Porsche a 75 ans. Une légende qui tient encore autour de trois chiffres, synonymes d’excellence sportive et de sérieux germanique. Une mémoire, comme un mythe roulant, qui hante aujourd’hui des engins qui ne verront un circuit, mais entretiennent le culte.
Ferdinand Porsche est HPI. Enfin « brillant », quand il voit le jour en 1875, car l’acronyme n’a pas encore été inventé. Son truc, c’est la bricole, fasciné par les joyeusetés de la révolution industrielle et sa promesse de modernité éclairante – l’électricité en est à ses balbutiements – et par tout ce qui bouge plus rapidement que les engins à vapeur ou à chevaux, les vrais.
356, premier de cordée
Il verra bien le premier modèle portant son nom, mais la paternité ne lui reviendra pas. Les années vert-de-gris, la voiture du peuple voulue par le dictateur en herbe avant les abominations qu’il soutient, ont signé sa fin.
911, indéboulonnable
Tant mieux, car la silhouette va nous accompagner longtemps ! Encore aujourd’hui, 60 ans après – un autre anniversaire, l’indigestion d’apfelstrudel guette. Un mythe bâtit sur un seul modèle, qui a certes pris des chevaux et du poids, se réinvente et ne veut pas bouger. Les 914, 924, 944, 968 et autres 928 ont bien essayé, ça n’a jamais marché. Ou presque.
Le Boxster tire son épingle du jeu, mais pas la marque de la crise financière qui la gagne. Le sauveur arrive avec le siècle, le Porsche Cayenne. Antithèse à ce que la marque a toujours défendu, mais indispensable pour sa pérennité. Le SUV cartonne, permet de rembourser les dettes, s’autorise même le diesel et ça passe. Les tenants du culte se rassurent avec les succès au Mans (19) ou ailleurs, et les séries bodybuildées de la 911. Le service financiers de la marque est aux anges, Porsche n’a jamais vendu autant de voitures que l’année dernière (310 000). De quoi s’offrir de belles bougies.