Actualité

Actualité à la Une

Environnement

Moteurs thermiques en Europe : cinq questions sur les enjeux de l’accord trouvé ce mardi

moteurs thermiques en europe : cinq questions sur les enjeux de l’accord trouvé ce mardi

Les carburants de synthèse sont défendus par des constructeurs automobiles haut de gamme comme Ferrari ou Porsche.

Après trois semaines de blocage, le Conseil européen a finalement donné son feu vert mardi 28 mars 2023 pour que les nouvelles voitures en 2035 n’émettent pas de carbone. Mais des concessions ont été faites à l’Allemagne.

Après trois semaines de blocage du texte devant acter la fin des ventes de nouvelles voitures à moteur thermique en Europe en 2035 liées à la position de l’Allemagne, le Conseil européen s’est finalement accordé mardi 28 mars 2023 sur un texte.

1 – Que contient le texte finalement voté ?

Le texte voté est similaire à celui qui devait être soumis au vote le 7 mars dernier. En 2035, plus aucune nouvelle voiture ne pourra avoir de moteur thermique émettant des émissions de CO2, ce qui revient à éliminer les voitures essence, diesel ou hybride, et de privilégier les voitures électriques. Les voitures d’occasion aux moteurs thermiques pourront, elles, continuer à circuler.

2 – Pourquoi le blocage de l’Allemagne était-il surprenant ?

Lorsque le ministre allemand des Transports a fait savoir l’opposition de son pays au texte sur la fin des moteurs thermiques, l’accord politique entre le Parlement et les États avait déjà été négocié. La volte-face de Berlin pour préserver des intérêts nationaux sur un texte central pour atteindre la neutralité carbone en 2050 a érodé la confiance mutuelle.

3 – Quelles ont été les concessions faites pour obtenir cet accord ?

Pour emporter l’adhésion de l’Allemagne, la Commission s’est engagée à présenter des propositions pour donner plus d’importance aux carburants de synthèse, produits à partir d’électricité, de CO2 ou encore d’azote bas carbone. Cela voudra dire que les ventes de voitures à moteurs thermiques fonctionnant uniquement aux carburants de synthèse pourront continuer après 2035. Selon Reuters, ces voitures devront intégrer une technologie les empêchant de démarrer après avoir été remplies à l’essence ou au diesel.

4 – Pourquoi ces carburants de synthèse sont-ils controversés ?

Défendus par des constructeurs automobiles haut de gamme comme Ferrari ou Porsche pour poursuivre la commercialisation de leurs modèles, ils sont encore peu développés et difficilement généralisables car trop onéreux à produire. Autre réserve : leur toxicité. « Nous avions établi leur extrême nocivité pour la santé en raison de leurs émissions accrues d’ammoniac et de monoxyde de carbone, et la présence d’oxyde d’azote », a estimé l’eurodéputée les Verts Karima Delli.

5 – La Commission a-t-elle cédé aux injonctions de l’Allemagne ?

Il est encore trop tôt pour mesurer l’ampleur de ces concessions car l’acte délégué sur les carburants de synthèse doit être approuvé par le Parlement et le Conseil. La commission doit le présenter à l’automne 2024 et le Parlement et Conseil auront ensuite deux mois pour faire part de leurs objections.

L’eurodéputé Renew Pascal Canfin a prévenu : « Le Parlement européen se prononcera en temps voulu sur les futures propositions de la Commission sur les e-fuels ». Mais, en balbutiant sur un sujet clé pour la transition énergétique, l’UE a assurément brouillé son unité ainsi que le message envoyé aux citoyens.

TOP STORIES

Top List in the World