Quelques mois après l'arrivée de la MG4, première compacte électrique chinoise du marché Européen, BYD emboîte le pas de son compatriote avec cette Dolphin. Dans sa ligne de mire : sa rivale de l'Empire du Milieu bien sûr, mais aussi des modèles réputés du Vieux Continent tels que la Renault Megane E-Tech et la Volkswagen ID.3. Et le bon rapport prix/autonomie de la nouvelle venue risque de faire mal…
1. Essai vidéo – BYD Dolphin (2023) : une nouvelle rivale électrique chinoise pour la Megane
En bref :
Berline compacte
100 % électrique
Batterie de 45 ou 60 kWh
à partir de 28 990 €
Bien qu’il soit encore peu connu chez nous, le constructeur BYD (initiales de Build Your Dreams : construisez vos rêves, en Anglais) est l’un des plus gros industriels chinois. Outre l’automobile, cette firme apparue en 1995 compte trois autres secteurs d’activité importants : l’électronique (on a quasiment tous eu des composants de la marque dans nos téléphones et notamment la batterie), le transport ferroviaire et les nouvelles énergies (en particulier le solaire).
En pleine expansion dans tous les domaines, la marque entend bien multiplier ses propositions de mobilité verte. Après avoir investi l’Europe récemment avec la berline routière Han (rivale de la Tesla Model S), le grand SUV 7 places Tang et son petit frère Atto 3 (concurrent du Volkswagen ID.4), voici qu’elle donne naissance à la Dolphin : une compacte de 4,29 m de long qui entre en concurrence avec la Renault Megane E-Tech, la Volkswagen ID.3, et sa compatriote MG 4.
Esthétiquement, la Dolphin respecte les tendances actuelles avec un pavillon qui semble suspendu au-dessus des vitres latérales et arrière, des protections d’ailes en plastique brut et un bandeau reliant les feux arrière, mais son profil façon monospace apparaît un tantinet daté et son regard peu expressif.
Pavillon “suspendu”, bandeau reliant les feux arrière, contours d’ailes en plastique, la Dolphin suit la tendance actuelle.
Cela posé, en digne voiture chinoise, la Dolphin attaque avec un prix abyssal : bonus de 5 000 € déduit, comptez 23 990 € pour l’entrée de gamme dotée de 95 ch et d’une batterie de 45 kWh utiles, et 28 990 € pour ce modèle Confort fournissant 204 ch et une pile de 60 kWh. De quoi donner des sueurs froides aux rivales occidentales : à prestations proches, la Megane E-Tech réclame 8 000 € supplémentaires et l’ID.3… 9 000 !
Mieux, la BYD est loin d’être pingre puisqu’elle offre ici des sièges électriques et chauffants, des jantes 17” et les caméras 360°, entre autres. Par ailleurs, elle apparaît sérieusement fabriquée avec des panneaux de carrosserie rigoureusement assemblés. En fait, seuls les joints lâches sur les encadrements et aux abonnés absents sur les portes témoignent de quelques économies sur les coûts de production.
L’écran multimédia peut être positionné électriquement à l’horizontale.
Contrastant avec les lignes extérieures ultra-consensuelles, l’habitacle se veut original avec un design tout en rondeur et des combinaisons de couleurs censées évoquer, comme le nom de l’auto l’indique, l’univers marin. Sans prendre trop de risques, on peut prédire que cette forte personnalité ne fera pas l’unanimité. Cela posé, le mobilier apparaît solidement fixé. À défaut d’être ultra-intuitif, le grand écran multimédia/GPS de 12,8” (32,5 cm) se montre réactif, lisible, et peut se positionner au choix à l’horizontale ou à la verticale. Hélas, celui de l’instrumentation apparaît trop petit.
À l’arrière la Dolphin réserve un espace très correct aux passagers, tant au niveau des genoux qu’au-dessus de la tête. On apprécie par ailleurs le plancher parfaitement plat à toutes les places typique d’une électrique, les deux prises USB-C ainsi que le confort de la banquette, du moins sur les côtés car le dossier apparaît trop dur au milieu.
Côté compartiment à bagages en revanche, la Chinoise propose un volume en dessous de la moyenne avec seulement 345 dm3 contre 440 dm3 pour la Mégane, 385 dm3 pour la Volkswagen ID3 et 363 dm3 pour la MG4.
La banquette s’avère confortable, du moins sur les côtés, et l’espace suffisant. On dispose en outre de prises USB.
Biscornu, le coffre manque un peu de volume et sa profondeur impose de courber l’échine.
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Chiffres clés *
- Longueur : NC
- Largeur : NC
- Hauteur : NC
- Nombre de places : NC
- Volume du coffre : NC / NC
- Boite de vitesse : NC
- Carburant : NC
- Taux d’émission de CO2 : NC
- Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Avril 2024
* A titre d’exemple pour la version .
Le bonus / malus et le taux d’émission de CO2 sont données à titre d’indication pour la version la plus écologique.
