Par Antoine Arnoux
Toutes les générations de Porsche 911 ont droit à des séries spéciales, variantes ou dérivés plus ou moins exclusifs, dont la rareté ou la curiosité technique entretiennent le mythe… et alimentent la spéculation. Cette très classique 911 type 991 phase 1, d’apparence tout à fait banale à première vue, est probablement l’une des exécutions les plus confidentielles de la 911 de l’époque. Une GT3 RS déguisée en Carrera 4S, voilà qui interpelle forcément.
Quel mystère cette Porsche 911 type 991 cache-t-elle ?
La genèse reste obscure. Pas de nom officiel renvoyant à la nomenclature Porsche. Ni tarif, ni communiqué sur sa création. On sait simplement que ce duo de “911 fantômes” a été créé à la demande d’un membre de la famille Porsche en 2016, et que le coupé a parcouru environ 46.000 km avant d’être mis en vente. Mais les dessous et caractéristiques sont connus : nous avons bien affaire à une Carrera 4S d’avant restylage (la dernière Carrera atmo, la meilleure ?). Sauf qu’ici, le flat-6 et la transmission ont été empruntés à une GT3 : exit le 3,8 l de 400 ch, place au gros 4 l de la plus radicale des 911 d’alors. La GT3 RS revendiquait 500 ch, culminant à 8.250 trs/mn, et recevait pour la première fois une boite PDK double embrayage. La transmission intégrale de la 4S est en revanche restée en place.
La seule 911 GT3 Cabriolet au monde…
La démarche visait visiblement à en faire une sorte de graal roulant pour porschiste, en réunissant dans une seule auto tout ce que la 911 aurait de plus emblématique. C’est ardu, sans verser dans la compilation façon tarte à la crème… Nous en sommes loin, heureusement, vu la configuration choisie. Seuls indices du bouillonnant flat-6 de la GT3 RS : les deux sorties rondes spécifiques. Dans l’esprit, la réalisation est plutôt conservatrice et discrète. Le vert “Oak green” avec habitacle en cuir brun provenant du catalogue Porsche Exclusive, associé à des jantes Fuchs, était une configuration en vogue sur les 911 type G des années 80.
En parallèle au coupé, un cabriolet Carrera 4S a également subi la même greffe, avec une configuration identique.
Certains ont donc eu l’idée d’une GT3 en tenue “civilisée” avant que Porsche ne propose la version Touring (une GT3 privée de spoiler fixe, principalement). La philosophie de ce Frankenstein porschiste n’a donc rien à voir avec l’éphémère 911 R sortie la même année. Pour mémoire, celle-ci misait sur le jusqu’au-boutisme puriste (habitacle dépouillé, poids contenu à 1.370 kg, flat-6 de GT3 RS et boite manuelle).
Rien à voir, en effet, avec cette troublante “GT3 4S”. Appelons-là ainsi. Plus exceptionnel encore : aux côté du coupé s’est également vendu l’unique cabriolet pourvu d’un moteur de GT3… en tout cas réalisé par Porsche.