Le périphérique de Paris est emprunté chaque jour par 1 million de véhicules.
Dans le monde entier, des villes transforment des autoroutes urbaines pour les rendre à la nature et aux citoyens. Elles reconnaissent unanimement que ces axes de circulation vont à l’encontre des impératifs écologiques actuels. A Paris, après des années de luttes politiques et associatives, les voies sur berges ont été piétonnisées en 2016. Mais notre ville abrite également l’autoroute urbaine la plus fréquentée d’Europe, le boulevard périphérique. C’est aussi la plus nocive et la plus injuste. Face à ce scandale sanitaire, il est urgent d’agir.
De part et d’autre du boulevard périphérique, un demi-million de personnes vivent au quotidien. Imaginez : c’est comme si toute la population de Lyon habitait au bord d’une autoroute empruntée chaque jour par 1 million de véhicules, rejetant un flot de polluants atmosphériques au cœur de la ville. Ces résidents, parmi les plus pauvres de Paris, sont exposés à une pollution atmosphérique et sonore qui tue et rend malade : troubles cardiovasculaires et pulmonaires, cancers, troubles neurologiques, troubles du sommeil… Les enfants sont particulièrement à risque car leur système respiratoire est encore en développement. Le risque d’asthme augmente de 30% chez les gamins qui vivent à moins de 500 mètres d’un grand axe routier. Quel responsable politique pourrait se résoudre à ce sinistre statu quo ?
Ces résultats plus qu’encourageants renforcent ma conviction que les mesures que nous portons sont nécessaires et urgentes. Ils nous incitent à poursuivre notre objectif de transformation du périphérique en boulevard urbain. Ce projet connaîtra une nouvelle étape cet automne, par la création d’une voie dédiée au covoiturage et aux transports en commun leur permettant de se déplacer plus rapidement. Les experts du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement recommandent l’abaissement de la vitesse à 50 km/h pour accompagner la mise en place de cette voie dédiée. Aujourd’hui, 8 véhicules sur 10 circulent sur le périphérique avec une seule personne à bord. Grâce à ces mesures, nous attendons une réduction significative du bruit, infernal, en particulier la nuit, et de la pollution de l’air. Un bilan réalisé par Airparif et Bruitparif permettra de documenter précisément l’effet de ces mesures.
Dans quelques années, il sera possible de traverser le périphérique sur des passages piétons, ou de circuler à vélo comme sur n’importe quel autre boulevard parisien. Ce n’est plus un rêve, c’est un combat que nous devons remporter avec et pour les habitants des quartiers populaires bordant le périphérique. Car il protégera leur santé et améliorera leurs conditions de vie.