La Citroën C5 X se nommera en Chine : Dongfeng Citroën Versailles C5 X. Sur ses lointaines terres natales, elle évoquera le comble du luxe à la française. Difficile à comprendre vu de chez nous où Citroën incarne, au contraire, l'entrée de gamme du groupe Stellantis.
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En France, la Citroën C5 X a mis l’accent sur une teinte grise. En Chine, son alter-ego, la Dongfeng Citroën C5 X Versailles montre qu’elle a du sang bleu dans ses veines.
Zhou ao / Autohome.com.cn
Dévoilée mondialement le 12 avril 2021, la Citroën C5 X, la grande berline qui prend la relève de la C5, adopte une appellation particulière en Chine, pays où elle sera fabriquée et pour lequel elle a été principalement conçue.
C5 X : la berline du roi soleil ?
Notez la mise en scène mariant un décor en trompe-l’œil imitant la pierre de taille classique à des fresques street-art contemporaine. La C5 X sait mélanger les genres.
À Shanghai, la présentation du nouveau fleuron de la gamme au double chevron a pris une tournure toute particulière. En effet, si en Europe, l’auto se nomme Citroën C5 X, avec un X inattendu se référant à la fois à sa silhouette de crossover mais aussi à ses ainées les Citroën CX et Citroën XM, dans l’empire du milieu, cette grande berline atypique se nomme Dongfeng Citroën Versailles C5 X. Rien de moins ! Rappelons que Dongfeng est le constructeur local avec lequel Citroën s’est
associé – ce partenariat industriel est obligatoire en Chine – pour produire ses modèles dans l’empire du milieu.
Photographiée ici à Shanghai, la Dongfeng Citroën Versailles C5 X veut-elle donner l’impression qu’elle est garée dans un quartier chic de Paris ?
C’est pas Versailles ici !
Évidemment, en France, ce nom est bien trop pompeux et surtout, il va totalement à l’encontre du positionnement de Citroën qui, dans la galaxie Stellantis, couvre le bas du spectre. Pire encore, cela marcherait sur les plates-bandes de la marque premium DS, laquelle n’hésite pas à s’appuyer sur un autre palais royal, celui du Louvre. Des querelles de clocher qui n’ont pas lieu d’être en Chine où les marques Citroën et DS sont nettement plus indépendantes que chez nous.
Singulier museau pour une berline familiale anticonformiste.
En outre, en France, l’appellation Versailles a déjà été employée dans l’univers automobile. C’était sur la Simca éponyme présentée en 1954 au salon de Paris et qui fut produite dans l’usine de Poissy (78).
Simca Vedette Versailles.
Donc pour un symbole de modernité, “Versailles” ce n’est vraiment pas la panacée. Dessinée aux États-Unis dans le centre de style Ford de Dearborn (Michigan), la Simca Vedette Versailles mettait au format européen les codes du style américain. Elle était animée par un moteur V8, à côté duquel, avec ses frêles moteurs à trois et quatre cylindres, la C5 X ferait pâle figure.
Enfin, notez pour l’anecdote, un autre parallèle entre les Simca américano-françaises, les Citroën chinoises, et les lieux de pouvoirs tricolores, celui entre la Simca Aronde Elysée et la Citroën C-Elysée.
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Photos: Zhou ao / Autohome.com.cn