2. BYD Dolphin (2023) – Sur la route : entre deux eaux…
Les premiers tours de roues ne sont pas très engageants : d’une part, la visibilité est réduite, avec des montants en deux parties à l’avant, et trop larges à l’arrière. D’autre part, l’avertisseur sonore piétons qui s’active en continu jusqu’à 30 km/h est trop présent dans l’habitacle. Cela dit, si la Dolphin n’apparaît pas spécialement maniable, la direction légère la rend reposante en ville.
Hors agglomération, le moteur électrique de 204 ch pour 320 Nm de couple garantit des accélérations instantanées fort appréciables (0 à 100 km/h en 7s) qui entraînent hélas rapidement une perte de motricité des roues avant, même sur un bon revêtement. Désagréable, même si l’antipatinage intervient finement. Plus dérangeant : à mesure que l’on hausse le rythme sur de petites routes sinueuses, la direction (déjà naturellement avare en sensations) devient floue et le train avant non-chaland.
Rien d’alarmant, d’autant que l’ESP intervient sans trop attendre en cas d’amorce de dérapage, y compris du train arrière, mais difficile de parler de plaisir de conduire. Il convient de préciser que la Dolphin n’est pas aidée par ses pneus : d’origine Ling Long, ces gommes que l’on connaît déjà sur la Dacia Spring ne sont pas réputées pour leur adhérence, déjà sur le sec mais surtout sur le mouillé (vivement une météo moins clémente pour y mettre à l’épreuve notre BYD !). Pour sûr, les Megane E-Tech, VW ID.3 et MG4 gardent une belle longueur d’avance en termes de comportement routier.
Peu confortable, mais sobre en électricité !
Autres points noirs : le freinage aussi spongieux en début de course que difficile à doser, et la suspension peu rigoureuse. Non seulement il est difficile de ralentir de manière douce, mais la souplesse de l’auto provoque prises de roulis prononcées et effets de pompage. Pour autant, la Dolphin ne se montre pas spécialement prévenante sur les cicatrices de la chaussée. Au contraire, elle apparaît même assez sèche à basse vitesse.
Avare en sensations, la direction isole trop de la route, et les pneus Ling Long rendent les trajectoires aléatoires à rythme soutenu, sans se montrer dangereux, du moins sur le sec. À vérifier dès que possible sous la pluie…
À ces déconvenues s’ajoutent des bruits d’air importants au-dessus de 100 km/h et des aides à la conduite hyperintrusives et brutales qu’on s’empresse de déconnecter, surtout sur les petites départementales où les lignes blanches resserrées provoquent rapidement la panique à bord (coups de volants brusques, alertes sonores continues).
À ce stade, vous pensez, et c’est légitime, que la Dolphin n’a pas d’autre intérêt que son rapport prix/équipement. Détrompez-vous, car la Chinoise se rattrape avec une autonomie intéressante. Certes, sa batterie Lithium fer phosphate de 60,4 kWh utiles peut paraître juste, mais la consommation contenue d’électricité permet d’envisager de longs trajets sans trop d’arrêts.
Avec moins de 18 kWh/100 km constatés à 130 km/h sur une autoroute plane (et avec une température extérieure supérieure à 20 °C), la Dolphin devrait pouvoir couvrir plus de 330 km d’une traite et 260 km avec 80 % de batterie.
De quoi faire rougir une Megane E-Tech dotée d’une pile équivalente mais plus énergivore à haute vitesse. D’un autre côté, la puissance de charge maxi limitée à 88 kW sur les bornes rapides en courant continu imposera des ravitaillements d’environ 40 minutes pour passer de 10 à 80 % de batterie. Un peu long… Notez que sur le réseau secondaire et en ville, la consommation peut tomber à 12 kWh/100 km à allure cool, soit un rayon d’action d’environ 500 km avant de recharger. Joli !
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3. BYD Dolphin (2023) – L’équipement : ultra-complet !
La gamme se construit autour de quatre niveaux de finitions, qui modulent non seulement l’équipement mais également la puissance du moteur électrique et la capacité de batterie.
Comme son nom l’indique, la finition Boost apporte un moteur plus puissant, de 177 ch. Si la batterie n’évolue pas, elle reçoit également un train arrière multibras ainsi que des jantes de 17”, forcément chaussées de pneus à flancs plus bas, le tout pour un surcoût de seulement 1 000 €.
Pour 4 000 € supplémentaires, la version Comfort ici à l’essai intègre la “grosse” pile de 60,4 kWh utiles, un moteur de 204 ch, les radars de stationnement avant, un système audio plus évolué avec 6 HP, et les sièges avant chauffants.
Enfin, la gamme est coiffée par le modèle Design qui, pour un effort financier de 2000 € de plus, apporte une peinture bi-ton, des jantes tricolores, un toit vitré, des vitres arrière surteintées et un chargeur de smartphone par induction.
Le point techno : une batterie annoncée révolutionnaire !
