L'essai de l'Audi Q8 en cinq points !
Pour ceux qui trouvent le Q7 déjà très imposant, l’arrivée du Q8 doit être effrayante. Pourtant, le nouveau SUV d’Audi, s’il est bien là pour chapeauter la gamme, n’est pas tout à fait le plus grand de la gamme. Il se place simplement tout au dessus des Q2, Q3, Q5 et Q7 pour son positionnement clairement haut de gamme.
Mais alors que vaut ce nouveau concurrent des BMW X6 et Mercedes GLE Coupé sur le segment des gros SUV Coupé ? Nous avons pris le volant de l’Audi Q8 50 TDI sur les routes de Haute-Savoie, dans la région de Megève.
Discret ? Pour quoi faire ?
Côté dessin, on aime, ou on n’aime pas. Mais avec des éléments stylistiques aussi forts que cette calandre Single Frame dont on se demande quand Audi va arrêter de la faire grandir, difficile de faire dans la demi-mesure. C’est la nouvelle identité stylistique de la famille Q des SUV d’Ingolstadt, il va falloir s’y faire. On peut d’ailleurs choisir le “masque” qui l’entoure au choix en gris, en noir ou couleur carrosserie, sans frais supplémentaires.
Notre modèle d’essai dispose de la finition S-Line, reconnaissable à ses quelques badges autour de la carrosserie. La couleur Orange Dragon, peinture métallisée en option à 1240 €, pas des plus discrète, sied parfaitement bien à ce gros bébé, tout comme les jantes Audi Sport de 22 pouces en aluminium coulé, à 3840 € en option. Si les feux LED sont de série à l’avant et à l’arrière, pour passer en Matrix LED, il faudra quand même débourser 2000 € de plus. Quand au pack esthétique noir, qui fait passer tous les chromes en noir et donnent un air encore plus dramatique au Q8, il vous en coûtera 800 €. Le Q8 ne fait pas exception à la tradition des options, nombreuses et coûteuses, d’Audi !
En haut de la gamme
La place, il y en a à bord, et l’on est toujours aussi confortablement assis pour enchaîner les kilomètres dans des sièges qui se règles au micropoil. La position haute est la seule chose qui diffère par rapport aux dernières grosses berlines de la marque aux Anneaux.
Et puis il y a un peu de praticité aussi, à l’image de cette banquette arrière fractionnable en 40/20/40 qui coulisse sur une dizaine de centimètres. Pratique pour agrandir au choix le volume du coffre ou l’espace aux jambes. Un coffre qui offre par ailleurs de 605 à 1755 litres de chargement, en deçà du frère Q7, mais meilleur que sur un X6 ou un Maserati Levante, tous les deux à 580 litres.
Agile… pour un gros SUV
Tout déplacement se fait dans un confort de berline de luxe, impression notamment appuyée par la position de conduite parfaite. Quand à l’impression de dominer la circulation (pour ne pas dire “se sentir supérieur”), elle devrait plaire à la clientèle de ce genre de gros SUV.
Si les quatre roues directrices apportent de l’agilité à ce mastodonte, en revanche le moteur et la boîte nous réservent quelques mauvaises surprises, notamment en relance. Et le poids ne peut pas être à l’origine de tous les maux, il s’agit ici vraiment d’un gros trou dans l’accélération, notamment en mode Confort. Ce qui peut par ailleurs être partiellement gommé en mode Sport. Mais la boîte Tiptronic 8 n’y est peut être pas complètement pour rien. Et puis avec plus de deux tonnes sur la balance, il ne faut pas s’attendre non plus à des miracles, les mouvements de caisse restent quand même importants. Prenez un rond-point un peu rapidement, et vous allez quand même le sentir passer. Enfin ceci dit, proportionnellement à son gabarit, le Q8 reste quand même très très sain. Ce qu’il préfère, c’est une conduite coulée, et vous emmener loin. En voyage. Les heures à son volant ne se sentent pas passer. Vivement l’autoroute !
Conclusion
Le nouvel Audi Q8 est pétri de qualités, inhérentes évidemment aux Audi haut de gamme, la qualité perçue exceptionnelle, le confort de roulement de limousine, la technologie de pointe, la présentation à la pointe de la tendance… Des qualités qui auraient tendance à pardonner les défauts que ce Q8 ne peut pas non plus cacher, que ce soit son gabarit qui le pousse de fait davantage hors des centres-villes, et un dynamisme limité à cause d’un poids qu’il est bien difficile d’oublier. Et puis il y a la facture qui va vite faire le tri parmi ceux qui se verraient quand même bien mettre leur VTT dans le coffre pour aller se balader dans les bois : comptez 78’300 € minimum pour ce Q8 50 TDI, seule version actuellement au catalogue. Et ça grimpe vite en fonction des finitions : 85’200 € en S-Line (notre version d’essai), 89’200 € en Avus, et 100’800 € en Avus Extended. À motorisation et finition à peu près équivalents, avec toujours un petit avantage pour le dernier arrivé, c’est quand même plus ou moins 10’000 € de plus que la concurrence.
- Motorisation: V6 2967 cm3 / diesel turbo / micro-hybridation
- Puissance: 286 ch de 3500 à 4000 tr/min
- Couple maximum: 600 Nm de 2250 à 3250 tr/min
- Transmission: Automatique à 8 rapports, Tiptronic
- Type de transmission: Transmission intégrale quattro
- Volume de coffre: De 605 à 1755 litres
- 0-100 km/h: 6,3 secondes
- Vitesse maximum: 232 km/h
- Economie de carburant: Urbain : 7,3 l/100 km – Extra-urbain : 6,5 l/100 km – Mixte : 6,8 l/100 km
- Émissions: 178 g/km de CO2
- Longueur: 4,99 mètres
- Largeur: 2 mètres
- Hauteur: 1,71 mètre
- Poids: 2145 kilos à vide
- Places: 5 places
- Prix de base: 78’300 €
- Prix de la version testée: 85’200 € (finition S-Line)
- En vente: 20 septembre 2018