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Stellantis: à Rennes, La Janais perd son atelier « outillage »

stellantis: à rennes, la janais perd son atelier « outillage »

Le site de La Janais emploie 1.830 salariés et 227 intérimaires. (Photo d’illustration)

« Rester compétitif face à la concurrence chinoise » : dans des interviews récemment données aux Échos et à RTL, le patron de Stellantis, Carlos Tavares, explique qu’il n’y a pas de mesure tabou, y compris dans les fermetures d’usine. À Rennes, le site de La Janais subit déjà les effets de la quête de compétitivité du constructeur. La fermeture de l’atelier « outillage », annoncée en juin, sera finalisée cet automne.

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Sur les 82 salariés qui composent cette unité de conception et de mise au point des outils d’emboutissage, vraisemblablement délocalisée en Asie, le nombre de départs attendus cet automne pourrait s’élever à une  petite trentaine dans le cadre d’un plan de départ volontaire.

Les autres salariés, auxquels s’ajoutent les intérimaires, sont en passe d’être reclassés vers d’autres ateliers, dont celui de l’injection plastique (pare-chocs, bouclier…).

« À ce jour, 80% des salariés ont une visibilité sur ce qui les attend. L’atelier d’injection plastique, qui n’existait pas à La Janais, a été équipé d’un outillage récupéré chez Fiat. On remplace un savoir-faire par une nouvelle activité qui pourra en revanche avoir un impact réel sur les sous-traitants, tels OPmobility (ex-Plastic Omnium) à Guichen et sur l’équilibre territorial en matière d’emplois automobiles » craint Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE Stellantis Rennes La Janais.

Le syndicat pointe également le non-sens écologique de produire des tonnes d’outils en Asie pour équiper des lignes de production en Europe.

Qualifié de « décroissance progressive de l’activité » par Stellantis, joint par La Tribune, « ce projet stratégique s’impose au groupe dans un contexte hyper concurrentiel. Nos ateliers de conception des outils d’emboutissage ne sont plus en mesure de rivaliser avec la concurrence externe en termes de coûts » répond un porte-parole du constructeur. Stellantis dit vouloir faciliter l’accompagnement des équipes vers de nouveaux métiers.

«Â La montée en puissance du nouvel atelier d’injection plastique permettra un grand nombre de reconversions, et préservera des compétences précieuses » ajoute le groupe.

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 Quel avenir pour l’usine rennaise ?

De façon générale, c’est l’évolution au marché de Stellantis que les syndicats ne voient pas d’un bon œil. À plus long terme, ils s’inquiètent du devenir de la plateforme rennaise et de son orientation mono-produit. Avec à la clé, une baisse du nombre d’intérimaires.

« La production du SUV CR3, le successeur électrique et multi-énergies du C5 Aircross, actuellement présenté au Mondial de l’automobile 2024 à Paris, démarrera en mai ou juin 2025 pour une commercialisation à l’automne. L’usine a donc une visibilité sur cinq ans jusqu’en 2030, mais ce n’est pas suffisant. La Janais a toujours fabriqué deux véhicules en même temps (Peugeot 5008 et C5 Aircross). Si en 2028, Stellantis n’annonce pas de nouveau produit, l’usine pourrait être menacée par la logique actuelle de fermeture de sites » alerte Laurent Valy.

Alors que la Métropole de Rennes s’était insurgée en juin face au « mauvais signal » donné par la fermeture de l’atelier « outillage », le site de La Janais, qui emploie 1.830 salariés et 227 intérimaires reste un enjeu majeur pour le territoire en termes d’avenir industriel et de filière automobile (métallurgie, sous-traitance…).

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