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Essai Peugeot 408 (2022) : Simple effet de style ?

Malgré un positionnement un peu difficile à comprendre, la Peugeot 408 est très convaincante !

    essai peugeot 408 (2022) : simple effet de style ?

    On pensait avoir déjà tout vu. Le break surélevé. Le SUV rabaissé. La berline coupé. Le coupé 5 portes… Oui mais en mélangeant une fois de plus le jeu de cartes des segmentations automobiles, certains se sont rendus compte que la berline coupé surélevée n’avait jamais été vue. C’est désormais chose faite avec la Peugeot 408, ouf !

    Et si Peugeot fait le choix de se lancer sur cette nouvelle niche, c’est bel et bien que cette nouvelle 408 risque de faire un carton tant la voiture est attendue. Pour preuve : 25 % des voitures vendues au Mondial de Paris 2022 sur le stand de la firme de Sochaux auraient été des Peugeot 408 !

    Après avoir pu la découvrir dès juin dernier, en amont de sa présentation officielle, l’heure est venue de prendre en main cette nouvelle venue sur les routes de Barcelone et de sa région. Un premier contact au volant de la version la plus puissante et la plus chère du catalogue, la 408 hybride rechargeable de 225 chevaux, en finition GT.

    Essai Peugeot 408 (2022)

    Pas si SUV que ça

    Même si nous avions pu faire le tour en détail (et en vidéo) de la Peugeot 408 il y a quelques mois, il nous tardait de la voir enfin hors d’un studio, à la lumière naturelle. Et la première chose qui nous a surpris, c’est qu’elle ne nous a pas parue si surélevée que ça. L’effet SUV est évidemment accentué par des passages de roues gigantesques en plastique apparent. Pour autant, elle penche clairement plus du côté de la berline coupé que du SUV, avec sa ligne de toit fastback qui se prolonge jusqu’à la poupe. Et puis elle ne fait que 4 cm de plus en hauteur qu’une 308.

    Essai Peugeot 408 (2022)

    Pour le reste, la 408 est toujours aussi agressive, musclée, taillée à la serpe. Attention, car ce n’est pas un petit gabarit : elle mesure 4,69 mètres de long, soit plus qu’un 5008 ! C’est également une dizaine de centimètres plus longs que deux modèles qui pourraient s’y apparenter : le Renault Arkana de 4,57 mètres de long, et le Citroën C4 X de 4,60 m.

    Si l’ensemble des modèles qui étaient à disposition pour notre essai étaient chaussés en 20 pouces, avec les jantes asymétriques qui donnent un effet saisissant lorsque la voiture roule, d’autres véhicules optaient pour des jantes de 19 pouces au design plus simple. Mais qui ne dénaturent pas le côté sportif du véhicule.

    Essai Peugeot 408 (2022)

    Un coffre à volume (très) variable

    À l’intérieur de cette 408, ceux qui viendraient de la toute dernière 308 ne seront pas dépaysés. On retrouve en effet l’ensemble de la présentation de la compacte, avec l’écran central de 10 pouces et ici les “i-Toggles”, nom marketo-barbare pour designer les touches numériques et configurables qui se trouvent juste en dessous.

    Essai Peugeot 408 (2022)

    Quelques boutons physiques demeurent, comme la molette du volume, une touche de raccourci bien pratique vers les réglages du véhicules et notamment des aides à la conduite, le dégivrage ou encore le warning.

    On passe aux places arrière et les grandes portières permettent un accès facile, tandis qu’une fois installé sur la banquette, la place aux jambes s’avère très bonne. Au-dessus de la tête aussi. En revanche le tunnel central n’aide pas à trouver une bonne position au centre, qui servira surtout de place de dépannage.

    Essai Peugeot 408 (2022) Essai Peugeot 408 (2022)

    Quant au coffre, s’il annonce un beau volume allant jusqu’à 536 litres, il en perd une partie non négligeable lorsque la voiture est hybride, la batterie se trouvant sous le plancher de coffre. Dès lors, la 408 n’offre plus que 471 litres. Ah ! Et avec l’excellente sono Focal de 690W et le subwoofer qui a la bonne idée de se loger dans le coffre, on perd encore une petite vingtaine de litres soit 454 litres. Donc au moment du choix, sachez que l’électrification et le bon son vous feront perdre 82 litres. À vous de déterminer vos priorités !

    Essai Peugeot 408 (2022) Essai Peugeot 408 (2022)

    Sur la route

    Nos premiers tours de roues se font derrière une autre Peugeot 408. Et cette Lionne qui nous précède nous fait en réalité plutôt penser à un Taureau. Cette métaphore fait effectivement référence à Lamborghini, plutôt incongru lors d’un essai de Peugeot, mais il y a vraiment des airs de Lamborghini Urus. Les amoureux de l’art cunéiforme transalpin apprécieront.

    Essai Peugeot 408 (2022)

    Sauf qu’il faut bien revenir à la réalité, pas de V8 et encore moins 650 chevaux sous le capot. Il faudra se “contenter” ici d’une motorisation déjà éprouvée chez Peugeot, et plus largement au sein du groupe Stellantis, à savoir l’hybride rechargeable de 225 chevaux. Il se compose d’un 4 cylindres PureTech de 180 chevaux, et d’un moteur électrique de 81 kW, le tout étant envoyé aux roues via la boîte automatique EAT8.

