Le Peugeot 2008 cuvée 2023 se frotte pour la première fois au Renault Captur. Quels sont leurs atouts respectifs pour briller au palmarès des ventes ?
Révélé début mai, le Peugeot 2008 restylé se laisse enfin approcher par Auto-Moto. L’occasion était trop belle pour l’opposer à son pire ennemi d’un point de vue commercial, le Renault Captur. Avantage l’an dernier au Peugeot 2008 avec 141 000 exemplaires écoulés en Europe, contre 135 000 pour le Renault Captur. Et le Sochalien espère bien enfoncer le clou dans les prochains mois en profitant de sa cure de jouvence même si le SUV du Losange n’a pas dit son dernier mot.
Quatre ans après son lancement, le 2008 se plie au langage formel inauguré par la 308 en 2021 en adoptant enfin le nouveau blason du Lion, au centre d’une calandre plus échancrée désormais reliée aux optiques. En conséquence, le bouclier revoit intégralement son design pour élargir l’entrée d’air en partie basse qui se pare d’un sabot chromé à présent scindé en deux parties. Mais la pièce maîtresse de cette cuvée 2023, c’est bien évidemment l’introduction de ce trio de griffes lumineuses à chaque extrémité d’inspiration 9X8, la fameuse hypercar engagée en endurance. Pour le reste, le nouveau 2008 assure le strict minimum côté style en chaussant de nouvelles jantes ou en s’offrant des signatures lumineuses inédites à l’arrière. Une poupe qui frôle la confidentialité depuis l’ablation du Lion qui trônait sur son hayon. Pas certain que le lettrage désormais fondu dans le bandeau fumé décuple à sa notoriété.
Architectures opposées
De son côté, le SUV du Losange commence à accuser le poids des ans, surtout depuis la refonte de sa petite sœur, la Clio. Sa silhouette reste dans le coup mais ses signatures lumineuses en forme de C renvoient à une période bientôt révolue. Il est donc temps pour lui d’évoluer et c’est justement cet automne qu’il révèlera un tout nouveau faciès apte à remettre les pendules à l’heure face au nouveau 2008. Pour nos deux protagonistes, ces évolutions relèvent du simple restylage. Aucun impact n’est donc prévu sur leur habitabilité. C’est le 2008 qui se montre le plus grand et de loin. Avec 4,30 m de long, il est même l’un des plus volumineux de son segment, tandis que le Captur s’allonge sur à peine 4,23 m. Mais ce dernier regorge de solutions pour tenir tête au Sochalien, à l’image de son profil plus monovolume qui lui permet bénéficier d’une cabine avancée là où le 2008 privilégie le look avec un long capot qui recule d’autant son habitacle.
Au final, tous deux offrent un espace aux jambes similaires aux places arrière, mais le Captur fait valoir sa banquette coulissante là où celle du 2008 demeure désespérément fixe. Ainsi, il est possible de moduler le volume de coffre de 422 à 536 l quand le Peugeot offre invariablement 434 l. Mais de dernier se rattrape avec un seuil de chargement 4 cm plus bas pour une meilleure accessibilité, ainsi qu’avec une garde au toit plus généreuse aux places arrière.
Au coude à coude à bord
Aux places avant du 2008, inutile d’espérer un grand chambardement. En même temps, en avait-il besoin ? Exception faite du nouveau logo, rien à signaler au chapitre design, si ce n’est que de nouvelles selleries font leur apparition. Peugeot a surtout amélioré l’aspect numérique en offrant systématiquement un écran central tactile de 10”, complété par une dalle numérique derrière le volant de même diagonale sur les deux finitions supérieures, mais son affichage en 3D reste l’apanage de la version GT. On note enfin la multiplication des prises USB, la plus forte puissance de recharge par induction ou encore l’amélioration de la qualité des caméras de stationnement.
Pour sa part, le Captur peut toujours compter sur de très belles finitions intérieures, largement au niveau de celles du 2008, via de nombreux plastiques moussés. Sa dalle centrale tactile se révèle légèrement plus petite qu’à bord du 2008, avec une diagonale de 9,3”, mais son orientation verticale facilite la navigation dans les menus. Comme à bord du Peugeot, une recharge par induction est disponible, de même que 4 prises. Mais ces dernières recourent encore à de l’USB-A quand le 2008 privilégie l’USB-C.
Deux salles, deux ambiances sous le capot
Sous le capot, tous deux ne jouent pas vraiment dans le même registre. Aucun diesel n’est proposé par le Captur, alors que le 2008 reconduit son offre de 130 ch. A contrario, le Sochalien fait l’impasse sur le GPL, proposé en motorisation 100ch sur SUV du Losange. Côté hybridation, le Captur est le seul à disposer d’une offre full-hybride de 145 ch qui permet d’avaler quelques kilomètres en tout électrique. Le 2008 préfère opter pour de nouvelles mécaniques hybridées à 48V en 100 et 136 ch, quand le Captur électrifie ses blocs mild-hybrid à seulement 12V. Toutefois, ces derniers prennent l’avantage en termes de puissance en revendiquant 140 et 160 ch. Mais le Lionceau tire véritablement son épingle du jeu en étant le seul à bénéficier d’un moteur 100% électrique qui s’offre de 20 ch supplémentaires à l’occasion du restylage pour culminer à 156 ch. Ce nouveau bloc jouit par la même occasion d’une batterie inédite de 54 kWh qui promet de rallier 406 km WLTP contre 345 km auparavant. Rien de tout cela malheureusement pour le Captur, mais n’oublions pas que Renault propose une Mégane 100% électrique de gabarit équivalent.
Il faudra patienter encore quelques semaines avant de départager ces deux modèles, lors des essais routiers. On attend également avec impatience la révélation des tarifs du 2008 pour connaître l’ampleur de la poussée inflationniste d’ors et déjà attendue.
