Série d'été - Les pires voitures jamais essayées: DS 3 Crossback (4/9)

Un véhicule de luxe « à la française » proposant une « expérience de conduite réinventée ». Tels étaient les mots de la jeune marque DS pour qualifier sa nouvelle production en 2019. Rien que ça ! Cette outrecuidance, c’est la marque de fabrique de DS. Et effectivement, j’ai bien eu une « expérience de conduite ».

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Pire voiture, mode d’emploi
Toute l’année, les journalistes de Caradisiac vous délivrent des avis objectifs, raisonnés et équilibrés sur les qualités et défauts des voitures qu’ils essaient. Mais l’automobile est aussi affaire de passion, et certains petits ou gros défauts transforment parfois le carrosse en citrouille. Dans cette série estivale hebdomadaire, chacun des membres de la rédaction revient sur son pire souvenir d’essai, avec une subjectivité totalement assumée. Et peut-être un soupçon de mauvaise foi, avouons-le.

Selon Marcel Duchamp, spécialise en urinoir, « le grand ennemi de l’art, c’est le bon goût. » Ce design prétentieux serait-donc de l’art ? Généralement j’évite d’émettre un avis personnel en matière de design, laissant le lecteur pour seul juge.

J’évoque les principaux signes distinctifs mais dans le cas de la DS 3 Crossback, ils sont nombreux et ostentatoires (poignées affleurantes, aileron de requin, éclairage LED, chromes à gogo, etc.). Je poursuis mon expérience à bord où je commence à comprendre le concept DS. A savoir pousser la sophistication au maximum quitte à faire l’impasse sur certains éléments de base.

Par exemple, les commandes de vitres électriques sont placées au pied de la console centrale, croyez-moi lorsque l’on est habitué à une voiture « normale », au quotidien c’est pénible. Ce qui est pénible également, c’est le placement beaucoup trop haut des poignées de portes (décalées pour laisser de la place aux aérateurs « design »). Une fois assis, le conducteur doit tirer sur le bac de rangement pour fermer la porte.

La bonne nouvelle, c’est qu’il y en a pour tout le monde. La faible amplitude d’ouverture de la porte arrière oblige le passager à se faxer sur la banquette. Alors imaginez le parcours du combattant pour installer un siège bébé. Est-il besoin de préciser qu’il n’y a pas de place à l’arrière et un coffre très moyen pour la catégorie ? Une fois de plus par soucis d’esthétisme la commande d’ouverture du coffre a été placée juste au-dessus de la plaque d’immatriculation. Mains sales garanties.

Les commandes de vitres placées au centre, les poignées de porte placées trop haut et les éléments de confort accessibles via le piètre écran central. L'intérieur de cette DS 3 est truffé de défauts.

Les commandes de vitres placées au centre, les poignées de porte placées trop haut et les éléments de confort accessibles via le piètre écran central. L’intérieur de cette DS 3 est truffé de défauts.

On continue le tour du propriétaire par l’écran tactile placé au centre d’une planche bord ornée comme un sapin de noël. Ce dernier est lent et vraiment peu performant. Si ce n’était que ça, mais il faut absolument passer par ce dernier pour régler la température et la ventilation. Il y a certes des raccourcis originaux en forme de losanges mais ces derniers fonctionnent correctement une fois sur deux.

Pour « l’expérience de conduite réinventée », la DS 3 Crossback s’appuyait à ses débuts sur un 4 cylindres diesel ou un 3 cylindres essence sous le capot. Dans les deux cas, la conduite n’avait rien de transcendant, surtout pour la version 100 ch essence aussi vorace que fragile.

La marque est allée encore plus loin en proposant une version électrique. La première mouture de la DS3 E-Tense proposait 110 ch (en mode normal), pesait 1 500 kg et offrait une autonomie réelle d’à peine 300 km avec sa batterie de 50 kWh, le tout pour un tarif exorbitant de 46 k€. Vous le sentez le luxe à la française ? Si vous êtes prêts à payer un prix exorbitant pour des performances médiocres et une autonomie limitée, alors cette voiture est faite pour vous.

La DS 3 Crossback est un exemple flagrant de prétention excessive.

La DS 3 Crossback est un exemple flagrant de prétention excessive.

La DS 3 Crossback est un exemple flagrant de prétention excessive. La marque s’est perdue dans une quête de sophistication superficielle, au détriment de la performance et de l’expérience de conduite. Ce constat est encore plus amer avec la DS 9, qualifiée comme le fleuron de l’automobile française. Une berline fabriquée en Chine et équipée de technologies obsolètes. Toutefois, il semble que DS se soit assagie au regard de ses nouvelles productions comme la DS 4 et le DS 7 restylé.

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