Comme d’autres composants de la domotique, les compteurs intelligents feront toujours plus partie de notre quotidien.
La première étape pour se lancer est de relever régulièrement (tous les mois ou toutes les semaines) ses index d’eau, d’électricité et de chauffage. « Cela permet de voir quelle est sa consommation de base et, par la suite, de détecter rapidement une consommation anormale qui pourrait, par exemple, être due à une fuite d’eau », précise Grégory Léonard, fondateur de Dom&gy, société qui accompagne les collectivités, les communes et les CPAS dans leurs projets d’économies d’énergie. « Des études réalisées à ce sujet ont estimé qu’il est possible de réduire sa consommation jusqu’à 30 % en la surveillant et en agissant en conséquence. »
Les relevés d’index peuvent évidemment être effectués manuellement, mais ils peuvent aussi être réalisés de manière plus simple et plus précise, par des outils comme les équipements domotiques ou les compteurs communicants, dont le placement est actuellement gratuit en Wallonie (mais cela ne couvre pas les éventuels frais supplémentaires, comme le coffret, les bornes interruptibles…).
Piloter des solutions
On tombe alors en plein dans l’application domotique, soit les outils connectés qui permettent de contrôler, programmer ou encore automatiser différents postes de l’habitation (sécurité, éclairage, appareils ménagers, énergie…). Qu’ils soient reliés à un compteur communicant, à un boîtier central ou encore uniquement à une application mobile, les équipements domotiques peuvent à la fois permettre de mesurer précisément ses consommations et de piloter des solutions pour réduire celles-ci.
«Â Il existe des électroménagers connectés et intelligents, mais pour connaître la consommation de ceux qui ne le sont pas, on peut utiliser des prises connectées, qui coûtent en moyenne 40 à 70 euros pièce », illustre Grégory Léonard. « Les informations collectées vont permettre de voir quels sont les appareils les plus énergivores, sur base de quoi on pourra mettre en place des solutions, comme remplacer les équipements trop anciens ou limiter le fonctionnement de son chauffe-eau électrique à certaines heures de la journée, grâce à une prise avec un programmateur intelligent ou même mécanique. »
Enfin, la domotique permet de mêler économies d’énergie et confort d’utilisation, grâce au pilotage automatique ou à distance de toute une série de tâches. « Par exemple, il est désormais possible de relier son système de chauffage à la géolocalisation de son smartphone pour que la chaudière se mette en route lorsqu’on approche de la maison », illustre Grégory Léonard. « Et pour éviter les gaspillages, un module relié à la porte d’entrée peut éteindre automatiquement le chauffage lorsqu’on quitte l’habitation. »
Un outil de la transition énergétique
Une autre application de plus en plus utile de la domotique est le report des usages électriques au moment où c’est le plus opportun. Si l’on dispose par exemple de panneaux photovoltaïques, l’idéal est de profiter de leur production pour charger son véhicule électrique, pour la production d’eau chaude sanitaire, etc. Il n’est hélas pas toujours facile d’être présent ou disponible pour lancer ces tâches au bon moment, mais la domotique peut s’en charger de façon automatique dès qu’elle détecte une production solaire suffisante. Elle est ainsi une véritable alliée de la transition énergétique et de ce qu’elle implique.
«Â Le développement des énergies renouvelables et les nouveaux usages électriques (voitures, pompes à chaleur, ventilation double flux…) impliquent plus de production, d’injection et de consommation électrique », explique un expert de la Cellule Energie du cabinet du ministre wallon de l’Energie et du Climat, Philippe Henry. « Il faudrait réaliser des investissements conséquents pour que les réseaux puissent gérer cela, mais il existe une alternative moins coûteuse, qui est de combiner ces nouveaux usages pour faire en sorte de consommer l’électricité au moment où la production renouvelable (éolien, solaire, etc., NDLR) est la plus forte – et l’énergie, la moins chère. »
La domotique fait justement partie des solutions pour faire coïncider au mieux production d’énergies renouvelables et consommation électrique. Elle risque aussi de devenir une alliée pour optimiser ses factures énergétiques, car la nouvelle tarification électrique prévue en Wallonie pour 2026 (qui ne sera pas obligatoire mais au choix du consommateur) devrait s’orienter vers des prix fortement variables en fonction des pics de consommation et de production. Même les non-prosumers auront donc intérêt à décaler leurs usages du réseau à certains moments de la journée.
Infos : maconsosouslaloupe.be