    Si sur le papier Peugeot annonce jusqu’à 64 km d’autonomie en tout électrique, notre voiture affiche elle 38 km d’autonomie, pourtant rechargée à 100 %. Par défaut la voiture se met en mode Hybride et l’on démarre donc sur l’électrique. Tout en douceur. Aussi bien pour le silence de roulement que pour les premiers dos d’âne, pas cassants avec nos jantes de 19 pouces. Et puis le confort des sièges se ressent aussi immédiatement. L’assise comme le dossier se montrent particulièrement moelleux sans être mous : on sent immédiatement qu’on peut voyager loin dans un très bon confort dans cette 408.

    Essai Peugeot 408 (2022)

    En sortie de ville, le rythme s’accélère et on file vers l’autoroute : le mode hybride lance alors le moteur thermique de manière presque imperceptible. Même si le mode tout électrique est capable de grimper jusqu’à 135 km/h, au prix d’une autonomie qui se réduit à peau de chagrin. L’insertion sur la quatre voies espagnole limitée à 120 km/h se fait avec aisance, les 225 chevaux de la 408 sont volontaires si on ne les brusque pas. Y aller en douceur. Parce qu’une sortie de péage bien appuyée et le 4 cylindres se met à hurler, tandis que l’on sent vraiment le poids de la voiture.

    Une masse que l’on sent également sur les petites routes, même si le châssis de la 408 se montre toujours très équilibré, et que la hauteur de caisse n’accentue pas vraiment le peu de sensation de roulis. Il faut dire que la 408 se dote de la plateforme modulaire EMP2 qui sous-tend déjà une bonne partie de la gamme et dont les qualités ne sont plus à démontrer.

    Essai Peugeot 408 (2022)

    On notera cependant peut-être un temps de latence entre l’appui sur la pédale et l’accélération légèrement réduit par rapport aux autres véhicules dotés de la même motorisation. Notamment une 508. En revanche l’agrément moteur, si ce n’est de pouvoir rouler sans un bruit quand la voiture est en 100 % électrique, n’est pas franchement au rendez-vous. On sent bien que la voiture se complait beaucoup plus dans la linéarité que dans le coup de pied aux fesses. Ce qui tranche peut-être avec son physique hyper agressif.

    Consommation

    Dernier petit mot sur la consommation qui sur notre trajet de 183 km sur autoroute et petites routes nationales, en jantes de 19 pouces, s’est établie à 5,4 l/100 km pour une vitesse moyenne de 59 km/h. En partant avec une batterie électrique chargée à 100 % et déchargée au maximum en fin de trajet.

    En revanche, en partant avec une batterie totalement déchargée et en utilisant le mode e-Save pour la recharger en partie sur le trajet, grâce à une marche forcée du moteur thermique, sur notre second trajet de 86 km, à une vitesse moyenne de 51 km/h, notre moyenne s’est établie à 7,4 l/100 km/h. D’où l’intérêt de bien recharger son véhicule hybride rechargeable, raison d’être de ce type de motorisation.

    Conclusion

    Si la Peugeot 408 semble promise à un bel avenir, ce sera sans doute avant tout à son physique très spécial qui la différencie de tout ce qui se fait sur le marché. Se démarquant du côté statutaire affichée par la 508, elle permet de donner un coup de jeune à la gamme de la marque de Sochaux.

    Essai Peugeot 408 (2022)

    Mais que ses choix esthétiques n’occultent pas non plus ses aptitudes sur la route et son dynamisme dont on avait peur qu’il pâtisse de la hauteur volontairement surélevée du véhicule. Il n’en est rien, Peugeot sait faire des châssis, et cette 408 basée sur le réputé EMP2 s’en accommode sans soucis.

    Côté prix, la Peugeot 408 d’entrée de gamme, avec moteur essence de 130 chevaux, débute à 37 350 euros. Mais notre version d’essai fait grimper la facture à plus de 51 000 €, soit une différence d’environ 2000 € avec une 508 à motorisation et finition équivalentes. Au profit de la 408. Avec un risque de cannibalisme entre les deux modèles ? Pas impossible…

    Peugeot 408 Hybrid 225 e-EAT8 GT

    • Motorisation: Essence, 4 cylindres, 1598 cm3 + moteur électrique
    • Puissance: 225 chevaux (180 ch à 6000 tr/min moteur thermique)
    • Couple maximum: 360 Nm (250 Nm à 1750 tr/min moteur thermique)
    • Transmission: Automatique à 8 rapports
    • Type de transmission: Traction
    • 0-100 km/h: 7,8 secondes
    • Vitesse maximum: 233 km/h / 135 km/h en tout électrique
    • Longueur: 4,68 mètres
    • Largeur: 2,06 mètres
    • Hauteur: 1,47 mètre
    • Poids: 1706 kg (à vide)
    • Volume de coffre: 471 litres (PHEV) / 536 litres (essence)
    • Places: 5 places
    • Economie de carburant: 1,2 l/100 km WLTP mixte
    • Émissions: 28 g/km de CO2
    • Distance en mode électrique: 62-63 km WLTP mixte / 68-72 WLTP ville
    • Prix de base: 37 350 € (PureTech 130 essence / finition Allure)
    • Trim Base Price: 48 300 € (PHEV 225 / Finition Allure Pack)
    • Prix de la version testée: 51 400 € (PHEV 225 / Finition GT)

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