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Avec sa Twingo revisitée, Renault veut «démocratiser» l’électrique et annonce une voiture à moins de 20 000 euros

avec sa twingo revisitée, renault veut «démocratiser» l’électrique et annonce une voiture à moins de 20 000 euros

Luca de Meo, directeur général du Groupe Renault, dévoile la nouvelle Twingo, à Paris, ce mercredi 15 novembre 2023.

Après la nouvelle Renault 5, voici la Twingo électrique. Et une promesse au-delà de la nostalgie : une voiture électrique à moins de 20 000 euros. Ce mercredi 15 novembre, dans le cadre d’une journée dédiée à ces derniers et alors que sa filiale électrique Ampere lancée en novembre entrera en Bourse, la marque automobile française promet des prix diminués aux clients du losange et plus de profits aux investisseurs.

«Ce qu’on veut, c’est démocratiser les véhicules électriques en Europe», a indiqué le directeur financier de Renault, Thierry Piéton. «On va réduire nos coûts de façon importante pour réduire les prix, tout en améliorant la marge». Si les ventes de voitures électriques ont explosé, la facture reste encore salée à l’achat pour la plupart des modèles, à l’image de la populaire Tesla Model 3 se vendant autour de 43 000 euros, sans compter le bonus écologique de 5 000 à 7 000 euros.

Mais de plus en plus de boîtes tentent de jouer la concurrence. Comme l’entreprise asiatique BYD qui a annoncé un modèle à moins de 30 000 euros ou surtout Citroën dont la future ë-C3, assemblée en Slovaquie, est promise à moins de 25 000 euros, voire à 20 000 euros dans une version simplifiée, pouvant faire tomber le prix à 13 000 euros une fois le bonus déduit.

La Renault 5 électrique, assemblée dans le nord de la France et qui doit être mise sur le marché en 2024 à moins de 25 000 euros, avait été la première à rejoindre la course des véhicules meilleur marché de la marque française. La Twingo, encore plus compacte et urbaine, fabriquée en Europe (mais pas en France) et vendue moins de 20 000 euros, sera, elle, lancée après 2025, sous le nom de code «Legend». Au total, Ampere proposera sept modèles électriques d’ici 2031: les Mégane, Scenic, R5 et R4 (en 2025), cette petite «Legend», et deux autres modèles. Le prix de vente des modèles de segment moyen, comme les Mégane et Scenic, sera à parité avec les véhicules thermiques d’ici à 2027-2028 «tout en préservant les marges», a souligné Renault.

Lustrage de jantes

Avec une valorisation estimée entre 8 et 10 milliards d’euros (autant que le Renault Group actuellement), Ampere prépare ainsi son entrée en Bourse pour le printemps 2024. A la Bourse, les constructeurs automobiles historiques font en effet pâle figure face à leurs nouveaux concurrents électriques.

Au cours de sa journée dédiée aux investisseurs, Renault n’a pas hésité à lustrer ses jantes pour convaincre du sérieux d’Ampere, nommée ainsi en hommage à l’inventeur français de la mesure de l’intensité du courant. «Ampere, c’est aujourd’hui le projet le plus ambitieux, solide, holistique, en réponse aux défis qui nous viennent de l’est et de l’ouest», a souligné le patron du groupe Luca de Meo lors d’une conférence de presse.

Ampere rassemble plus de 11 000 collaborateurs, dont un tiers d’ingénieurs, qui conçoivent, développent, fabriquent et commercialisent des véhicules sous la marque Renault. «C’est aussi une manière de réinventer la marque Renault et d’en faire une marque complètement électrique en 2030 […]. C’est un peu comme dans l’armée, tu envoies des voltigeurs 5 kilomètres à l’avant», a fait valoir Luca de Meo. L’entrée en Bourse doit dégager de l’argent frais pour accélérer le virage électrique de Renault, et «donner plus rapidement des dividendes aux actionnaires et au groupe», a insisté Luca de Meo.

Projection ambitieuse

Ampere prévoit de vendre environ 300 000 véhicules en 2025 et un million en 2031, soit la moitié de ce que Renault a écoulé dans le monde en 2022. La filiale vise un chiffre d’affaires ambitieux de 10 milliards d’euros dès 2025, contre 46 milliards pour le groupe Renault en 2022, et un taux de croissance annuel de plus de 30 % entre 2023 et 2031.

Alors que plusieurs lancements en Bourse ont beaucoup déçu cet automne, Renault se réserve toutefois le droit de ne pas introduire Ampere sur les marchés si sa valeur potentielle n’est pas satisfaisante en 2024, ont prévenu ses dirigeants ce mercredi. Renault pourrait aussi financer ce projet «tranquillement avec [ses] ressources», a souligné Luca de Meo. «On n’est pas fous, on ne va pas balancer une partie de l’entreprise pour rien», a-t-il lancé.

Nissan et Mitsubishi, ses partenaires japonais au sein de l’Alliance, reformée sur de nouvelles bases cette année, ont annoncé qu’ils investiraient à hauteur de 800 millions d’euros au total dans Ampere. Pour dégager des fonds, la marque au losange pourrait également vendre prochainement sa participation de 28,4 % dans Nissan, a déclaré Luca de Meo à Bloomberg mercredi. Au-delà de la séduction des investisseurs, la nouvelle tombe à pic au moment où nombre de voitures assemblées en Chine, de meilleur rapport qualité-prix, ne seront plus éligibles au bonus écologique en 2024.

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