Toyota

Toyota Prius

Essai Toyota Prius (2023). Un positionnement plus exclusif

La nouvelle Toyota Prius sera en concession au mois de juin 2023, mais nous avons déjà pu prendre le volant d’un exemplaire de présérie. De quoi valider l’agrément et l’efficience d’un modèle dont le design est enfin séduisant mais qui abandonne en Europe le moteur hybride qui a fait son succès pour la coûteuse technologie hybride rechargeable.

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif Voir les photos

Prix, fiche technique et avis : retrouvez toutes nos infos dans cet essai de laToyota Prius 2023

Denis Meunier

La Toyota Prius a toujours été un modèle à contre-courant. Elle a d’abord été la pionnière de l’hybride, à la fin des années 90, et la voilà aujourd’hui uniquement disponible en hybride rechargeable. Un choix curieux à un moment où les ventes de cette technologie sur-coûteuse et lourde commencent à baisser ! Au moins, le style est moins expérimental. Son profil de coupé et son empattement allongé lui offrent des proportions qui la rendent plus attractive. Avec ses poignées de porte arrière dans les montants et son dessin plus lisse, une hauteur abaissée de 5 cm (1,42 m) la Prius cultive également une forme de dynamisme.

Longue de 4,60 m (contre 4,54 m pour la version actuelle), cette Prius de cinquième génération promet sur le papier une habitabilité de bon niveau et un vaste coffre. C’est exact pour la vie à bord, mais pas pour le volume d’emport. En excluant l’hybride classique de sa gamme européenne (ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis ou au Japon), puis en poussant le curseur de sa puissance à 223 ch, la Prius 5 devient aussi plus exclusive. Elle se destine plutôt au chef d’entreprise qu’au chef de famille, à un patron qui ne voudra pas s’afficher au volant d’une Tesla, qui aimera son look ou qui sera séduit par la niche fiscale que représente sa motorisation.

Media Image

Image

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

La Toyota Prius 2023 est plus longue de 6 cm, plus basse de 5 cm et plus large de 2 cm que celle qu’elle remplace.

Denis Meunier

Autonomie et recharge Toyota Prius 5

Avec une seule proposition en Europe et un unique niveau de puissance cette cinquième génération de Prius (la troisième en hybride rechargeable) affiche une autonomie estimée à 69 km. Ce chiffre devrait être confirmé en mai par le cycle d’homologation WTLP, juste avant que la voiture soit commercialisée. C’est 50 % de mieux que le modèle actuel, grâce à une batterie de 13,6 kWh (12,6 kWh utiles) contre 8,8 kWh sur le modèle actuel.

Media Image

Image

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

La nouvelle Toyota Prius embarque un chargeur de 3,5 kW seulement.

DR

Media Image

Image

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

Le camouflage du bas des boucliers indique qu’il s’agit d’un véhicule deprésérie.

DR

Équipée en série d’un chargeur embarqué de seulement 3,5 kW, cette berline japonaise pourra recharger ses batteries en 4 heures sur une borne murale, ou en près de six heures sur une prise normale. Comme la grande majorité des modèles du genre, elle n’est pas compatible avec les chargeurs haute puissance, mais Toyota aurait pu proposer, même en option, un chargeur embarqué de 7,4 kW. C’est le cas de beaucoup de ses concurrentes, et cela aurait divisé son temps de charge par deux.

Au volant de la Toyota Prius hybride rechargeable

Pour démarrer notre essai, nous enclenchons le mode EV, qui bloque le système en motorisation électrique. La puissance de la Prius 5 est alors limitée à 163 ch et la vitesse maximale à 135 km/h, ce qui est largement suffisant. En roulant à bon rythme, sans faire d’économie particulière mais sur parcours mixte, nous avons réussi à parcourir 53 km en zéro émission. Au regard de la promesse de 69 km c’est un score honorable. Nous avons ensuite consommé 3,5 litres de carburant lors des 47 km suivants. Nous en déduirons que si nous avions parcouru 100 km en hybride nous aurions consommé 7,4 l/100 km. C’est beaucoup mais ce serait certainement moins dans une situation normale. Il convient de souligner que nous avons testé à plusieurs reprises les accélérations combinées de 223 ch, que nous avons multiplié les manœuvres pour les besoins de notre séance photos.

Media Image

Image

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

La Prius est facile à prendre en mains, et son niveau de puissance inédit la rend très vivante. Elle s’apprécie toutefois davantage en conduite coulée.

Denis Meunier

Sur route sinueuse, notre Prius se comporte plutôt bien. Elle est assez fermement suspendue pour servir son dynamisme et son châssis assure un niveau de confort satisfaisant, même avec les grandes jantes de 19 pouces. Les accélérations sont musclées (0 à 100 km/h en 6,7 s), et mettent parfois les pneus Yokohama en difficulté si les roues ne sont pas bien droites à l’accélération. D’une manière générale la Prius offre une tenue de route sereine, mais le train avant rend assez vite les armes en conduite rapide.

