Voici, enfin, l’heure tant attendue : celle où je prends livraison de ma nouvelle A8. Bon, nouvelle, cela ne saute pas aux yeux. Certes, les optiques avant et arrière ont été redessinées, mais les designers ont eu la main très légère. Ce que je remarque surtout, c’est la nouvelle calandre, entièrement chromée. De quoi donner à cette Audi un prestige visuel presque aussi important que celui de ses deux principales rivales, les BMW Série 7 et Mercedes Classe S. Mais si je n’ai pas opté pour l’une de ces deux dernières, pourtant plus valorisantes dans la rue, c’est parce que l’A8 affiche des lignes bien plus discrètes. Pour le quidam moyen, difficile de la distinguer d’une A6, voire d’une A4. En ces temps où les signes extérieurs de richesse sont largement pointés du doigt, voilà un ‘’effacement’’ qui me convient parfaitement.
Loin des exubérances de ses rivales estampillées BMW ou Mercedes, la présentation intérieure de la nouvelle A8 se veut des plus classiques. Le geek qui sommeille en moi est ravi de constater que les écrans haute-définition ont conquis la planche de bord, jusqu’aux commandes de climatisation. Les surfaces tactiles sont recouvertes d’un verre à retour haptique, c’est-à-dire qu’une légère vibration est émise lorsque l’on presse une commande. Une fonction parfaitement inutile et donc rigoureusement indispensable. Autre point fort de ces équipements, l’entrée d’une adresse dans le système de navigation peut se faire simplement en écrivant celle-ci sur l’écran inférieur de la planche de bord. Rien de tout cela n’évolue toutefois vraiment par rapport au précédent opus. Au final, ce qui me séduit le plus, c’est la progression de la qualité de présentation. Il faut le reconnaitre, la précédente version présentait, par endroit, des matériaux indignes des tarifs pratiqués par Audi. C’en est désormais terminé puisque le mobilier de bord est largement habillé de laque piano noir et de boiseries en frêne. C’est nettement plus chic que le ‘’plastoc’’ façon aluminium que j’avais pu observer dans un modèle pre-restylage.
Naturellement, c’est aux places arrière que je passerai le plus clair de mon temps. La vie d’un grand patron nécessite d’être constamment disponible, que ce soit par téléphone ou par e-mail. Dommage que, pour recharger le premier, le seul chargeur à induction disponible se trouve à l’avant. Pas très pratique. Heureusement, il est possible d’opter, contre 190 €, pour une prise 230V située dans le prolongement de la console centrale. Elle pourra également servir à recharger la batterie de mon PC portable.
Après ce repos salvateur, il est temps de congédier Etienne… et de prendre moi-même le volant de mon A8. Grâce aux multiples réglages électriques du volant et de la colonne de direction, je trouve sans problème la position de conduite idéale. Et je m’empresse de l’enregistrer dans la mémoire de l’auto. Celle-ci est également capable de conserver mes réglages favoris de climatisation et de radio. D’une simple pression sur un bouton, je lance la mécanique. J’ai beau tendre l’oreille : aucun bruit ne me parvient. Logique puisque, comme toutes les hybrides rechargeables, l’A8 TFSIe démarre en mode électrique. De toutes façons, je me rendrai compte, au fil des kilomètres, que la mécanique se fait des plus discrètes. Merci l’insonorisation soignée. Le seul moyen d’entendre le râle du six cylindres 3.0 turbocompressé est de malmener la voiture, notamment en forçant les rétrogradages grâce aux palettes, idéalement situées derrière le volant. A ce rythme, la consommation de ce monstre de puissance s’envole, les 462 ch réclamant alors aisément plus de 15 l/100 km. Et même si la suspension pneumatique fait ce qu’elle peut pour atténuer le roulis en cas de conduite sportive, ce dernier est bien présent. Logique pour une berline de 2 400 kg. Après cette interlude fort peu récréatif, je reprends le rythme qui sied à cette limousine. Je découvre alors un niveau de douceur de conduite rarement atteint par une voiture. Cette A8 semble survoler le bitume et même les épingles à cheveux sont absorbées sans qu’elle ne prenne de gîte. Impressionnant ! Ce qui l’est également, c’est qu’ainsi, la consommation en mode hybride flirte avec les 7 l/100 km. Rappelons-le, mon A8 mesure 5,17 m, pèse 2,4 tonnes à vide et développe 462 ch. Pour mes trajets entre ma banlieue chic et le siège de ma société, je pourrais même me contenter du mode 100 % électrique, opérationnel durant une quarantaine de kilomètres.