BYD est spécialiste des batteries rechargeables depuis sa création en 1995. Et la marque en fournit aujourd’hui à de grands constructeurs automobiles comme… Tesla. Mais elle ne s’endort pas sur ses lauriers. La Dolphin bénéficie d’une inédite “Blade Battery”, annoncée plus durable, performante et sécurisante. Selon la marque, cette pile lithium fer phosphate aurait passé avec succès le test de pénétration des clous et offrirait une densité de puissance élevée et une consommation d’énergie faible (ce que nos premiers relevés semblent confirmer). De plus, la pompe à chaleur sert non seulement à tempérer l’habitacle mais également à augmenter l’efficacité thermique de la batterie (jusqu’à 15 % en hiver). Ce que nous ne manquerons pas de vérifier quand les températures s’approcheront de zéro…
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4. BYD Dolphin (2023) – La concurrence, le bilan global, tous les tarifs
La concurrence : peu nombreuse, et de tous horizons !
La Dolphin devra jouer des coudes avec la Renault Megane E-Tech, star électrique du marché français grâce à un style qui plaît et à un excellent comportement routier, la Volkswagen ID.3, et sa compatriote MG 4, tout aussi bon marché mais dont le compromis confort/tenue de route nous est apparu bien meilleur. On citera aussi la Nissan Leaf, vieillissante il faut le reconnaître.
À retenir : pour son rapport prix/autonomie…
Cette BYD apparaît perfectible en termes de comportement routier, de confort et de capacité de charge, mais son aspect solide et son rapport prix/équipement/autonomie intéressant séduiront les adeptes d’électriques à la recherche d’un véhicule polyvalent et peu coûteux à l’achat, du moins ceux qui accepteront un réseau de distribution embryonnaire. À ce sujet, notez que BYD prévoit environ 500 points de ventes en France d’ici la fin de l’année 2024.
Caradisiac a aimé
- Tarif
- Équipement
- Consommation basse
- Fabrication sérieuse
- Habitabilité correcte
Caradisiac n’a pas aimé
- Coffre juste
- Direction sans ressenti
- Pneus peu accrocheurs
- Suspension perfectible
- Bruits d’air
- Aides à la conduite intrusives
Version | Co2 (en g/km) | Prix | Bonus / Malus |
Active | 0 (WLTP) | 28 990 € | -5 000 € |
Boost | 0 (WLTP) | 29 990 € | -5 000 € |
Comfort | 0 (WLTP) | 33 990 € | -5 000 € |
Design | 0 (WLTP) | 35 990 € | -5 000 € |
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5. BYD Dolphin (2023) – La fiche technique
FICHE TECHNIQUE | ||||
CATEGORIE (cit.ber…) | Berline Compacte | Berline Compacte | Berline Compacte | Berline Compacte |
MARQUE | BYD | BYD | BYD | BYD |
MODELE | Dolphin | Dolphin | Dolphin | Dolphin |
VERSION | Active | Boost | Comfort | Design |
PRIX € | 28 990 | 29 990 | 33 990 | 35 990 |
Date de début | 4ème Trimestre 2023 | 4ème Trimestre 2023 | 4ème Trimestre 2023 | 4ème Trimestre 2023 |
Cylindrée (cm3) | ||||
Energie | Electrique | Electrique | Electrique | Electrique |
Nb cylindres | ||||
Nb de soupapes par cylindres | ||||
Puis. Fiscale (CV) | ||||
Puis. Din (CH) | 95 | 176 | 204 | 204 |
Puis. au regime de (tr/mn) | ||||
Puis. (kw) | 70 | 130 | 150 | 150 |
Couple (NM) | 310 | 310 | ||
Couple au regime de (tr/mn) | ||||
Capacité batterie | 44.9 KWh | 44.9 KWh | 60.4 KWh | 60.4 KWh |
Type batterie | ||||
Puis. Alternative (kw) | ||||
Carburant alternatif | ||||
Traction (RAV, RAR, 4RO) | RAV | RAV | RAV | RAV |
Nb Portes | ||||
Boite (auto, méca…) | ||||
Nb rapports | ||||
Nbre pla assise | 5 | 5 | 5 | 5 |
Poids avide (kg) | 1658 | 1658 | ||
0 à 100 (km/h) | 7 | 7 | ||
Vitesse max (km/h) | 150 | 160 | 160 | 160 |
Performances / consommation | 15.9 KWh /100 Km | 15.9 KWh /100 Km | ||
Conso ville (l. au 100km) | ||||
Conso 90 (l. au 100km) | ||||
Conso 120 (l. au 100km) | ||||
CO2 (g/km) | ||||
Longueur (mm) | 4290 | 4290 | 4290 | 4290 |
Largeur avec rétros (mm) | 1770 | 1770 | 1770 | 1770 |
Hauteur (mm) | 1570 | 1570 | 1570 | 1570 |
Empattement (mm) | 2700 | 2700 | 2700 | 2700 |
Vol min coffre (L) | 345 | 345 | 345 | 345 |
Vol max coffre (L) | 1310 | 1310 | 1310 | 1310 |
Garantie (mois) | ||||
Garantie (km) | ||||
Intervalle entretien |
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