Les familles Porsche et Piëch resteront les principaux actionnaires.
C’est désormais officiel : entre fin septembre et début octobre 2022, les actions Porsche seront cotées, sauf imprévu, à la Bourse de Francfort, malgré la volatilité des marchés boursiers en ce moment. Certes, le timing est un peu surprenant ; il aurait sans doute été préférable d’attendre une période plus propice mais, comme sur les marchés, tout reste relatif.
Et, en termes relatifs, le moment n’aurait pas pu être mieux choisi puisque les familles Porsche et Piëch, les syndicats et le Land de Basse-Saxe (qui détient 20 % des droits de vote du groupe Volkswagen) sont parvenus à un accord. Une conjoncture astrale parfaite et une opportunité qui ne peut être gâchée, même si les marchés n’aident pas.
Tout dans la famille
Ingo Speich, responsable du développement durable et de la gouvernance d’entreprise chez Deka Investment, explique que la structure de la cotation de Porsche “sert avant tout à garantir que la famille reste l’actionnaire principal”. La famille veut continuer à tenir les rênes.
Oliver Blume, le nouveau PDG du groupe Volkswagen
Selon une enquête menée par Bernestein Research à la fin du mois de juillet, 71 personnes interrogées ont estimé que le double rôle d’Oliver Blume avait un impact négatif sur l’introduction en bourse de Porsche. À en juger par les résultats financiers de Porsche, dont le bénéfice d’exploitation a augmenté de 22 % au premier semestre, et par les ventes de ses modèles emblématiques, il ne semble pas que les consommateurs soient affectés négativement par le récent changement de direction. Qui sait si les investisseurs auront un sentiment différent.
D’autres investisseurs à l’horizon
Pour l’instant, les réactions sont très positives. Il semble que l’intérêt d’autres investisseurs ait déjà été mesuré et que la Qatar Investment Authority (le fonds souverain du pays du Golfe, qui détient déjà une participation dans la société) ait déclaré son intention d’acquérir 4,99 % des actions préférentielles de Porsche, devenant ainsi un investisseur clé.
Sont également intéressés un certain nombre de milliardaires tels que Dietrich Mateschitz (fondateur de Red Bull) et Bernard Arnault, président de LVMH (Louis Vuitton Moet Hennessy), quatrième homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à environ 132 milliards de dollars.
Une opération historique
Entre-temps, la valeur estimée de la cotation se situe entre 60 et 85 milliards d’euros et, dans ce dernier cas, il s’agirait de la plus grande introduction en bourse jamais réalisée en Allemagne et de la plus importante en Europe depuis 1999, année où Enel a été cotée à plus de 17 milliards de dollars. Certains éléments importants n’ont pas encore été divulgués, comme le prix du placement, mais il s’agit d’une opération assez complexe qui fera entrer plusieurs milliards dans les caisses du groupe Volkswagen.
Le teaser du “Project Trinity” de Volkswagen
Cet argent est nécessaire à la transition vers la conduite électrique et autonome, qui permettra ensuite de financer les énormes investissements requis. Les employés recevront également une prime de 2000 euros. Oliver Blume, quant à lui, a déclaré : “Nous pensons que la cotation ouvre un nouveau chapitre, avec plus d’indépendance, pour l’un des constructeurs de voitures de sport les plus performants au monde” et, a-t-il ajouté, “nous aurons la possibilité de continuer à développer avec succès notre stratégie”. Une stratégie qui prévoit de vendre huit voitures électriques sur dix d’ici 2030.
Mais l’avenir de Porsche passe aussi par le sport automobile. Si la marque entrait en Formule 1, elle serait en concurrence avec Ferrari, qui, comme nous l’avons déjà mentionné, pourrait aussi être un adversaire en bourse. Néanmoins, l’arrivée de Porsche en F1 en 2026 s’est refroidie ces derniers jours. En effet, comme le révèlent nos confrères de chez Motorsport.com, Porsche, qui aurait pu motoriser Red Bull en 2026 avec la nouvelle réglementation, semble s’être éloigné de l’entreprise autrichienne.