Ne vous laissez pas avoir par son allure d’athlète. L’Enyaq Coupé RS reste avant tout une Skoda, pratique, facile à vivre, et plutôt endurante, même dans cette version prétendument sportive.
Oui, ce gros bébé jaune (ou vert, ça dépend) flashy, reposant sur d’énormes jantes de 21 pouces et à la ligne de coupé, c’est bien une Skoda. Certains même y voient un petit Urus, en moins excentrique. Il faut dire que notre Enyaq iV Coupé RS affiche un certain charisme. Alors oui, c’est gros. Mais pas mal dessiné, et plutôt équilibré. Dans sa variante classique, dénuée des petites coquetteries de la « sportive » RS, et dans une couleur moins criarde, on se retourne beaucoup moins sur lui. Pourtant, même dans cette version plus différenciante, il ne renie pas, ses vertus familiales. Son pavillon fuyant vers l’arrière et sa poupe plus fine ne rogne que très peu sur l’espace intérieur. L’accès au deuxième rang est à peine moins aisé et le coffre n’affiche que 15 dm3 de moins en volume de chargement (570 litres). Il reste donc un modèle spacieux, avec suffisamment de place à l’arrière pour deux adultes (le troisième voyagera dans de moins bonnes conditions) et l’espace dégagé par les ouvrants permets de charger bébé dans son siège avec une aisance remarquable. Et si les bagages de toute la famille trouveront place dans la soute, l’accès perché en hauteur demandera un peu d’exercice. Voilà pour les aspects pratiques, renforcés par les solutions Simply Clever chères à Skoda. Facile à vivre au quotidien et accueillant, l’Enyaq surprend également par la qualité de sa présentation, a fortiori dans cette version RS. La planche de bord tapissée d’Alcantara et les surpiqures fluo font leur petit effet. En face, un Volkswagen ID.5 GTX ne flatte pas autant la rétine. L’Enyaq se paye également le luxe d’un écran central de 13 pouces, quand celui de l’allemand plafonne à 10. La qualité de finition qui ferait presque hésiter avec un Audi Q4 e-tron, nettement plus cher et partageant strictement la même fiche technique. En revanche, l’ergonomie du système multimédia, et l’interface de commande climatisation, continuent d’agacer même après plusieurs jours d’utilisation. Preuve qu’il faut totalement revoir cette ergonomie farfelue (un peu moins qu’à bord d’un ID.4, encore une fois).
Le sans faute, pour cette Enyaq RS ? Pour ce qui est des aspects de vie, c’est assurément le meilleur choix du groupe. Certes, cette déclinaison n’est clairement pas la plus adaptée pour qui souhaite optimiser les longs parcours. Dans la gamme de l’Enyaq, le plus endurant reste la variante Coupé, qui profite d’un aérodynamisme favorable. Sa version 80 promet 559 km (à condition d’éviter les jantes de 21 pouces et le toit panoramique). En fonction de l’équipement, notre RS plafonne à 523 km (la batterie est également différente, même si elle affiche la même capacité nette de 77 kWh). Dans les faits, une telle endurance n’est envisageable que sur des cycles urbains. Lors de notre essai, l’Enyaq Coupé RS n’a eu aucun mal à tenir ses promesses au cœur de la cité avec une consommation moyenne située juste au-dessus des 17 kWh/100 km. Mais ce n’est pas sur ce territoire qu’il est le plus à l’aise. Le tchèque est un beau bébé de 4,65 m (7 cm de plus que l’ID.5), plutôt large et repose sur de généreuses jantes de minimum. 20 pouces facile à égratigner.
Doté de la dernière mise à jour proposée par le groupe VW, l’Enyaq promet des consommations optimisées, notamment sur autoroute. Lors de notre liaison, il n’a jamais dépassé les 23 kWh/100 km. Une valeur plutôt honorable au vu de la puissance et de la masse du véhicule. Cette valeur nous a surtout permis d’envisager un tronçon de près de 350 km sans trop se faire suer. Une belle performance (à noter que notre modèle d’essai était doté de la pompe à chaleur). La recharge est quant à elle plus quelconque. Cette même mise à jour avait permis d’augmenter la puissance de charge maximale à 135 kW, mais sans réellement raccourcir le temps de charge (10 à 80 %), pour laquelle il faut compter 35 minutes tout de même. Enfin, la dernière partie de notre essai s’est déroulé sur les routes secondaires et les nationales, en évitant finalement les évolutions en ville. Les températures moins clémentes lors de cette portion n’ont pas révélé le résultat espéré, avec un solide 19 kWh/100 km, et une autonomie qui peine à dépasser les 400 km.
Reste que la concurrence ne fait finalement pas beaucoup mieux, plaçant le Skoda Enyaq, même dans cette version Coupé RS, parmi les meilleurs. C’est d’autant plus le cas qu’il offre une meilleure synthèse que le Volkswagen ID.5 GTX, moins valorisant et un peu moins pratique, et présente un meilleur rapport prix-prestation que l’Audi Q4 e-tron. L’accastillage de la version RS flatte davantage l’égo, sa sportivité étant somme toute limitée. Par ailleurs, la déclinaison 80X affiche des relances presque aussi musclées avec ses 265 ch. Un meilleur compromis pour celui qui s’est placé d’emblée comme une valeur sûre du segment.
Notre verdict
La surconsommation que l’on pouvait craindre de la part de cette version RS n’est finalement pas énorme, et le Skoda Enyaq Coupé offre une autonomie convaincante au quotidien. Il ne sera sûrement pas le plus rapide à charger, mais les prestations sont à la hauteur. Performances solides, comportement routier équilibré et habitacle vaste et très bien présenté. Le tchèque coche presque toutes les cases pour un SUV électrique.
Les points forts
- Autonomie rassurante
- Espace à bord
- Présentation et finition
Les points faibles
- Temps de recharge quelconques
- Reprises moins éclatantes
- Inertie due à la masse