Cette Toyota préfère amplement la conduite coulée, tout comme sa boîte de vitesses automatique CVT à variateur. Même s’il y a du progrès sur ce point, elle grimpe généreusement dans les tours à l’accélération et incite à une conduite plus calme. Le sélecteur de vitesse propose une position B pour augmenter la régénération, et il est également possible de moduler la force du frein moteur selon trois niveaux. Mais il faut pour cela entrer dans un programme via l’écran central… Des palettes au volant ou un petit bouton en accès direct auraient été plus ergonomiques. La pédale de frein limite le caractère artificiel que l’on reproche souvent aux voitures électrifiées, et ne soulève d’ailleurs aucune critique particulière. La direction est agréable, assez précise, et le diamètre de braquage semble court.

Media Image

Image

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

La Prius hybride rechargeable emploie un moteur thermique de 152 ch et un bloc électrique de 163 ch, pour une puissance combinée de 223 ch.

DR

En revanche, selon la position la partie supérieure du volant peut masquer une partie des informations affichées sur le combiné d’instrument numérique. L’adoption d’un volant de type Yoke, comme chez Tesla, corrigerait ce point. Un modèle similaire est d’ailleurs prévu sur la Toyota bZ4x plus tard dans l’année. Comme toujours, Toyota met l’accent sur la sécurité, avec le dispositif Toyota Safety Sense évolué. Intégré au module Toyota T-Mate, il est capable de détecter des obstacles (y compris les piétons et les deux- roues) dans un spectre plus large (de face ou de façon latérale), et de mieux assister le conducteur dans les manœuvres d’évitement. Pour cela, le périmètre de détection de la caméra frontale a été doublé et tous les dispositifs peuvent désormais être mis à jour et optimisés à distance.

A bord de la Toyota Prius 5

L’installation au volant ne pose pas de problème, l’espace est suffisant et les rangements sont nombreux et bien dimensionnés. En revanche, le style intérieur est assez austère, et la position reculée des compteurs numériques constitue un gigantesque nid à poussière juste derrière le volant. Par ailleurs, la qualité des matériaux n’est pas en ligne avec le prix de la voiture. En tâtant les plastiques, on perçoit leur côté économique parfois exagéré.

Le grand écran central tactile, de bonne taille (12,3 pouces) fait dans la modernité et se veut agréable à manipuler. D’une manière générale l’habitabilité est bonne, la sellerie est confortable et offre un niveau de maintient appréciable. La banquette propose une assise assez longue, et la place pour les jambes ne manque pas, même si les occupants des sièges avant sont grands. En revanche, en s’installant on remarque que la voiture est nettement plus basse, et que les personnes qui dépassent 1,75 m de hauteur devront courber l’échine. A bord, la garde au toit leur fera vite défaut.

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

La planche de bord arbore un côté techno porté par les compteurs et l’écran central. Mais les plastiques sont trop bas de gamme pour le prix. DR

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

Selon les conducteurs, la partie supérieure de la jante du volant peut masquer le bas des informations affichées sur l’écran. DR

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

L’écran déporté de 7 pouces offre une bonne lisibilité grâce à son côté épuré. L’espace créée depuis le volant est un nid à poussière. DR

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

Le petit levier de vitesses est agréable à manipuler. On s’y habitue très vite. DR

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

Les sièges avant sont bien dessinés et offrent un maintien suffisant. Les longs trajets ne devraient pas générer trop de fatigue. Denis Meunier

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

La banquette est confortable et large au niveau des cuisses. La place pour les jambes est bonne mais la garde au toit est un peu juste. Denis Meunier

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

Le volume de coffre est contenu à 284 litres, ce qui est modeste pour une voiture de cette taille. Il manque clairement un espace sous plancher. DR

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

La modularité est classique, en 2/3 1/3. Les dossiers rabattus permettent d’avoir un plancher plat. DR

Bien que les batteries du système hybride aient migré du coffre sous la banquette, Toyota ne propose toujours pas un espace sous plancher pour le coffre. Celui-ci est limité à 284 litres, ce qui fait peu pour une voiture de cette dimension à usage familial. En outre, la forme du coffre rendra impossible de charger des choses en hauteur. Le volet de coffre, manuelle sur notre modèle d’essai mais électrique en haut de gamme, monte quant à lui aussi haut. Mais sa course peut être stoppée à tout moment, et son ouverture mémorisée à un niveau moins important.

