Au début des années 2010, Nissan avait décidé de s’énerver très fort, en produisant un improbable mélange des genres. Le Juke, récemment sorti, a été croisé avec une GT-R, devenant ainsi le Juke-R.
2011. L’équipe de France de foot est encore traumatisée par Knysna, Adèle éclabousse la scène musicale de son incroyable talent grâce au titre « Rolling in the Deep », et le tennis français avait deux représentants parmi le Top 15 mondial. Mais surtout, Nissan venait de sortir son original crossover urbain, le Juke.
A l’occasion du salon de Genève, des représentants de Nissan UK ont approché RML. Le préparateur anglais valide une idée mécaniquement insensée : croiser une Juke avec … une GT-R !
La petite bête a (vraiment) mangé la grosse !
En partant de deux Juke classiques et d’une GT-R donneuse, le petit crossover nippon s’est retrouvé littéralement éventré par les artisans de RML. Les mécaniciens britanniques ont retiré le moteur, la boîte et l’intégralité des trains roulants. Même sort pour les portes, la calandre, le capot et le hayon. Ils sont allés jusqu’à découper le plancher afin de greffer un châssis séparé spécifiquement conçu pour la taille réduite de l’engin. Le bloc moteur, la boîte automatique à 6 rapports, et les trains roulants de la GT-R ont ainsi pu prendre place dans le Juke.
Le kit carrosserie était teinté de noir mat. Les boucliers ont été redessinés et adaptés à la nouvelle largeur de ce Juke très énervé. L’engin rabaissé repose sur les jantes Rays de 22 pouces de la GT-R. A l’arrière, un aileron en deux parties surplombe la malle. Deux sorties d’échappement spécifiques ont été conçu pour expulser les gaz brûlés de ce monstre à taille réduite.
La partie la plus complexe du chantier résidait dans l’intégration des entrailles de la supercar japonaise. Munie d’un improbable V6 3.8 biturbo de 485 ch, puis 545 ch, le Juke-R était capable de vous catapulter de 0 à 100 km/h en 3,7 s et jusqu’à 257 km/h en vitesse de pointe.
Il a fallu plus d’un an de préparation à RML pour présenter un premier mulet … qui a ravi les officiels de Nissan ! Cinq exemplaires ont été fabriqués en 2012, avant de porter la production à très exactement 23 unités, au total. Pourquoi 23 ? Parce le nombre se prononce “nijû san” en japonais. Une intonation très proche du nom de la marque.
545 ch… ce n’est pas assez.
Quelques modifications extérieures sont à noter. Le bouclier avant reçoit de nouvelles entrées d’air rectangulaires. Bouclier arrière, diffuseur, double aileron arrière, bas de caisse, passages de roue… En regardant de plus près, l’intégralité du kit carrosserie de ce Juke-R 2.0 est en fibre de carbone.
Le moteur provient cette fois-ci de la GT-R Nismo. Ce ne sont pas moins de 600 ch qui sont envoyés aux quatre roues ! A ce moment-là, le Juke-R 2.0 était tout simplement le SUV le plus rapide du monde, avec 270 km/h en vitesse de pointe.
Aussi fou, onéreux et hors de propos qu’il soit, un tel projet n’aurait jamais pu voir le jour en 2024. Rappelez-vous : nous sommes en 2011, et des projets improbables comme celui-ci sont encore validés par les bureaux de style et les ingénieurs. A tel point que Nissan en a produit 17 unités supplémentaires, vendus 500.000 euros pièce. Pour notre plus grand bonheur.
