Le dossier GM&S, ponctué par un plan social houleux en 2017, avait marqué les premiers mois de la présidence d’Emmanuel Macron
Le dossier GM&S, ponctué par un plan social houleux en 2017, avait marqué les premiers mois de la présidence d’Emmanuel Macron, lorsque des salariés désespérés avaient menacé de faire “sauter” leur usine.
Me Jean-Louis Borie, avocat des salariés, a voulu démontrer qu’une baisse des volumes de commandes entre 2014 et 2016, malgré la signature d’un protocole, s’était accompagnée d’une double production sur d’autres usines. GM&S étant le fabricant exclusif de certaines pièces, les constructeurs n’auraient pas voulu courir le risque d’un blocage de production et auraient trouvé une alternative, selon lui.
“Le préjudice est réel et certain”
L’avocat de PSA, Me Emmanuel Fleury, a rejeté ces accusations: “Il n’y avait aucun accord sur le volume d’engagement. D’ailleurs, le chiffre d’affaires n’a pas baissé entre 2008 et 2017. Et nous continuons de produire avec LSI”, l’entreprise qui a succédé à GM&S en 2018 et dont la situation financière est précaire. Le représentant de Renault, Me Laurent Assaya, a estimé, chiffres à l’appui, que le constructeur avait respecté ses engagements de commandes.
A titre d’indemnisation pour les salariés, dont certains ont déjà saisi les prud’hommes et obtenu gain de cause, Me Julie-Elena Niels a demandé 80.000 euros pour les licenciés et 20.000 euros pour ceux repris par LSI. “Ce ne sont pas que des dossiers ou des numéros, ce sont des vraies souffrances. Le préjudice est réel et certain”, a-t-elle assuré.
Avant l’audience, les ex-GM&S s’étaient réunis devant le tribunal pour un barbecue improvisé. Parmi eux, Pascal, licencié: “On a bossé 30 ans ensemble et ça s’est terminé du jour au lendemain. Je n’ai pas pu retrouver un travail après et aujourd’hui j’ai 61 ans. C’est très compliqué psychologiquement”. La décision a été mise en délibéré au 23 mai.