Prix et concurrence Toyota Prius

La Prius sera commercialisée en juin 2023, et ses tarifs ne sont pas encore déterminés. Toyota indique néanmoins que le prix de base sera de 45 000 € environ, et que la gamme devrait être développée selon trois niveaux. Nous savons que finition intermédiaire intègrera un toit ouvrant panoramique en verre, et que le haut de gamme sera livré avec un toit photovoltaïque, lequel sera proposé par ailleurs en option aux alentours de 3 000 €. Selon le constructeur japonais, ce panneau solaire de dernière génération pourrait apporter jusqu’à 70 km d’autonomie « gratuite » par semaine. La gamme Prius pourrait dépasser aisément les 50 000 €, alors que depuis le 1 er janvier dernier les hybrides rechargeables ne bénéficient plus de bonus en France.

Media Image

Image

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

Toyota Prius 2023

DR

Media Image

Image

essai toyota prius (2023). un positionnement plus exclusif

Toyota Prius 2023

DR

Du côté de la concurrence, on peut noter dans un format plus court mais avec une finition supérieure la française DS 4 E-Tense 225, proposée dans les mêmes sphères tarifaires et qui semble plus statutaire. Dotée de la même motorisation, la Peugeot 508 Hybrid 225, est quant à elle plus longue (4,75 m) mais aussi dans les mêmes prix. La Prius n’a pas de concurrente directe parmi les marques japonaises, alors que chez les premiums allemands tout est plus haut de gamme et plus cher. Elle pourrait néanmoins constituer une alternative à la Skoda Octavia iV, de format voisin et disponible selon deux puissances, 204 et 245ch.

Bilan essai Toyota Prius 2023

  • Intrinsèquement la Prius est une voiture agréable à conduite, qui tient plus ou moins ses promesses en termes d’autonomie, et qui offre une puissance largement suffisante. Dommage que la finition ne suive pas, que le coffre manque de volume et qu’elle ne propose pas la technologie hybride classique qui a fait son succès. Toyota souligne lui-même qu’il ne compte pas en vendre énormément en Europe… Le géant japonais préfère certainement attribuer ses allocations industrielles aux Etats-Unis et au Japon, et pousser chez nous ses autres modèles hybrides, dont certains sont fabriqués en Europe voire en France.​​​​​​

On aime

  • Son style extérieur, moderne et agréable
  • Son autonomie en tout électrique
  • Son niveau de puissance qui la rend vivante

On regrette

  • Pas de version hybride classique, moins chère
  • Le niveau de finition, à revoir
  • Le volume de coffre, trop petit pour la taille de la voiture
Fiche technique Toyota Prius
Dimensions et poids
Longueur 4,60 m
Largeur sans rétroviseurs 1,78 m
Hauteur 1,42 m
Empattement 2,75m
Volume du coffre 284 litres
Capacité du réservoir 40 litres
Pneus sur modèle d’essai 195x50R19
Poids à vide 1 545 kg
Moteurs et performances
Type de moteur thermique Atmosphérique, 4 cylindres
Cylindrée 1 987 cm3
Puissance et couple thermique 152 ch et 190 Nm
Puissance et couple électrique 163 ch et 208 Nm
Puissance cumulée 223 ch
Couple cumulé nc
Transmission Aux roues avant
Boîte de vitesses Automatique à variateur
0 à 100 km/h 6,7 s
Vitesse maximale 177 km/h
Vitesse maximale en électrique 135 km/h
Batterie, autonomie électrique et consommation
Capacité brute – utile de la batterie 13,6/12,6 kWh
Puissance du chargeur AC 3,5 kW
Autonomie mixte électrique WLTP 69 km
Consommation mixte WLTP nc
Temps de charge de 0 à 100 %
Prise domestique 8 A 5h50
Borne AC 11 kW 4h
CO2 – Bonus – Garantie
Rejets de CO2 19 g/km
Bonus-alus CO2 – 2023 aucun
Malus au poids – 2023 aucun
Puissance fiscale 8 CV
Garantie voiture 3 ans ou 100 000 km
Garantie batterie 5 ans ou 150 000 km
Pays de production Japon

Prix et équipement Toyota Prius 5

La gamme est en construction et n’a pas été dévoilée. Elle le sera au mois de mai, pour la commercialisation de la Prius en juin. Nous savons que la version d’entrée de gamme sera livrée avec un toit de la couleur carrosserie, ne disposera pas du hayon électrique, et que les grandes jantes de 19 pouces seront en option (17 pouces de série). Dans la version mise à notre disposition, nous avons relevés les quatre vitres électriques, la climatisation automatique, et le pack Toyota Safety Sense, avec alerte de franchissement de ligne ou de dépassement de vitesse autorisée, et toutes les aides à la conduite qui pourraient lui permettre d’obtenir cinq étoiles à l’Euro Ncap. La version actuelle, avait obtenu en 2016 un score de 92% pour la protection des adultes, de 82% pour la protection des enfants, de 77% pour la protection des piétons et de 85% pour la présence de systèmes d’aides à conduite. Les règles ont évolué, mais le modèle également.

TOP STORIES

Top List in the World