- Une seule lettre d’écart !
- Le jeu des sept différences
- Essence ou hybride, mais pas de diesel ni de GPL
- Des objectifs ambitieux
Après l’ASX, un clone japonais du Renault Captur, Mitsubishi lance la Colt, une citadine calquée sur la Clio. Derrière cette manœuvre permise par l’Alliance, le retour de la marque aux trois diamants en Europe après l’annonce de son départ précipité en 2020, et sur le segment B après dix ans d’absence.
En septembre 2022, Mitsubishi surprenait en reprenant quasi sans modification le Renault Captur pour se relancer sur le marché européen, après une période difficile. La marque japonaise avait en effet annoncé sa volonté de quitter le Vieux Continent en 2020, n’important ainsi plus aucun véhicule officiellement après avoir réduit sa gamme petit à petit. A cette époque, il ne restait plus que la mini-citadine Space Star et l’Eclipse Cross PHEV.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Grâce à l’Alliance, un partenariat d’envergure entre Renault, Nissan et Mitsubishi, la firme aux trois diamants a pu revoir ses plans et finalement se relancer de manière rapide et efficace en Europe. Elle a d’ailleurs profité de cette aide précieuse pour compléter sa gamme à peu de frais, en rebadgeant deux véhicules de ses marques partenaires. Ainsi, Mitsubishi évite des coûts de développement trop importants, et surtout des années de recherche et développement nécessaires avant de lancer un véhicule.
Une seule lettre d’écart !
La première étape du plan stratégique était donc de relancer l’ASX, un clone du Captur avant son restylage. Quelques mois plus tard, il était annoncé le retour de la Colt, la citadine phare du constructeur japonais entre 1978 et 2012. Sur six générations, elle s’est vendue à 1,2 million d’exemplaires. C’est finalement au printemps 2023 que Mitsubishi lève le voile sur cette sœur jumelle de la Clio. Vous remarquerez d’ailleurs qu’il n’y a qu’une lettre de différence entre les deux patronymes !
Cette fois, Mitsubishi a repris la base de la Clio restylée, tout juste présentée et même pas encore commercialisée. Ainsi, la septième génération de Colt s’offre le même design rafraîchi et affirmé que celui de la citadine au Losange. Les phares sont identiques, avec des projecteurs affinés et prolongés par des crosses verticales servant de feux de jour. Les plus observateurs verront une légère différence entre la Colt et la Clio ici, puisque les diodes ont une forme spécifique, un peu plus large et verticale que les multiples traits horizontaux sur la Clio.
Le jeu des sept différences
Le bouclier est également redessiné, et semble moins agressif que sur les versions haut de gamme dévoilées par Renault. Les lignes sont moins anguleuses du côté de la prise d’air. La calandre est aussi revue avec des inserts chromés évoquant les autres modèles de la marque. En revanche, le profil est exactement identique à la Clio, avec sa poignée cachée dans la custode arrière, ses dimensions ou ses jantes allant de 15 à 17 pouces. Les coques de rétroviseurs sont noires de série, et s’associent à cinq coloris repris au catalogue de la Renault allant du blanc au noir en passant par le bleu et le rouge.
A l’arrière, comme pour l’ASX, la Colt se démarque de la Clio par un hayon revisité intégrant un grand logo Mitsubishi en toutes lettres. Juste au-dessus, la caméra de recul semble ajoutée au milieu du hayon, et paraît plutôt mal intégrée. Le bouclier, très classique, dispose d’une sortie d’échappement sur les versions thermiques, qui disparaît sur l’hybride.
Essence ou hybride, mais pas de diesel ni de GPL
Les motorisations sont, sans surprise, identiques à celles de la Clio. La Colt dispose donc d’un trois-cylindres essence 1.0 atmosphérique de 65 ch en entrée de gamme, associé à une boîte manuelle à cinq rapports, ou d’une version suralimentée de 90 ch du même bloc associé à une boîte manuelle à six rapports. Le premier offre 95 Nm de couple, contre 160 pour le deuxième. L’autre proposition est constituée par l’hybride de Renault, composé d’un quatre-cylindres atmosphérique 1.6 d’origine Nissan, d’un petit moteur électrique de 36 kW avec alterno-démarreur, d’une batterie de 1,2 kWh et d’une étonnante boîte de vitesses à crabots. La puissance cumulée atteint 145 ch comme sur la Clio.
En revanche, aucune trace du diesel 1.5 de 100 ch pourtant conservé sur la Clio restylée. Idem pour la bicarburation essence-GPL qui semble être une exclusivité Renault. Enfin, le moteur essence 1.3 TCe de 140 ch à boîte manuelle disparaît du catalogue comme sur la Clio restylée, alors qu’il reste proposé sur le Captur pour le moment. Il est cannibalisé par l’hybride 145 ch, qui représente une part importante des ventes.
Des objectifs ambitieux
En parlant de ventes, justement, Mitsubishi espère écouler 5 000 Colt en Europe sur une année pleine. Un objectif plutôt ambitieux, qui pourrait être en partie réalisé grâce à la garantie 5 ans et 100 000 km (8 ans et 160 000 km pour la batterie) propre à Mitsubishi. La marque compte aussi sur son réseau bien développé dans certains pays européens, notamment en Allemagne. En France, il compte 130 concessions mais aura fort à faire face à la concurrence, que ce soit de la Clio ou d’autres citadines comme la Peugeot 208, la Citroën C3 ou bien les Volkswagen Polo et Toyota Yaris bien plus installées. Enfin, le prix devrait être équivalent à celui de la Clio, mais tout en offrant un peu plus d’équipements. La commercialisation aura lieu en octobre 2023, avec des exemplaires sortis de l’usine de Bursa (Turquie) comme la Clio.
Photos : DR.
