zones à faibles émissions (ZFE) au-delà du 1er janvier 2025, a annoncé mardi le ministère de la Transition écologique. Normalement, les trois métropoles devaient poursuivre la mise en place de leurs Zones à faibles émissions (ZFE) en interdisant la circulation des voitures diesel de plus de 14 ans et à essence de plus de 19 ans (Crit’Air 3).

Zones à faibles émissions : “Nos efforts ont payé”, réagit le maire de Rouen, autorisé à laisser circuler les véhicules Crit’Air 3 au-delà de janvier 2025https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/pollution-air/zones-a-faibles-emissions-nos-efforts-ont-paye-reagit-le-maire-de-rouen-autorise-a-laisser-circuler-les-vehicules-crit-air-3-au-dela-de-janvier-2025_6435622.html

Mais Marseille, Strasbourg et Rouen sont passées, pour l’année 2023, en dessous des seuils réglementaires de qualité de l’air, leur permettant d’éviter cette mesure d’extension qui aurait concerné un grand nombre d’automobilistes (21% des voitures en circulation en 2023). “Oui, la qualité de l’air s’améliore, mais elle reste mauvaise et les seuils mesurés sont encore trop peu au-dessus des recommandations de l’OMS”, pointe le président de l’association visant à l’amélioration de la qualité de l’air, qui souligne que la levée de la mesure aura “automatiquement des conséquences sanitaires”. “Je pense qu’on va le payer très cher à long terme”, s’est-il alarmé.

Chaque année, la pollution de l’air est responsable de 40 000 décès prématurés par an, selon Santé Publique France, et elle aggrave certaines pathologies comme l’asthme. “Je pense que la réglementation actuelle sur les Zones à faibles émissions n’est plus adaptée à la réalité sanitaire”, a-t-il déploré. D’ici à la fin de la décennie, les normes de pollution seront d’ailleurs abaissées en Europe pour passer de 40 µg/m3 d’oxyde d’azote à 20 µg/m3.

Il n’y a ni contrôle, ni vidéo-verbalisation, selon Respire

“C’est au gouvernement de trouver les solutions, les mécanismes qui pourraient permettre d’accéder plus facilement à des véhicules moins émetteurs”, a répété Tony Renucci. Pour aider à la transition vers des véhicules moins polluants, le gouvernement avait publié à l’automne 2023 des arrêtés pour faciliter et accélérer la transformation de véhicules anciens en véhicules hybrides. Selon lui, “il aurait fallu accentuer les efforts envers les professionnels et les entreprises pour qu’il y ait une reconversion plus rapide et ensuite alimenter le marché de l’occasion des particuliers”.

Autre point soulevé par le président de l’association Respire : la non mise en œuvre des contrôles et de sanctions. “Il n’y a pas de contrôle, il n’y a pas de vidéo-verbalisation”, a-t-il regretté. “Vous connaissez beaucoup de gens sans Crit’Air 5 et 4 qui ne roulent pas à Paris ?”, a-t-il cinglé. Le ministre de la Transition écologique a précisé mardi que des radars “seraient disponibles au début de l’année 2026” pour les métropoles qui le “souhaiteraient” afin de contrôler les plaques d’immatriculation des véhicules et repérer les voitures polluantes interdites à la circulation.

Le dispositif des zones à faibles émissions (ZFE), instauré par la loi d’orientation des mobilités (LOM) en 2019, prévoit des mesures restrictives pour les voitures polluantes là où la qualité de l’air est trop dégradée. Les restrictions de circulation strictes pour les véhicules polluants, classés Crit’Air 3 et au-delà, ne concerneront que Paris et Lyon au 1er janvier 2025. Les 41 autres métropoles pourront choisir d’autoriser la quasi-totalité des véhicules à circuler, à l’exception de ceux immatriculés avant 1997.

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